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Affiche du document Algues marines, génomes et biotechnologies - Bernard Kloareg

Algues marines, génomes et biotechnologies - Bernard Kloareg

Bernard KLOAREG

1h20min17

  • Sciences de la vie, Biologie
Algues marines, génomes et biotechnologies


par Bernard Kloareg.
Principaux producteurs primaires en milieu océanique, les algues marines constituent une variété de lignées végétales qui se sont individualisées très tôt au cours de l’évolution des eucaryotes : les algues rouges, apparues il y a environ 1600 millions d’années, sont les végétaux les plus anciens sur la Terre ; les algues vertes, qui en dérivent directement, ont ensuite conquis les milieux émergés pour donner naissance aux plantes terrestres ; les algues brunes résultent d’une symbiose un peu plus récente, entre un protiste et une algue rouge unicellulaire.
C’est cette très longue histoire évolutive qui, en premier lieu, motive notre intérêt pour la génomique des algues marines. Avec l’aide du Centre National de Séquençage, nous avons donc entrepris la description des génomes complets d’
Ectocarpus siliculosus, une algue brune, et de
Chondrus crispus, une algue rouge. Un premier enjeu de ces recherches est, par comparaison avec les génomes déjà connus chez les plantes et chez les animaux, de retracer l’évolution de ces génomes à partir de leur ancêtre commun. Il apparait que certaines caractéristiques considérées jusqu’alors comme typiquement « animales » sont ancestrales, tandis que d’autres qualifiées de « végétales » (au sens des plantes terrestres) sont, en fait, dérivées. Nous espérons également mieux comprendre comment est apparue chez les diverses lignées eucaryotes la capacité à s’organiser en organismes pluricellulaires.
De plus, ces végétaux font l’objet d’importantes récoltes en Europe et en Amérique ainsi que d’une aquaculture intensive en Asie. En effet, les algues marines renferment des composés naturels d’intérêt, qu’ils soient de nature polysaccharidique, lipidique ou encore minérale. Ainsi, les algues marines ont développé des métabolites de défense originaux, en tirant profit de l’abondance de certains composés halogénés dans l’eau de mer. Nous discuterons les perspectives désormais ouvertes dans le domaine des biotechnologies marines par les données émergentes en génomique sur ces végétaux et sur les bactéries qui leurs sont associées.
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Affiche du document Autoritarisme politique et monde musulman - Nadine Picaudou

Autoritarisme politique et monde musulman - Nadine Picaudou

1h00min00

  • Généralités
La formulation même du thème proposé : « Autoritarisme politique et monde musulman », m’interroge et me trouble à la fois. D’abord parce qu’en singularisant la notion d’autoritarisme politique, elle semble s’inscrire dans la postérité d’un lieu commun des représentations occidentales de l’Orient, le despotisme oriental, dont Lucette Valensi a montré ce qu’il devait à la République de Venise soucieuse de stigmatiser le rival ottoman. L’image a été reprise par Volney, l’un des pionniers du voyage en Orient, qui attribue la décadence historique de la Syrie à la tutelle despotique d’Istanbul. Mais la formule présente surtout l’inconvénient majeur de mettre en parallèle un concept politique et un qualificatif religieux, au risque de glisser d’une simple corrélation entre les deux notions à un lien causal d’explication. Ainsi lorsque Samuel Huntington observait en 1988 que sur 46 pays démocratiques dans le monde, 39 étaient chrétiens, il établissait de fait, après beaucoup d’autres, une corrélation simple entre culture politique et culture religieuse. Prétendues affinités entre christianisme et démocratie d’un côté, entre islam et régimes autoritaires du l’autre ? Les réflexions qui suivent ne se situent pas sur ce terrain là. Précisons d’emblée qu’elles se fondent sur le seul cas des sociétés arabes alors même que le monde de l’islam ne ses réduit pas on le sait au monde arabe. Après avoir posé le constat de la permanence de ce que j’appellerai globalement les autocraties arabes, je tenterai dans un deuxième temps de proposer quelques éléments d’intelligibilité du phénomène.
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Affiche du document Islam et argent - Moncef Cheikh-Rouhou

Islam et argent - Moncef Cheikh-Rouhou

1h22min00

  • Généralités
Islams et argent

par Moncef Cheikh-Rouhou

La perception de l’argent en Islam comporte certains caractères particuliers. L’argent est considéré comme un outil de mesure de la valeur et non un actif en soi. En conséquence, la génération de l’argent, uniquement à partir de l’argent, n’est pas conforme. Est-ce de là à dire que l’intérêt et l’Islam sont contradictoires ? Pas nécessairement, car si un financement conforme à l’Islam doit satisfaire une condition particulière, par exemple que le financeur du cycle de production achète effectivement la matière première ou les produits semi-finis pour les vendre à l’industriel avec une marge, ceci est consigné dans un contrat impliquant les trois parties prenantes. La « triangulation » de l’opération de financement est censée non seulement garantir la destination du prêt mais aussi et surtout impliquer le prêteur dans l’évaluation de son client donc de sa prise de risque effective. La rémunération du financement comporte donc de la part du financeur, un élément d’effort ou un élément de prise de risque correctement évalué, ou les deux à la fois. De cette manière, la déconnection entre l’argent et la rémunération du financement est bien effective.

Ceci veut-il dire que deux systèmes financiers risquent d’exister en se tournant le dos ? Non. Ce serait plutôt l’inverse qui a toutes les chances de se passer. Car rien n’empêche la comparaison du coût du financement obtenu par l’application de cette démarche au taux d’intérêt conventionnel. Le dialogue permettrait aux deux de gagner : l’un obtenant des renseignements sur les taux à partir du pouls macroéconomique, l’autre obtenant des renseignements plus fiables sur les risques de crédit au niveau de l’entreprise et du secteur. Les deux bénéficieraient d’un avantage supplémentaire car les risques de dérapage dû à la réorientation intempestive des prêts deviennent très limités.

Ce début de collaboration a lieu justement sur le marché financier des « Sukuk » véritables obligations conformes aux règles de l’Islam. Une fois réalisée la traduction technique des conditions que doit satisfaire le mode opératoire, la gestion peut être réalisée par les plus compétents dans le « Risk Management » et non pas nécessairement pas les plus pieux. Le marketing basé uniquement sur l’appartenance à une croyance n’est pas acceptable et il peut même être néfaste par les catastrophes qu’une gestion incompétente pourrait causer.

La Malaisie, Bahreïn et Dubaï ont développé au sein de leur banque centrale des systèmes de contrôle très efficients C’est ainsi que le boom que connait le marché de ces instruments dits islamiques (500 milliards de dollars à ce jour avec un taux de croissance de 20%) attire non seulement les 270 banques dites islamiques dans le monde, mais aussi et de plus en plus les grandes banques internationales telles que Citigroup et Deutsche Bank qui ont créé des départements entiers pour creuser leur niche dans ce marché.

En tout état de cause, ces nouveaux développements doivent être traités comme des innovations financières ayant certainement leurs mérites et leurs risques propres, mais devant être soumis à une réglementation prudentielle aussi stricte que celle qui supervise le reste des marchés financiers.. Londres est la première place occidentale qui s‘est lancée depuis deux ans dans l’étude des mesures de contrôle, d’inspection, de règles prudentielles spécifiques et même de législation appropriée.
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Affiche du document Islams Africains - Eloi Ficquet

Islams Africains - Eloi Ficquet

Eloi FICQUET

1h26min00

  • Généralités
Quand l’islam, dès les premiers temps de son expansion, franchit la mer Rouge, pour conquérir d’autres terres et porter ses préceptes hors d’Arabie, ce n’est pas l’Afrique en tant que vaste entité continentale, s’affirmant comme vierge de toute influence, qu’il rencontre. Depuis les rivages de l’océan Indien jusqu’à ceux de l’Atlantique, en passant par la vallée du Nil, ce sont des entités politiques régionales puissantes, communiquant depuis plusieurs siècles avec le monde gréco-romain, et où le christianisme a des implantations fortes. Riches de leurs ressources hydrauliques et agricoles, ces sociétés sont séparées par des bandes de désert contrôlées par des groupes nomades vivant du commerce interstitiel.

Porté par le véhicule linguistique et culturel arabe, l’islam va instaurer de nouvelles communications et tendre à unifier ces territoires disjoints. C’est à travers l’islam que les contours de l’Afrique commencent à se dessiner et à être insérés dans les cadres de connaissance et de partage du monde. Tout en s’adaptant aux particularismes locaux, qui lui confèrent une grande variété de formes, cette religion conserve un socle de valeurs et de pratiques communes. Chacun de ses adeptes dispose d’un équipement moral lui permettant de (et l’incitant à) sortir des limites de sa localité pour circuler dans un espace ouvert dont il devient bâtisseur. Jusqu’à nos jours, cet espace musulman transfrontalier et transcontinental n’a cessé de s’élargir vers l’intérieur du continent : 45% des Africains seraient aujourd’hui de confession musulmane, représentant un quart des musulmans dans le monde. Bien établis sur toutes les franges du Sahara et sur les côtes orientales, leur influence diminue graduellement en Afrique forestière et en Afrique australe, n’excluant pas des implantations localisées, notamment urbaines, qui peuvent être très actives.

Sur la longue durée, les acteurs musulmans de l’histoire africaine ont particulièrement contribué à faire évoluer les logiques internes de leurs sociétés en fonction des contraintes et des opportunités externes, pour le meilleur et pour le pire. Leur prise d’intérêt a été non négligeable dans mise en place de l’exploitation des ressources africaines, ainsi que dans le fonctionnement de certains commerces d’esclaves. L’islam a aussi été un facteur de rassemblement structurant des résistances contre la colonisation européenne. Aujourd’hui les circuits économiques, les relais d’information et les modèles politiques liés aux cultures religieuses musulmanes agissent par des déterminations multiples dans les choix faits par de nombreuses sociétés africaines face aux enjeux contemporains.
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Affiche du document La charia et les transformations du droit dans le monde musulman - Jean-Philippe Bras

La charia et les transformations du droit dans le monde musulman - Jean-Philippe Bras

Jean-Philippe BRAS

1h18min00

  • Généralités
Composante essentielle de l’Islam et de l’identité islamique, le droit musulman tire ses fondements du Coran et des hadiths rapportant les dits et actions du Prophète. Droit tributaire de la révélation, il s’appuie sur un corpus de textes de référence, et valorise la tradition (sunna du Prophète) dans les pratiques juridiques. Il en résulte une représentation statique, immuable et unifiée du droit musulman, autour de la notion de charia, un discours récurrent et « purificateur » du retour aux sources, que l’on retrouve dans une part de la rhétorique islamiste mais aussi dans une certaine vision occidentale de l’Islam. Cependant, de manière contrastée, le droit musulman a toujours été travaillé par des processus adaptatifs, dans l’espace et dans le temps. Ce sont ces processus que l’on analysera dans le cadre de cette conférence. Les écoles juridiques, dans lesquelles domine la figure du jurisconsulte, sont un premier exemple d’un pluralisme précoce, exprimant une certaine localisation du droit musulman, et une flexibilité remarquable, que l’on retrouve dans certains instruments juridiques spécifiques, comme les fondations pieuses. Il est également apte à exercer une fonction compensatoire, en produisant des règles là où les textes sacrés sont silencieux, notamment dans le champ du droit public. Cette capacité adaptative trouve encore à s’illustrer dans les débats sur les grandes réformes sociétales entreprises dans le monde musulman contemporain, même si le registre fixiste du droit est toujours très présent.
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Affiche du document Regards européens sur l’Islam (19e – 20e siècle) - François Pouillon

Regards européens sur l’Islam (19e – 20e siècle) - François Pouillon

François POUILLON

56min00

  • Généralités
Il est possible de parler de regards européens sur l’islam comme du développement, en Occident, d’une curiosité, puis d’une connaissance articulée qui, progressant avec le temps, a conduit à une meilleure compréhension de civilisations lointaines - et, pensait-on un peu, à un rapprochement entre les peuples. La vigoureuse récusation lancée par Edward Saïd dans son Orentalism (1978), qui analyse cette connaissance comme un instrument de domination, dans le cadre d’un projet colonial, invite à une remise en question.

Nous souhaitons le faire, sans suivre la thèse d’Ed. Saïd cependant, mais en montrant que les termes mêmes de la réflexion - l’opposition entre un observateur et un « objet » observé - ne vont pas de soi. À partir d’une large enquête conduite dans le cadre de l’élaboration d’un Dictionnaire historique et critique des orientalistes de langue française (pour paraître chez Karthala), nous voulons rétablir un peu la réalité des processus de connaissance (et de domination), et montrer qu’il y a une inextricable imbrication entre observateurs et observés.

Les représentations ne se construisent pas de façon unilatérale, comme dans un rêve, mais dans une relation où des discours tenus, des images produites, des choses alternativement exhibées ou cachée, conduisent à l’affirmation d’une identité collective, à la construction d’un patrimoine, aux rapports réfléchis entre une tradition locale et une modernité mondialisée. Même s’ils se présentent sous la forme d’essences intemporelles, occultant les processus anthropologiques dont ils sont les produits transitoires (hier comme objet d’uns science irénique, aujourd’hui inscrits dans un « choc des civilisations »), les objets sociaux et leurs images sont des formations réactives et rétrospectives terriblement inscrits dans l’histoire, et la dénonciation de certains « regards européens » occupe désormais une part importante dans leur construction.
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Affiche du document Le jihad - Makrâm Abbes

Le jihad - Makrâm Abbes

Makram ABBES

1h21min00

  • Généralités
Depuis l’avènement du 11 septembre, d'abord en tant que donnée historique fondamentale qui a bouleversé les relations internationales, ensuite, et surtout, en tant que concept qui a permis d’isoler certains éléments du réel et de fournir une grille de lecture pour tout ce qui touche à la guerre, à l’ennemi, aux problèmes du droit et de la sécurité, l’islam s’est trouvé au centre des débats induits par ce grand tournant du début du XXIème siècle. Le concept du 11 septembre a initié une nouvelle figure de l’ennemi (le jihadiste) qui n’a rien à voir avec celles de l'ennemi classique représenté par un Etat, et respectueux, peu ou prou, de ce que les doctrines classiques de la guerre appelaient "la guerre régulière" ou "la guerre en forme", celle qui obéit à des codes, à certaines lois faisant une large place au droit ou à la morale. Visiblement, cet ennemi ne respecte aucun code, aucune loi puisqu'il situe le combat non pas entre des entités politiques et juridiques bien déterminées, mais plutôt entre, d'un côté, des groupes agissant au nom de l’islam, et, de l'autre, des cibles potentielles non identifiables pouvant varier d’un pays à l’autre. En raison de la naissance de cette figure d’un ennemi insaisissable, se réclamant d’une doctrine terrifiante et monstrueuse, fondée sur la barbarisation de l’Autre, qu’il soit arabo-musulman ou occidental, les discours portant sur la conception de la guerre en islam ont eu tendance, récemment, à accréditer l'idée d'un islam foncièrement belliciste et guerrier, dans lequel l'ennemi est forcément ontologisé et prédéfini. Certaines lectures qui se veulent savantes et académiques font même de l’islam une exception sur le plan militaire, puisqu’il serait le seul à prôner la doctrine de la guerre fondée sur la violence aveugle et la conversion forcée, une guerre totale et pérenne qui doit continuer, au nom d'un horizon théologique macabre, jusqu'à la fin des temps. Ainsi, pour l'un des auteurs représentatifs de ce type de lectures, l'islam serait passé par deux phases : celle, dans un premier temps, du
jihâd en tant que combat meurtrier où il a cherché à soumettre les autres peuples par la violence, et celle, dans un deuxième temps, après l’épuisement de ses forces militaires, d'un
jihâd plus méritoire, le combat contre soi-même. «Malheureusement, dit l'auteur, il s’avère que [l'islam] est toujours miné par la violence extrême (terrorisme, assassinat et suicides), et l’on s’interroge légitimement pour savoir si elle n’a pas quelque base dans sa culture. » La naissance de cette figure du
jihâdiste, associée à celle du musulman conquérant du VIIème siècle serait ainsi le socle de cette représentation d’un islam qui a toujours mobilisé les mêmes raisons (la croyance) pour faire la guerre et dans lequel la théologie est à la fois le moteur et le
télos du politique. Le seul changement, d'après ces lectures, c'est que du combattant tellurique qui a sillonné les terres au nom de Dieu au VIIème siècle, on est passé au combattant aérien qui fend les airs à l'aube du XXIème siècle. Mais la nature du combat, ainsi que la conception et la représentation de la l'activité guerrière sont et seront toujours les mêmes.
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