Documents pour «globalisation»

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Affiche du document L'éradication des maladies, remède à la mondialisation ?

L'éradication des maladies, remède à la mondialisation ?

Anne-Marie MOULIN

1h18min51

  • Sciences médicales. Médecine
L'éradication des maladies infectieuses est-elle une réponse logique et réaliste à la globalisation des épidémies, entamée lors de la découverte du Nouveau Monde et illustrée au cours des siècles par la peste, le choléra, et enfin le Sida ? Le recul spectaculaire des maladies infectieuses est en partie responsable de l'explosion démographique du 20ème siècle. Après avoir défini et affirmé avec force le droit à la santé en 1949, l'OMS a médité et mis au point un programme d'éradication systématique des maladies infectieuses étendu aux pays les plus pauvres qui n'avaient pas encore bénéficié pleinement des progrès de la santé publique. Le succès remporté sur la variole dont l'éradication a été proclamée en 1979, reposait sur plusieurs siècles de "traque" de la maladie, avec des procédés divers de prévention, anticipant les connaissances virologiques et immunologiques sur la maladie. Il n'en a pas moins été considéré comme le modèle à suivre pour une série d'actions analogues, visant en premier lieu la tuberculose, le paludisme, la poliomyélite et la rougeole... Cette idée d'éradication n'était en fait pas nouvelle, elle remonte au moins à la fin du 19ème siècle, où elle s'était quasiment imposée à tous, professionnels et profanes, avec l'essor de la bactériologie. L'assurance d'avoir sous la main au laboratoire des germes disponibles, cause principale des maladies, avait engendré l'idée messianique de se débarrasser, par des manipulations appropriées, de tous les microbes pathogènes. La formule prêtée à Paul Bert: une maladie, un germe, un vaccin, était devenue un credo commun. Cette idée, endossée par des personnalités comme Pasteur, répercutée par les journalistes et largement répandue dans le public, a perduré malgré un nombre important de déconvenues et a été relancée dans le contexte d'apocalypse et de résurrection de la fin de la seconde guerre mondiale. Si la science l'a réorientée selon ses fins propres, l'idée même d'éradication comporte une analogie évidente avec la délivrance du mal, présente dans les religions de salut. Par exemple, la rénovation de l'hôpital a suscité, à la période des Lumières, une efflorescence d'utopies architecturales visant, à l'aide d'un dispositif spatial, à une meilleure visibilité et une mise à plat radicale des différentes formes de maladies. Ma conférence retracera les grandes étapes du plan d'éradication des maladies infectieuses, les difficultés rencontrées dans la réalisation d'un modèle variole qui avait en fait ses particularités et qui était de ce chef difficile à reproduire. Les déceptions nées d'obstacles imprévus dans l'accomplissement du plan, ont amené à retarder les échéances, à en abandonner certaines, comme pour le paludisme, et à se replier sur de nouveaux mots-clé comme l'"élimination", moins radical, ou plus modeste encore, le "contrôle", entendant par là l'abaissement de la prévalence d'une maladie au-dessous d'un certain seuil jugé tolérable. Pasteur lui-même, et surtout après lui Charles Nicolle, avaient mis en garde contre des espérances excessives. Ils avaient prédit, en même temps que la disparition des épidémies de peste et de choléra, l'apparition de maladies nouvelles, favorisées notamment par les guerres civiles et étrangères, mais ils restaient confiants que les outils scientifiques forgés au laboratoire garderaient leur efficacité. Ces dernières décennies ont été marquées par une meilleure compréhension de la génétique des germes, notamment des virus, et de l'écologie des maladies infectieuses, et la découverte des capacités des germes à muter et réorganiser leur génome face à une pression sélective dans le milieu. L'émergence de souches résistantes aux chimiothérapies disponibles a alimenté une vague de pessimisme, cependant que des maladies nouvelles dites émergentes se manifestaient, dont certaines provoquées par des modifications profondes du milieu et l'irruption de l'homme dans des écosystèmes jusqu'alors protégés. Les infections nosocomiales à germes ultra résistants, maladies graves survenant dans l'environnement hospitalier, illustrent aussi la perte de confiance et l'inquiétude devant ce démenti flagrant aux espérances hyperboliques dans la "santé parfaite"(Lucien Sfez), l'utopie de notre temps. Une telle utopie est peut-être néanmoins indispensable pour embraser les efforts des hommes. Quelles sont aujourd'hui les possibilités de se rallier à une idéologie de rechange qui concilie la nécessité d'un pari clair et rassembleur pour l'avenir et la prise en compte réaliste de notre insertion dans un monde biologique vivant complexe et en perpétuelle évolution ? A l'heure de l'angoisse montante d'un bioterrorisme se superposant aux formes dés longtemps répertoriées du mal et du malheur, quelles propositions pour demain ?
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Affiche du document Les philosophies de la mondialisation

Les philosophies de la mondialisation

André TOSEL

1h20min22

  • Science politique
La philosophie française en sa grande majorité demeure silencieuse sur la mondialisation alors que les sciences humaines et sociales connaissent un déluge d'études spécialisées .Elle l'aborde de deux manières : soit sur le mode oblique de questions juridico-politiques en se concentrant sur les relations entre souveraineté politique et cosmopolisme - soit de manière métaphorique par des considérations sur la technique planétaire à l'époque de la post-modernité, que celle-ci soit comprise comme le joyeux avènement d'une pensée faible, ou comme le tragique oubli de l'être propre à la pensée occidentale.
Pour remédier à cette stratégie de fuite hors des problèmes effectifs de la contemporanéité la philosophie est affrontée à la tâche de définir ne serait-ce que de manière préalable le concept de la mondialisation. Il sera proposé une définition post-marxienne, non pas anti-marxienne. La mondialisation serait la généralisation inachevée du mode de production capitaliste à l'orbe du globe. Elle ne se réduit pas à sa dimension économique, puisque le réseau transnational des grandes firmes fondé sur la troisième révolution technologique (industries de la communication) et sur l'autonomisation du capital financier prend simultanément forme dans le système d'une économie monde d'Etats inégaux, caractérisé par son centre et ses périphéries, dominé par une puissance impériale, les Etats-Unis, perpétuellement confrontés de leur côté à la formation de pôles concurrents.
Cette forme est indissolublement culturelle puisque la marchandise-argent devient le faux universel symbolique hégémonique, intégrant contradictoirement des formes de vie où les individus insécurisés cherchent refuge dans des communautés imaginaires. Une violence inédite intransitive répond à la violence du capital qui joue son avenir en immergeant la production dans la consommation. La philosophie doit se demander ce qu'il en est de la liberté des individus en cette affaire. On examinera quelques attitudes significatives de philosophes contemporains étalées sur un spectre qui va du pôle mondialophobe au pôle mondialophile.
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