Documents pour «Délinquance»

Documents pour "Délinquance"
Affiche du document Les besoins de protection

Les besoins de protection

Frédéric OCQUETEAU

1h14min13

  • Problèmes et services sociaux
Dans nos sociétés post-modernes européennes, la protection contre les infortunes du sort est revenue progressivement à l'État-gendarme puis à l'État-providence, au point que la plupart des autres instances de reproduction de l'ordre social et de régulation des désordres ont été situées dans la dépendance de l'État protecteur. Cette instance joue à la fois comme instance de sanction coercitive et comme instance de prévention des risques par le biais du contrôle des fonctionnements assurantiels. Les polices publiques civiles et militaires ont historiquement réussi à s'imposer comme les seules agences de régulation des principaux désordres. Il n'en va pas de même des missions administratives de la paix publique théoriquement assurées par la police au quotidien, car cette fonction majeure de la police apparaît aujourd'hui en crise.
Cette crise se mesure à deux indicateurs :
- Le premier consiste à s'interroger sur les raisons pour lesquelles les ressources du secteur marchand de la protection des personnes, des biens et de l'information ont pris une emprise considérable dans nos sociétés, et à montrer comment ce processus affecte le fonctionnement des organisations policières traditionnelles obligées de composer avec une logique du Consommateur-client de protection s'imposant progressivement.
- Le second consistera à réfléchir aux raisons pour lesquelles les valeurs de sécurité-protection ont aujourd'hui pris le pas sur les valeurs de liberté et à montrer comment les pouvoirs publics, après maints tâtonnements des ministères de la Justice et de la Ville, ont mis leurs espoirs dans une nouvelle pensée et une action de police de proximité. Que signifie cette volonté du ministère de l'Intérieur de rapprocher la police des besoins de sécurité des populations et des organisations ? Comment s'y prend-on pour le faire ? Quelles chances de succès peut-on espérer d'une telle entreprise réformatrice ?
L'exposé s'efforcera d'apporter des éléments rétrospectifs et prospectifs de réponse à ces questions, en mobilisant des savoirs issus de l'histoire sociale, de la sociologie policière, de la sociologie des organisations et des politiques publiques.
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Affiche du document Violence et conflit

Violence et conflit

Yves MICHAUD

1h19min01

  • Éthique (philosophie morale)
  • Philosophie occidentale moderne
Conférence du 3 juin 2000 par Yves Michaud.
1) Il nous faudrait toujours garder à l'esprit la différence entre les vraies images de la violence (et la violence réelle), généralement pas montrées parce qu'insoutenables et les images ritualisées, stylisées, banalisées, que donnent le cinéma et la télévision, même quand on les juge " violentes ". Ceci doit nous rendre prudents dans notre évaluation du rôle des images de la violence : elles sont si stylisées qu'elles n'ont pas grand effet et, en même temps, elles tendent à cacher la véritable sauvagerie de la violence sous leur apprêt de cellophane.
2) Le fait que nous soyons tous d'accord sur ce qui constitue un cas ou une situation de violence caractérisée ne doit pas nous faire ignorer que les appréhensions de ce qui est violent varient beaucoup selon les sociétés, les groupes, les individus. La manière de jouer au rugby en France est considérée comme violente par les joueurs néo-zélandais ou britanniques. La violence dans la rue à Paris au XVIIIe siècle n'avait pas de commune mesure avec ce que nous connaissons. Certains considèrent le harcèlement moral comme de la violence, etc.
3) La violence avec sa brutalité évidente fait l'objet de reprises intellectuelles : ainsi naissent des problématiques de la violence qui amalgament faits et évaluations. Naît alors une représentation complexe teintée d'autres préoccupations. On construit ainsi des " problèmes de la violence " qui occultent en partie l'ultraviolence humaine et intègrent d'autres hantises. Dans les années soixante-dix, la violence, c'était en Europe la violence des dictatures et celle des mouvements insurrectionnels. Dans les années quatre-vingt, ce fut plutôt la criminalité. Dans les années quatre-vingt-dix, c'est la violence des banlieues qui est passée au centre de nos préoccupations (en Europe, c'était la violence envers les étrangers). Maintenant, c'est la violence dans les écoles qui est au premier plan.
Jusqu'à ce que l'on passe à autre chose. Nous nous servons de la notion de violence pour dire quelque chose sur nos sociétés et les problèmes qui nous y préoccupent. Il faudrait pouvoir toujours garder ces idées à l'esprit.
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