Documents pour «rationalité»

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Affiche du document Les croyances collectives

Les croyances collectives

Raymond BOUDON

1h24min08

  • Sociologie et anthropologie
On prend ici le mot croyance dans le sens le plus large (le fait de croire à une proposition, à une théorie, etc.). L'analyse des croyances collectives est un des sujets essentiels de la sociologie. Elle pose une question fondamentale : par quels mécanismes des individus appartenant à un groupe (au sens le plus large de ce mot) croient-ils la même chose ?
S'agissant de croyances scientifiques, on n'a guère de peine à discerner ces mécanismes. L'explication peut ne pas être immédiate et impliquer de laborieuses recherches (voir les monographies sur le langage des abeilles, la controverse Pasteur-Pouchet sur la génération spontanée, les études sur la disparition de la croyance au phlogistique, etc.) ; mais, s'agissant des croyances scientifiques, celles-ci peuvent être vues comme le résultat d'une discussion rationnelle. Qu'en est-il lorsqu'il s'agit de croyances qui paraissent infondées (comme les croyances en des relations de causalité imaginaires qui définissent la magie) ou de croyances qui, par principe, ne paraissent pas pouvoir être fondées, comme les croyances prescriptives : celles qui traitent, non de l'être, mais du devoir-être ? La coupure entre les croyances scientifiques et les autres types de croyances est peut-être moins nette qu'on ne le croit : il n'est pas plus facile d'expliquer pourquoi Descartes croyait que la nature a horreur du vide que d'expliquer les croyances magiques.
Une première ligne de pensée répond à ces questions, en évoquant l'existence de forces psychologiques ou culturelles, pour parler comme le prix Nobel G. Becker, qui feraient que, dans telle culture, dans tel groupe ou tel ensemble d'individus, l'esprit humain obéirait à des règles d'inférence particulières, serait affecté par des biais, fonctionnerait dans des cadres mentaux invalides. Cette hypothèse a été mise sur le marché par Lévy-Bruhl ; elle est toujours présente dans les sciences sociales. L'autre ligne de pensée, inaugurée par Durkheim est également très présente dans les sciences sociales contemporaines. Elle paraît devoir l'emporter en raison de son efficacité scientifique. Elle consiste à admettre que les croyances ordinaires se forment selon des mécanismes fondamentalement identiques à ceux qui expliquent la cristallisation des croyances scientifiques. Des exemples démontrant son efficacité peuvent être facilement empruntés aux sciences sociales classiques et contemporaines. La même ligne de pensée apparaît comme très prometteuse s'agissant de l'explication des croyances prescriptives : des études portant sur divers sujets et notamment sur les sentiments de justice le suggèrent.
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Affiche du document Rationalité et raisonnement

Rationalité et raisonnement

Gilles-Gaston GRANGER

1h12min20

  • Généralités
  • Sociologie et anthropologie
Conférence du 17 janvier 2000 par Gilles-Gaston Granger.
La rationalité est-elle nécessairement le produit d'un raisonnement ? Pour répondre à cette question, nous distinguerons rationalité d'une pensée et rationalité d'un comportement. La rationalité d'une pensée suppose qu'elle dépende de raisonnements conformes à la logique, mais il faut y joindre une fécondité inventive, comme en mathématique, et une activité critique. La pensée scientifique en général satisfait à ces critères. Un comportement est associé à une pensée : cependant son aspect rationnel spécifique dans la vie courante dépend d'une aptitude à saisir les réalités concrètes et à en juger avec bon sens et modération.
Plus généralement, la rationalité d'une action peut être évaluée du point de vue technique, c'est-à-dire au rapport entre un but poursuivi, les moyens mis en oeuvre et le résultat. Ou plus profondément en fonction de principes attribuant une valeur éthique à l'action, à la " praxis ", selon le terme des Anciens. Mais les rapports qu'entretient la rationalité d'action avec l'acte de raisonner ne sauraient être réduits à une modalité unique, comme dans le cas du rapport de la rationalité de pensée au raisonnement. Tout au plus est-il peut-être permis d'espérer que le sens d'une rationalité de l'action approchera un jour la fermeté qu'a atteint dans la science la rationalité de la pensée.
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