Documents pour «Culture»

Documents pour "Culture"
Affiche du document Les théories Darwiniennes de la diffusion des idées

Les théories Darwiniennes de la diffusion des idées

Dominique GUILLO

1h22min53

  • Sociologie et anthropologie
Depuis une trentaine d'années, les explications néo-darwiniennes de la diffusion des idées, des sentiments et des pratiques dans les sociétés humaines – autrement dit, de la culture, au sens large – se multiplient et connaissent un succès croissant. Aux yeux des théoriciens qui proposent de telles explications, les principes fondamentaux du néo-darwinisme ont vocation à s'étendre bien au-delà de la biologie : ils constitueraient les clés épistémologiques des sciences humaines et sociales. Toutefois, derrière cette référence affichée à un même paradigme biologique, ces théories de la culture présentent d'assez vifs contrastes, fréquemment brouillés au regard par les polémiques qu'elles ont soulevées.
Outre les vues réductionnistes souvent fort sommaires proposées depuis les années 70 sous l'étiquette « sociobiologie humaine », que l'on n'évoquera pas ou peu ici, deux grands modèles peuvent être dégagés. Le premier, inspiré par les sciences cognitives, explique les phénomènes culturels en les ramenant, plus ou moins directement selon les cas, à des dispositions innées inscrites dans le cerveau et commandées par des gènes (S. Pinker, J. Tooby et L. Cosmides, ou D. Sperber). Le second, dont la version la plus célèbre est la théorie des « mèmes » de l'éthologue R. Dawkins, propose de rendre raison de la diffusion des idées et des pratiques dans les groupes sociaux en s'appuyant sur une analogie avec le mode de diffusion des gènes : les phénomènes culturels seraient le siège d'une évolution semblable dans ses principes à celle des gènes, mais totalement indépendante vis-à-vis d'eux.
La conférence sera consacrée à la présentation et à la discussion générales de ces deux grands modèles explicatifs. Une attention toute particulière sera accordée au second, qui reste sans doute encore relativement méconnu en France.
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Affiche du document Les sociétés face à la mondialisation des flux culturels

Les sociétés face à la mondialisation des flux culturels

Jean-Pierre WARNIER

1h10min03

  • Sociologie et anthropologie
La globalisation des flux de produits culturels fait craindre à certains qu'on assiste à une uniformisation des cultures du monde. C'est déjà ce que redoutait Arthur de Gobineau au 19ème siècle. A l'encontre de cette opinion, deux arguments sont à prendre en compte. Ils sont en général mal compris des publics auxquels je m'adresse, et c'est sur ces deux points que portera la conférence.
En premier lieu, plus que jamais, l'humanité est fragmentée par des conflits innombrables et souvent violents entre groupes, catégories sociales, communautés, pays. Ces conflits sont d'ordre politique au sens large du terme. Ils sont en partie alimentés par des clivages culturels. Mais ils ont aussi pour conséquence de produire, en permanence, des éléments de culture qui nourrissent la divergence culturelle. En d'autres termes, du fait des conflits politiques, l'humanité est une machine à produire de la différence culturelle. Dans la relation d'opposition, chacun cultive ses spécificités.
Deuxième argument : les pronostics pessimistes sur la mondialisation de la culture procèdent tous d'une observation de l'offre globalisée de produits culturels (cinéma, musique, presse, mais aussi jouets, alimentation, etc.). Or, en observant la réception localisée, en faisant un travail d'ethnologue, on constate que les produits véhiculés par les flux mondiaux servent de matériaux pour des constructions culturelles locales diversifiées. Pour autant, tout motif de préoccupation ne disparaît pas. L'émiettement culturel est avéré. Les créations locales n'ont pas accès aux techniques industrielles et en pâtissent.
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Affiche du document La mondialisation culturelle et le rôle des intellectuels

La mondialisation culturelle et le rôle des intellectuels

Gérard LECLERC

1h07min42

  • Sociologie et anthropologie
On peut distinguer deux types différents de "biens culturels" : tout d'abord les biens sacrés et traditionnels (mythes et textes religieux); ensuite les biens profanes et modernes (programmes des mass médias audio-visuels). La modernisation/sécularisation engendrée par l'occidentalisation aboutit-elle à l'hégémonie du second type de biens? Ou un conflit se prépare-t-il entre une modernité d'origine occidentale et les civilisations d'Asie et d'Afrique?
Pour tenter de répondre à ces questions, on s'interrogera sur la notion de "civilisations". L'impérialisme a eu pour résultat historique de faire passer ces grands ensembles culturels de l'isolement millénaire à un contact rapproché et asymétrique, générateur sur le plan économique et politique d'une domination matérielle écrasante de l'Occident. Mais il a eu aussi pour effet, sur le plan symbolique et intellectuel, de permettre la naissance des "sciences humaines".
L'un des enjeux des débats idéologiques porte, depuis deux ou trois décennies, sur le statut épistémologique: s'agit-il de savoirs authentiques, c'est-à-dire universalistes ou d'idéologies particularistes, occultant des intérêts et des rapports de force? L'occidentalisation culturelle du monde a signifié également la mondialisation de l'intelligentsia qui, elle aussi a trouvé ses sources premières dans l'Europe en voie de sécularisation. Quel rôle ce groupe, désormais international, peut-il jouer dans un dialogue intercivilisationnel?
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Affiche du document Comment définir le régime politique chinois aujourd'hui ?

Comment définir le régime politique chinois aujourd'hui ?

Michel BONNIN

1h24min13

  • Science politique
Depuis le lancement des réformes, il y a plus de 20 ans, la Chine a connu de profonds changements économiques et sociaux. Elle s'est modernisée, son économie a connu des taux de croissance très rapides et fonctionne partiellement sur un mode « capitaliste ». Pourtant, de façon surprenante, son régime politique est resté fondamentalement le même. Le Parti communiste dirige toujours la Chine, selon des méthodes héritées de Lénine, Staline et Mao Zedong, mais adaptées par Deng Xiaoping, à la fin des années 1970. Pour des raisons d'efficacité économique, le pouvoir a alors laissé plus d'initiative aux acteurs sociaux et, n'ayant plus la prétention utopique de former « l'homme nouveau », il s'est en partie retiré de la vie privée des citoyens. Il a également accordé un peu plus de liberté aux intellectuels, aux écrivains et aux artistes. Il a cependant conservé l'essentiel des institutions existantes de contrôle des idées, des personnes et des groupes : propagande, censure, certificat de résidence, dossier personnel, prise en charge complète de chacun par son unité de travail, etc. Si le pouvoir ne cherche plus à surveiller ce que chacun pense ou dit en privé, s'il laisse une assez grande marge de manoeuvre aux entrepreneurs privés, il continue à vouloir contrôler totalement l'espace public. Se concentrant sur l'essentiel, il continue à régner sur l'information, la communication et, surtout, l'organisation politique et sociale. Son refus d'accepter l'existence de toute organisation sociale autonome (association, syndicat, église, parti politique ou autre) le distingue nettement d'un banal autoritarisme. On pourrait définir ce type de pouvoir comme un totalitarisme « replié ». En effet, s'il laisse subsister des zones d'indifférence dans lesquelles sa présence ne se fait pas directement sentir, c'est qu'il s'est replié sur un noyau dur du totalitarisme (symbolisé par les Quatre principes fondamentaux de Deng Xiaoping). À partir de ce noyau, l'État-Parti peut à tout moment, si besoin est, se déplier et frapper toute personne ou toute force sociale considérée comme dangereuse. C'est ce qu'a montré, par exemple, la répression de la « secte » Falungong. La croissance économique de type capitaliste va-t-elle nécessairement entraîner la Chine vers la démocratie ? Certes, il existe une aspiration à plus de démocratie dans la population, mais, dans la mesure où le Parti communiste interdit l'existence de la moindre organisation autonome, il est difficile d'imaginer quelle force sociale pourrait être à même de contraindre le pouvoir à prendre cette direction. La question est donc plutôt de savoir si le Parti lui-même (ou une fraction importante en son sein) voudra faire évoluer le système politique pour le rendre mieux adapté à l'évolution économique et sociale ou, simplement, à ses propres intérêts. Des transformations sont évidemment possibles, mais, il n'est pas du tout certain qu'elles aillent dans le sens de la démocratie. La classe dirigeante s'est énormément enrichie et n'a certainement aucun désir de partager ses privilèges avec les laissés-pour-compte de la réforme, ni de se soumettre à la surveillance de contre-pouvoirs. Elle a su, par une habile utilisation de la carotte et du bâton, neutraliser la classe intellectuelle des villes. Un éventuel abandon du dogme communiste, ou une profonde modification, ne déboucherait donc pas nécessairement sur une démocratisation. La priorité donnée au nationalisme comme moyen de légitimation, les liens intimes entre le Parti et une couche de grands capitalistes issus du sérail, ainsi que la répression des intellectuels libéraux et des activistes syndicalistes sont des traits que l'on a connus dans d'autres systèmes totalitaires, de type fasciste. Une nouvelle métamorphose du totalitarisme n'est donc pas exclue.
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Affiche du document Culture et déplacement

Culture et déplacement

Marc AUGE

1h07min20

  • Sociologie et anthropologie
On examinera d'abord les trois tensions qui traversent et dynamisent la notion de culture. La première oppose la collectivité à l'individu : la culture d'un groupe humain est présentée comme un ensemble de valeurs et de références partagées par tous ses membres, mais la culture est aussi ce qui distingue l'individu cultivé des autres. La deuxième tension oppose l'intérieur à l'extérieur : à chaque groupe, à chaque communauté sa culture, mais celle-ci, si l'on y regarde de près, emprunte toujours à l'extérieur, en ce sens elle est toujours le produit de l'histoire et de la rencontre des autres. La troisième oppose le passé au futur : pas de culture sans patrimoine, mais pas de culture vivante sans ouverture sur l'avenir.
Poussées à l'extrême, ces tensions opposeraient le conservatisme du terroir communautaire au snobisme de l'individualisme sans frontières. Ni repliement sur soi, ni dispersion incontrôlée : la cause pourrait paraître entendue, dès lors que les nouveaux moyens de communication peuvent mettre chacun en relation avec le monde entier. Mais les choses ne sont pas si simples. Il n'est pas certain que l'actuelle globalisation économique et technologique permette le dialogue et la négociation entre collectivité et individu, extérieur et intérieur, passé et présent qui font vivre les cultures. On examinera trois modalités de la globalisation - la globalisation impériale, la globalisation éclatée et la globalisation médiatique - pour identifier les menaces et les contraintes qui pèsent aujourd'hui sur la vie culturelle. On s'interrogera enfin sur la possibilité et, en un sens, la nécessité de bâtir une nouvelle utopie culturelle à l'échelle de la planète.
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