Canal U

Logo de Canal U

Canal U est le site de référence pour les ressources audiovisuelles de l’enseignement supérieur pour les étudiants et les enseignants regroupant :

- des ressources pédagogiques pour compléter ou enrichir les enseignements, proposées sous forme de cours, de conférences, de clips pédagogiques...

- des ressources scientifiques audiovisuelles dédiées à la recherche et à l’enseignement.

- une université populaire avec des conférences dans toutes les thématiques pour une formation tout au long de la vie

 

Economie et gestion

Environnement et développement durable

Lettres, arts, langues et civilisation

Sciences de la santé et du sport

Sciences fondamentales et appliquées

Sciences humaines, sociales, de l'éducation et de l'information

Sciences juridiques et politiques

Affiche du document Propagande, publicité, information et désinformation

Propagande, publicité, information et désinformation

Serge TISSERON

1h09min20

  • Sociologie et anthropologie
Si le XXe siècle mérite une mention spéciale, c'est bien dans le domaine de la fabrication d'images destinées à orienter les croyances et les comportements, notamment politiques. La publicité, aujourd'hui, est le laboratoire de ces recherches. Leur moteur est toujours le désir de faire partie d'un groupe. Certaines fois, la publicité joue directement sur ce désir. D'autres fois, au contraire, elle dérange et malmène ses spectateurs qui pour vaincre ce dérangement, n'ont que deux solutions : soit parler de cette publicité et augmenter alors son impact, soit acheter le produit, façon de se rassurer sur le caractère de leur émotion et de se rattacher au groupe de tous ceux qui consomment le même produit après avoir éprouvé le même malaise. Plus le spectateur d'une image est malmené par elle, plus il est tenté d'emprunter le chemin qui est indiqué dans cette image pour résoudre son malaise. La publicité nous permet ainsi de comprendre ce qu'est une image violente : c'est une image qui ne nous pousse pas à penser, mais à agir, et cette définition concerne les images verbales, parlées ou écrites, autant que les images visuelles.    Pour lutter contre cet effet des images, il nous faut d'abord réaliser que ce n'est pas notre conviction intellectuelle, mais notre adhésion émotive et corporelle aux images qui est le vrai danger. Pour nous protéger de cela, trois directions doivent être privilégiées. La première est de comprendre quelles sont les failles permettant de déjouer les pièges hypnotiques des images. La deuxième direction est d'apprendre à utiliser les images comme source d'information sur elles-mêmes, et notamment sur la manière dont elles ont été fabriquées. Enfin, la troisième est de les utiliser comme une source d'information sur soi, en partant des effets qu'elles ont sur nous pour tenter d'en comprendre les causes en liaison avec notre histoire personnelle. Le questionnement sur les effets des images sur soi n'est pas seulement l'occasion de faire d'elles une source permanente d'information sur notre histoire et notre personnalité, c'est aussi une manière d'introduire une circulation permanente de l'information dans le dialogue familial et citoyen.
Accès libre
Affiche du document Le printemps international du genre 9/25 - Session 1 : Institutionnalisation et pluralisation des féminismes : Discussions avec Aurélie Damamme

Le printemps international du genre 9/25 - Session 1 : Institutionnalisation et pluralisation des féminismes : Discussions avec Aurélie Damamme

27min34

  • Sociologie et anthropologie
Enregistrements vidéos du colloque international "Le printemps international du genre : enjeux politiques et savants de l'institutionnalisation et de l'internationalisation d'un champs d'études.", organisé par Anne E. Berger (PR, Littérature française et Genre, Paris 8) et Eric Fassin (PR, Science politique et Genre, Paris 8) les 26 et 27 mai à l'université Paris 8 et aux Archives Nationales. 

Présentation

Les paradoxes de l’institutionnalisation

Le développement d’études féminines ou de genre (women’s studies ou gender studies), en France comme ailleurs, repose sur un paradoxe : d’un côté, c’est un mouvement social et politique qui en a été le catalyseur ; de l’autre, leur essor implique que la recherche s’autonomise du militantisme. De fait, aujourd’hui, les études sur le genre et les sexualités constituent bien un champ autonome, comme l’attestent les revues et colloques pour ce qui concerne la recherche, en même temps que les nouvelles formations et les diplômes universitaires qui en dessinent les contours pédagogiques. Le paradoxe redouble actuellement : on peut s’inquiéter non plus seulement d’une marginalisation de ce champ d’études, mais aussi désormais, symétriquement, de sa normalisation. L’institutionnalisation expose en effet à la dépolitisation : la (relative) reconnaissance de recherches jusqu’alors illégitimes se paierait ainsi d’un prix élevé s’il leur fallait se contenter de rentrer dans le rang universitaire. 

Pour autant, rien ne condamne ce champ académique à se couper du féminisme, ou plutôt des féminismes. L’autonomisation savante n’est pas nécessairement une rupture avec la politique. D’ailleurs, ce sont les épistémologies féministes du « savoir situé » qui ont permis d’interroger les illusions de la « neutralité » scientifique. Enfin, les analyses que produisent ces études peuvent à leur tour alimenter et infléchir l’action politique. La tension productive entre recherche et engagement dans ce domaine fera ainsi l’objet d’une attention particulière tout au long de notre colloque. 

Les tournants politico-théoriques

Penser les enjeux politiques et épistémologiques des études de genre, ce n’est pas seulement confronter celles-ci à la politique féministe (et vice-versa) ; c’est aussi explorer les tensions à la fois théoriques et politiques qui les traversent – en particulier autour de l’articulation problématique entre questions de genre et de sexualité (voire entre femmes et minorités sexuelles), mais aussi entre questions sexuelles et raciales (sinon entre femmes blanches et minorités raciales). Comment ces tensions se sont-elles formulées et théorisées depuis trente ans ? Qu’en est-il aujourd’hui ? 

Les effets de l’internationalisation

Réfléchir à la constitution de ce champ d’études aujourd’hui, c’est enfin interroger la géopolitique du genre. Les féminismes ont fleuri un peu partout dans le monde. Mais l’institutionnalisation des études féministes, de genre et de sexualité se révèle très variable : selon les pays, elles restent très inégalement reconnues. Toutefois, c’est à tort qu’on les identifie, en particulier en France, à la seule « Amérique ». Non seulement ces études ont pris pied dans les Amériques, mais aussi sur les différents continents. L’heure n’est donc plus à opposer un centre et une périphérie : ce colloque s’intéressera plutôt, pour penser cette internationalisation, à la pluralité des centres d’études, et au décentrement qui en résulte. Il importe désormais d’analyser l’internationalisation des études de genre dans toute leur complexité, soit à la fois l’élaboration d’un langage commun, y compris dans les institutions internationales, et la pluralité des féminismes, voire des postféminismes, inscrits dans des histoires inséparablement locales et globales ; bref, il faut prendre pour objet tout à la fois la construction nationale des études de genre et la circulation internationale qui les constitue. 

Ainsi, commémorer quarante années d’existence d’un Centre d’études, ce n’est pas tant célébrer l’endurance du féminisme universitaire, désormais inscrit dans la durée, que revenir sur cette histoire pour orienter notre présent vers un avenir. « D’où venons-nous ? » : cette question prend tout son sens par rapport à deux autres : « Où en sommes-nous ? » et « Où allons-nous ? »
Discutante, Aurélie Damamme.
Accès libre
Affiche du document Le printemps international du genre 15/25 - From Phallic Feminist Mothers to Polymorphous Queer Children: Institutionalising Stories of Queer/Feminist Difference par Clare Hemmings.

Le printemps international du genre 15/25 - From Phallic Feminist Mothers to Polymorphous Queer Children: Institutionalising Stories of Queer/Feminist Difference par Clare Hemmings.

34min23

  • Sociologie et anthropologie
Enregistrements vidéos du colloque international "Le printemps international du genre : enjeux politiques et savants de l'institutionnalisation et de l'internationalisation d'un champs d'études.", organisé par Anne E. Berger (PR, Littérature française et Genre, Paris 8) et Eric Fassin (PR, Science politique et Genre, Paris 8) les 26 et 27 mai à l'université Paris 8 et aux Archives Nationales. 

Présentation

Les paradoxes de l’institutionnalisation

Le développement d’études féminines ou de genre (women’s studies ou gender studies), en France comme ailleurs, repose sur un paradoxe : d’un côté, c’est un mouvement social et politique qui en a été le catalyseur ; de l’autre, leur essor implique que la recherche s’autonomise du militantisme. De fait, aujourd’hui, les études sur le genre et les sexualités constituent bien un champ autonome, comme l’attestent les revues et colloques pour ce qui concerne la recherche, en même temps que les nouvelles formations et les diplômes universitaires qui en dessinent les contours pédagogiques. Le paradoxe redouble actuellement : on peut s’inquiéter non plus seulement d’une marginalisation de ce champ d’études, mais aussi désormais, symétriquement, de sa normalisation. L’institutionnalisation expose en effet à la dépolitisation : la (relative) reconnaissance de recherches jusqu’alors illégitimes se paierait ainsi d’un prix élevé s’il leur fallait se contenter de rentrer dans le rang universitaire. 

Pour autant, rien ne condamne ce champ académique à se couper du féminisme, ou plutôt des féminismes. L’autonomisation savante n’est pas nécessairement une rupture avec la politique. D’ailleurs, ce sont les épistémologies féministes du « savoir situé » qui ont permis d’interroger les illusions de la « neutralité » scientifique. Enfin, les analyses que produisent ces études peuvent à leur tour alimenter et infléchir l’action politique. La tension productive entre recherche et engagement dans ce domaine fera ainsi l’objet d’une attention particulière tout au long de notre colloque. 

Les tournants politico-théoriques

Penser les enjeux politiques et épistémologiques des études de genre, ce n’est pas seulement confronter celles-ci à la politique féministe (et vice-versa) ; c’est aussi explorer les tensions à la fois théoriques et politiques qui les traversent – en particulier autour de l’articulation problématique entre questions de genre et de sexualité (voire entre femmes et minorités sexuelles), mais aussi entre questions sexuelles et raciales (sinon entre femmes blanches et minorités raciales). Comment ces tensions se sont-elles formulées et théorisées depuis trente ans ? Qu’en est-il aujourd’hui ? 

Les effets de l’internationalisation

Réfléchir à la constitution de ce champ d’études aujourd’hui, c’est enfin interroger la géopolitique du genre. Les féminismes ont fleuri un peu partout dans le monde. Mais l’institutionnalisation des études féministes, de genre et de sexualité se révèle très variable : selon les pays, elles restent très inégalement reconnues. Toutefois, c’est à tort qu’on les identifie, en particulier en France, à la seule « Amérique ». Non seulement ces études ont pris pied dans les Amériques, mais aussi sur les différents continents. L’heure n’est donc plus à opposer un centre et une périphérie : ce colloque s’intéressera plutôt, pour penser cette internationalisation, à la pluralité des centres d’études, et au décentrement qui en résulte. Il importe désormais d’analyser l’internationalisation des études de genre dans toute leur complexité, soit à la fois l’élaboration d’un langage commun, y compris dans les institutions internationales, et la pluralité des féminismes, voire des postféminismes, inscrits dans des histoires inséparablement locales et globales ; bref, il faut prendre pour objet tout à la fois la construction nationale des études de genre et la circulation internationale qui les constitue. 

Ainsi, commémorer quarante années d’existence d’un Centre d’études, ce n’est pas tant célébrer l’endurance du féminisme universitaire, désormais inscrit dans la durée, que revenir sur cette histoire pour orienter notre présent vers un avenir. « D’où venons-nous ? » : cette question prend tout son sens par rapport à deux autres : « Où en sommes-nous ? » et « Où allons-nous ? »
« From Phallic Feminist Mothers to Polymorphous Queer Children: Institutionalising Stories of Queer/Feminist Difference » par Clare Hemmings, professeure de théorie féministe, Gender Institute, London School of Economics, Royaume-Uni.
Accès libre
Affiche du document Le printemps international du genre 14/25 - Ouverture de la deuxième journée par Michèle Riot-Sarcey

Le printemps international du genre 14/25 - Ouverture de la deuxième journée par Michèle Riot-Sarcey

09min38

  • Sociologie et anthropologie
Enregistrements vidéos du colloque international "Le printemps international du genre : enjeux politiques et savants de l'institutionnalisation et de l'internationalisation d'un champs d'études.", organisé par Anne E. Berger (PR, Littérature française et Genre, Paris 8) et Eric Fassin (PR, Science politique et Genre, Paris 8) les 26 et 27 mai à l'université Paris 8 et aux Archives Nationales. 

Présentation

Les paradoxes de l’institutionnalisation

Le développement d’études féminines ou de genre (women’s studies ou gender studies), en France comme ailleurs, repose sur un paradoxe : d’un côté, c’est un mouvement social et politique qui en a été le catalyseur ; de l’autre, leur essor implique que la recherche s’autonomise du militantisme. De fait, aujourd’hui, les études sur le genre et les sexualités constituent bien un champ autonome, comme l’attestent les revues et colloques pour ce qui concerne la recherche, en même temps que les nouvelles formations et les diplômes universitaires qui en dessinent les contours pédagogiques. Le paradoxe redouble actuellement : on peut s’inquiéter non plus seulement d’une marginalisation de ce champ d’études, mais aussi désormais, symétriquement, de sa normalisation. L’institutionnalisation expose en effet à la dépolitisation : la (relative) reconnaissance de recherches jusqu’alors illégitimes se paierait ainsi d’un prix élevé s’il leur fallait se contenter de rentrer dans le rang universitaire. 

Pour autant, rien ne condamne ce champ académique à se couper du féminisme, ou plutôt des féminismes. L’autonomisation savante n’est pas nécessairement une rupture avec la politique. D’ailleurs, ce sont les épistémologies féministes du « savoir situé » qui ont permis d’interroger les illusions de la « neutralité » scientifique. Enfin, les analyses que produisent ces études peuvent à leur tour alimenter et infléchir l’action politique. La tension productive entre recherche et engagement dans ce domaine fera ainsi l’objet d’une attention particulière tout au long de notre colloque. 

Les tournants politico-théoriques

Penser les enjeux politiques et épistémologiques des études de genre, ce n’est pas seulement confronter celles-ci à la politique féministe (et vice-versa) ; c’est aussi explorer les tensions à la fois théoriques et politiques qui les traversent – en particulier autour de l’articulation problématique entre questions de genre et de sexualité (voire entre femmes et minorités sexuelles), mais aussi entre questions sexuelles et raciales (sinon entre femmes blanches et minorités raciales). Comment ces tensions se sont-elles formulées et théorisées depuis trente ans ? Qu’en est-il aujourd’hui ? 

Les effets de l’internationalisation

Réfléchir à la constitution de ce champ d’études aujourd’hui, c’est enfin interroger la géopolitique du genre. Les féminismes ont fleuri un peu partout dans le monde. Mais l’institutionnalisation des études féministes, de genre et de sexualité se révèle très variable : selon les pays, elles restent très inégalement reconnues. Toutefois, c’est à tort qu’on les identifie, en particulier en France, à la seule « Amérique ». Non seulement ces études ont pris pied dans les Amériques, mais aussi sur les différents continents. L’heure n’est donc plus à opposer un centre et une périphérie : ce colloque s’intéressera plutôt, pour penser cette internationalisation, à la pluralité des centres d’études, et au décentrement qui en résulte. Il importe désormais d’analyser l’internationalisation des études de genre dans toute leur complexité, soit à la fois l’élaboration d’un langage commun, y compris dans les institutions internationales, et la pluralité des féminismes, voire des postféminismes, inscrits dans des histoires inséparablement locales et globales ; bref, il faut prendre pour objet tout à la fois la construction nationale des études de genre et la circulation internationale qui les constitue. 

Ainsi, commémorer quarante années d’existence d’un Centre d’études, ce n’est pas tant célébrer l’endurance du féminisme universitaire, désormais inscrit dans la durée, que revenir sur cette histoire pour orienter notre présent vers un avenir. « D’où venons-nous ? » : cette question prend tout son sens par rapport à deux autres : « Où en sommes-nous ? » et « Où allons-nous ? » 
Ouverture de la journée par Michèle Riot-Sarcey, professeure émérite en histoire moderne et histoire du genre, fondatrice du RING, ancienne membre du Centre.
Accès libre
Affiche du document Le printemps international du genre 6/25 - Institutionalization of Gender Studies and Pluralization of Feminist Theory par Tuija Pulkkinen

Le printemps international du genre 6/25 - Institutionalization of Gender Studies and Pluralization of Feminist Theory par Tuija Pulkkinen

27min05

  • Sociologie et anthropologie
Enregistrements vidéos du colloque international "Le printemps international du genre : enjeux politiques et savants de l'institutionnalisation et de l'internationalisation d'un champs d'études.", organisé par Anne E. Berger (PR, Littérature française et Genre, Paris 8) et Eric Fassin (PR, Science politique et Genre, Paris 8) les 26 et 27 mai à l'université Paris 8 et aux Archives Nationales. 

Présentation

Les paradoxes de l’institutionnalisation

Le développement d’études féminines ou de genre (women’s studies ou gender studies), en France comme ailleurs, repose sur un paradoxe : d’un côté, c’est un mouvement social et politique qui en a été le catalyseur ; de l’autre, leur essor implique que la recherche s’autonomise du militantisme. De fait, aujourd’hui, les études sur le genre et les sexualités constituent bien un champ autonome, comme l’attestent les revues et colloques pour ce qui concerne la recherche, en même temps que les nouvelles formations et les diplômes universitaires qui en dessinent les contours pédagogiques. Le paradoxe redouble actuellement : on peut s’inquiéter non plus seulement d’une marginalisation de ce champ d’études, mais aussi désormais, symétriquement, de sa normalisation. L’institutionnalisation expose en effet à la dépolitisation : la (relative) reconnaissance de recherches jusqu’alors illégitimes se paierait ainsi d’un prix élevé s’il leur fallait se contenter de rentrer dans le rang universitaire. 

Pour autant, rien ne condamne ce champ académique à se couper du féminisme, ou plutôt des féminismes. L’autonomisation savante n’est pas nécessairement une rupture avec la politique. D’ailleurs, ce sont les épistémologies féministes du « savoir situé » qui ont permis d’interroger les illusions de la « neutralité » scientifique. Enfin, les analyses que produisent ces études peuvent à leur tour alimenter et infléchir l’action politique. La tension productive entre recherche et engagement dans ce domaine fera ainsi l’objet d’une attention particulière tout au long de notre colloque. 

Les tournants politico-théoriques

Penser les enjeux politiques et épistémologiques des études de genre, ce n’est pas seulement confronter celles-ci à la politique féministe (et vice-versa) ; c’est aussi explorer les tensions à la fois théoriques et politiques qui les traversent – en particulier autour de l’articulation problématique entre questions de genre et de sexualité (voire entre femmes et minorités sexuelles), mais aussi entre questions sexuelles et raciales (sinon entre femmes blanches et minorités raciales). Comment ces tensions se sont-elles formulées et théorisées depuis trente ans ? Qu’en est-il aujourd’hui ? 

Les effets de l’internationalisation

Réfléchir à la constitution de ce champ d’études aujourd’hui, c’est enfin interroger la géopolitique du genre. Les féminismes ont fleuri un peu partout dans le monde. Mais l’institutionnalisation des études féministes, de genre et de sexualité se révèle très variable : selon les pays, elles restent très inégalement reconnues. Toutefois, c’est à tort qu’on les identifie, en particulier en France, à la seule « Amérique ». Non seulement ces études ont pris pied dans les Amériques, mais aussi sur les différents continents. L’heure n’est donc plus à opposer un centre et une périphérie : ce colloque s’intéressera plutôt, pour penser cette internationalisation, à la pluralité des centres d’études, et au décentrement qui en résulte. Il importe désormais d’analyser l’internationalisation des études de genre dans toute leur complexité, soit à la fois l’élaboration d’un langage commun, y compris dans les institutions internationales, et la pluralité des féminismes, voire des postféminismes, inscrits dans des histoires inséparablement locales et globales ; bref, il faut prendre pour objet tout à la fois la construction nationale des études de genre et la circulation internationale qui les constitue. 

Ainsi, commémorer quarante années d’existence d’un Centre d’études, ce n’est pas tant célébrer l’endurance du féminisme universitaire, désormais inscrit dans la durée, que revenir sur cette histoire pour orienter notre présent vers un avenir. « D’où venons-nous ? » : cette question prend tout son sens par rapport à deux autres : « Où en sommes-nous ? » et « Où allons-nous ? » 
« Institutionalization of Gender Studies and Pluralization of Feminist Theory » par Tuija Pulkkinen,  professeure de philosophie politique et d’études de genre, Université de Helsinki, Finlande.
Accès libre
Affiche du document Le printemps international du genre 19/25 - Session 3 : Les métamorphoses d'un champs : tournants politiques et avenirs théoriques : Discussions avec Anne E. Berger

Le printemps international du genre 19/25 - Session 3 : Les métamorphoses d'un champs : tournants politiques et avenirs théoriques : Discussions avec Anne E. Berger

25min46

  • Sociologie et anthropologie
Enregistrements vidéos du colloque international "Le printemps international du genre : enjeux politiques et savants de l'institutionnalisation et de l'internationalisation d'un champs d'études.", organisé par Anne E. Berger (PR, Littérature française et Genre, Paris 8) et Eric Fassin (PR, Science politique et Genre, Paris 8) les 26 et 27 mai à l'université Paris 8 et aux Archives Nationales. 

Présentation

Les paradoxes de l’institutionnalisation

Le développement d’études féminines ou de genre (women’s studies ou gender studies), en France comme ailleurs, repose sur un paradoxe : d’un côté, c’est un mouvement social et politique qui en a été le catalyseur ; de l’autre, leur essor implique que la recherche s’autonomise du militantisme. De fait, aujourd’hui, les études sur le genre et les sexualités constituent bien un champ autonome, comme l’attestent les revues et colloques pour ce qui concerne la recherche, en même temps que les nouvelles formations et les diplômes universitaires qui en dessinent les contours pédagogiques. Le paradoxe redouble actuellement : on peut s’inquiéter non plus seulement d’une marginalisation de ce champ d’études, mais aussi désormais, symétriquement, de sa normalisation. L’institutionnalisation expose en effet à la dépolitisation : la (relative) reconnaissance de recherches jusqu’alors illégitimes se paierait ainsi d’un prix élevé s’il leur fallait se contenter de rentrer dans le rang universitaire. 

Pour autant, rien ne condamne ce champ académique à se couper du féminisme, ou plutôt des féminismes. L’autonomisation savante n’est pas nécessairement une rupture avec la politique. D’ailleurs, ce sont les épistémologies féministes du « savoir situé » qui ont permis d’interroger les illusions de la « neutralité » scientifique. Enfin, les analyses que produisent ces études peuvent à leur tour alimenter et infléchir l’action politique. La tension productive entre recherche et engagement dans ce domaine fera ainsi l’objet d’une attention particulière tout au long de notre colloque. 

Les tournants politico-théoriques

Penser les enjeux politiques et épistémologiques des études de genre, ce n’est pas seulement confronter celles-ci à la politique féministe (et vice-versa) ; c’est aussi explorer les tensions à la fois théoriques et politiques qui les traversent – en particulier autour de l’articulation problématique entre questions de genre et de sexualité (voire entre femmes et minorités sexuelles), mais aussi entre questions sexuelles et raciales (sinon entre femmes blanches et minorités raciales). Comment ces tensions se sont-elles formulées et théorisées depuis trente ans ? Qu’en est-il aujourd’hui ? 

Les effets de l’internationalisation

Réfléchir à la constitution de ce champ d’études aujourd’hui, c’est enfin interroger la géopolitique du genre. Les féminismes ont fleuri un peu partout dans le monde. Mais l’institutionnalisation des études féministes, de genre et de sexualité se révèle très variable : selon les pays, elles restent très inégalement reconnues. Toutefois, c’est à tort qu’on les identifie, en particulier en France, à la seule « Amérique ». Non seulement ces études ont pris pied dans les Amériques, mais aussi sur les différents continents. L’heure n’est donc plus à opposer un centre et une périphérie : ce colloque s’intéressera plutôt, pour penser cette internationalisation, à la pluralité des centres d’études, et au décentrement qui en résulte. Il importe désormais d’analyser l’internationalisation des études de genre dans toute leur complexité, soit à la fois l’élaboration d’un langage commun, y compris dans les institutions internationales, et la pluralité des féminismes, voire des postféminismes, inscrits dans des histoires inséparablement locales et globales ; bref, il faut prendre pour objet tout à la fois la construction nationale des études de genre et la circulation internationale qui les constitue. 

Ainsi, commémorer quarante années d’existence d’un Centre d’études, ce n’est pas tant célébrer l’endurance du féminisme universitaire, désormais inscrit dans la durée, que revenir sur cette histoire pour orienter notre présent vers un avenir. « D’où venons-nous ? » : cette question prend tout son sens par rapport à deux autres : « Où en sommes-nous ? » et « Où allons-nous ? » 
Discutantes, Anne E. Berger
Accès libre
Affiche du document Le printemps international du genre 18/25 - Session 3 : Les métamorphoses d'un champs : tournants politiques et avenirs théoriques : Discussions avec Nacira Guénif-Souilamas

Le printemps international du genre 18/25 - Session 3 : Les métamorphoses d'un champs : tournants politiques et avenirs théoriques : Discussions avec Nacira Guénif-Souilamas

11min42

  • Sociologie et anthropologie
Enregistrements vidéos du colloque international "Le printemps international du genre : enjeux politiques et savants de l'institutionnalisation et de l'internationalisation d'un champs d'études.", organisé par Anne E. Berger (PR, Littérature française et Genre, Paris 8) et Eric Fassin (PR, Science politique et Genre, Paris 8) les 26 et 27 mai à l'université Paris 8 et aux Archives Nationales. 

Présentation

Les paradoxes de l’institutionnalisation

Le développement d’études féminines ou de genre (women’s studies ou gender studies), en France comme ailleurs, repose sur un paradoxe : d’un côté, c’est un mouvement social et politique qui en a été le catalyseur ; de l’autre, leur essor implique que la recherche s’autonomise du militantisme. De fait, aujourd’hui, les études sur le genre et les sexualités constituent bien un champ autonome, comme l’attestent les revues et colloques pour ce qui concerne la recherche, en même temps que les nouvelles formations et les diplômes universitaires qui en dessinent les contours pédagogiques. Le paradoxe redouble actuellement : on peut s’inquiéter non plus seulement d’une marginalisation de ce champ d’études, mais aussi désormais, symétriquement, de sa normalisation. L’institutionnalisation expose en effet à la dépolitisation : la (relative) reconnaissance de recherches jusqu’alors illégitimes se paierait ainsi d’un prix élevé s’il leur fallait se contenter de rentrer dans le rang universitaire. 

Pour autant, rien ne condamne ce champ académique à se couper du féminisme, ou plutôt des féminismes. L’autonomisation savante n’est pas nécessairement une rupture avec la politique. D’ailleurs, ce sont les épistémologies féministes du « savoir situé » qui ont permis d’interroger les illusions de la « neutralité » scientifique. Enfin, les analyses que produisent ces études peuvent à leur tour alimenter et infléchir l’action politique. La tension productive entre recherche et engagement dans ce domaine fera ainsi l’objet d’une attention particulière tout au long de notre colloque. 

Les tournants politico-théoriques

Penser les enjeux politiques et épistémologiques des études de genre, ce n’est pas seulement confronter celles-ci à la politique féministe (et vice-versa) ; c’est aussi explorer les tensions à la fois théoriques et politiques qui les traversent – en particulier autour de l’articulation problématique entre questions de genre et de sexualité (voire entre femmes et minorités sexuelles), mais aussi entre questions sexuelles et raciales (sinon entre femmes blanches et minorités raciales). Comment ces tensions se sont-elles formulées et théorisées depuis trente ans ? Qu’en est-il aujourd’hui ? 

Les effets de l’internationalisation

Réfléchir à la constitution de ce champ d’études aujourd’hui, c’est enfin interroger la géopolitique du genre. Les féminismes ont fleuri un peu partout dans le monde. Mais l’institutionnalisation des études féministes, de genre et de sexualité se révèle très variable : selon les pays, elles restent très inégalement reconnues. Toutefois, c’est à tort qu’on les identifie, en particulier en France, à la seule « Amérique ». Non seulement ces études ont pris pied dans les Amériques, mais aussi sur les différents continents. L’heure n’est donc plus à opposer un centre et une périphérie : ce colloque s’intéressera plutôt, pour penser cette internationalisation, à la pluralité des centres d’études, et au décentrement qui en résulte. Il importe désormais d’analyser l’internationalisation des études de genre dans toute leur complexité, soit à la fois l’élaboration d’un langage commun, y compris dans les institutions internationales, et la pluralité des féminismes, voire des postféminismes, inscrits dans des histoires inséparablement locales et globales ; bref, il faut prendre pour objet tout à la fois la construction nationale des études de genre et la circulation internationale qui les constitue. 

Ainsi, commémorer quarante années d’existence d’un Centre d’études, ce n’est pas tant célébrer l’endurance du féminisme universitaire, désormais inscrit dans la durée, que revenir sur cette histoire pour orienter notre présent vers un avenir. « D’où venons-nous ? » : cette question prend tout son sens par rapport à deux autres : « Où en sommes-nous ? » et « Où allons-nous ? » 
Discutantes, Nacira Guénif-Souilamas.
Accès libre
Affiche du document Le printemps international du genre 13/25 - Session 2 : L'internationalisation entre obstacles et avancées, discussions avec Eric Fassin.

Le printemps international du genre 13/25 - Session 2 : L'internationalisation entre obstacles et avancées, discussions avec Eric Fassin.

59min55

  • Sociologie et anthropologie
Enregistrements vidéos du colloque international "Le printemps international du genre : enjeux politiques et savants de l'institutionnalisation et de l'internationalisation d'un champs d'études.", organisé par Anne E. Berger (PR, Littérature française et Genre, Paris 8) et Eric Fassin (PR, Science politique et Genre, Paris 8) les 26 et 27 mai à l'université Paris 8 et aux Archives Nationales. 

Présentation

Les paradoxes de l’institutionnalisation

Le développement d’études féminines ou de genre (women’s studies ou gender studies), en France comme ailleurs, repose sur un paradoxe : d’un côté, c’est un mouvement social et politique qui en a été le catalyseur ; de l’autre, leur essor implique que la recherche s’autonomise du militantisme. De fait, aujourd’hui, les études sur le genre et les sexualités constituent bien un champ autonome, comme l’attestent les revues et colloques pour ce qui concerne la recherche, en même temps que les nouvelles formations et les diplômes universitaires qui en dessinent les contours pédagogiques. Le paradoxe redouble actuellement : on peut s’inquiéter non plus seulement d’une marginalisation de ce champ d’études, mais aussi désormais, symétriquement, de sa normalisation. L’institutionnalisation expose en effet à la dépolitisation : la (relative) reconnaissance de recherches jusqu’alors illégitimes se paierait ainsi d’un prix élevé s’il leur fallait se contenter de rentrer dans le rang universitaire. 

Pour autant, rien ne condamne ce champ académique à se couper du féminisme, ou plutôt des féminismes. L’autonomisation savante n’est pas nécessairement une rupture avec la politique. D’ailleurs, ce sont les épistémologies féministes du « savoir situé » qui ont permis d’interroger les illusions de la « neutralité » scientifique. Enfin, les analyses que produisent ces études peuvent à leur tour alimenter et infléchir l’action politique. La tension productive entre recherche et engagement dans ce domaine fera ainsi l’objet d’une attention particulière tout au long de notre colloque. 

Les tournants politico-théoriques

Penser les enjeux politiques et épistémologiques des études de genre, ce n’est pas seulement confronter celles-ci à la politique féministe (et vice-versa) ; c’est aussi explorer les tensions à la fois théoriques et politiques qui les traversent – en particulier autour de l’articulation problématique entre questions de genre et de sexualité (voire entre femmes et minorités sexuelles), mais aussi entre questions sexuelles et raciales (sinon entre femmes blanches et minorités raciales). Comment ces tensions se sont-elles formulées et théorisées depuis trente ans ? Qu’en est-il aujourd’hui ? 

Les effets de l’internationalisation

Réfléchir à la constitution de ce champ d’études aujourd’hui, c’est enfin interroger la géopolitique du genre. Les féminismes ont fleuri un peu partout dans le monde. Mais l’institutionnalisation des études féministes, de genre et de sexualité se révèle très variable : selon les pays, elles restent très inégalement reconnues. Toutefois, c’est à tort qu’on les identifie, en particulier en France, à la seule « Amérique ». Non seulement ces études ont pris pied dans les Amériques, mais aussi sur les différents continents. L’heure n’est donc plus à opposer un centre et une périphérie : ce colloque s’intéressera plutôt, pour penser cette internationalisation, à la pluralité des centres d’études, et au décentrement qui en résulte. Il importe désormais d’analyser l’internationalisation des études de genre dans toute leur complexité, soit à la fois l’élaboration d’un langage commun, y compris dans les institutions internationales, et la pluralité des féminismes, voire des postféminismes, inscrits dans des histoires inséparablement locales et globales ; bref, il faut prendre pour objet tout à la fois la construction nationale des études de genre et la circulation internationale qui les constitue. 

Ainsi, commémorer quarante années d’existence d’un Centre d’études, ce n’est pas tant célébrer l’endurance du féminisme universitaire, désormais inscrit dans la durée, que revenir sur cette histoire pour orienter notre présent vers un avenir. « D’où venons-nous ? » : cette question prend tout son sens par rapport à deux autres : « Où en sommes-nous ? » et « Où allons-nous ? »
Discutant, Éric Fassin.
Accès libre
Affiche du document Le printemps international du genre 20/25 - Session 3 : Les métamorphoses d'un champs : tournants politiques et avenirs théoriques : Discussions

Le printemps international du genre 20/25 - Session 3 : Les métamorphoses d'un champs : tournants politiques et avenirs théoriques : Discussions

32min26

  • Sociologie et anthropologie
Enregistrements vidéos du colloque international "Le printemps international du genre : enjeux politiques et savants de l'institutionnalisation et de l'internationalisation d'un champs d'études.", organisé par Anne E. Berger (PR, Littérature française et Genre, Paris 8) et Eric Fassin (PR, Science politique et Genre, Paris 8) les 26 et 27 mai à l'université Paris 8 et aux Archives Nationales. 

Présentation

Les paradoxes de l’institutionnalisation

Le développement d’études féminines ou de genre (women’s studies ou gender studies), en France comme ailleurs, repose sur un paradoxe : d’un côté, c’est un mouvement social et politique qui en a été le catalyseur ; de l’autre, leur essor implique que la recherche s’autonomise du militantisme. De fait, aujourd’hui, les études sur le genre et les sexualités constituent bien un champ autonome, comme l’attestent les revues et colloques pour ce qui concerne la recherche, en même temps que les nouvelles formations et les diplômes universitaires qui en dessinent les contours pédagogiques. Le paradoxe redouble actuellement : on peut s’inquiéter non plus seulement d’une marginalisation de ce champ d’études, mais aussi désormais, symétriquement, de sa normalisation. L’institutionnalisation expose en effet à la dépolitisation : la (relative) reconnaissance de recherches jusqu’alors illégitimes se paierait ainsi d’un prix élevé s’il leur fallait se contenter de rentrer dans le rang universitaire. 

Pour autant, rien ne condamne ce champ académique à se couper du féminisme, ou plutôt des féminismes. L’autonomisation savante n’est pas nécessairement une rupture avec la politique. D’ailleurs, ce sont les épistémologies féministes du « savoir situé » qui ont permis d’interroger les illusions de la « neutralité » scientifique. Enfin, les analyses que produisent ces études peuvent à leur tour alimenter et infléchir l’action politique. La tension productive entre recherche et engagement dans ce domaine fera ainsi l’objet d’une attention particulière tout au long de notre colloque. 

Les tournants politico-théoriques

Penser les enjeux politiques et épistémologiques des études de genre, ce n’est pas seulement confronter celles-ci à la politique féministe (et vice-versa) ; c’est aussi explorer les tensions à la fois théoriques et politiques qui les traversent – en particulier autour de l’articulation problématique entre questions de genre et de sexualité (voire entre femmes et minorités sexuelles), mais aussi entre questions sexuelles et raciales (sinon entre femmes blanches et minorités raciales). Comment ces tensions se sont-elles formulées et théorisées depuis trente ans ? Qu’en est-il aujourd’hui ? 

Les effets de l’internationalisation

Réfléchir à la constitution de ce champ d’études aujourd’hui, c’est enfin interroger la géopolitique du genre. Les féminismes ont fleuri un peu partout dans le monde. Mais l’institutionnalisation des études féministes, de genre et de sexualité se révèle très variable : selon les pays, elles restent très inégalement reconnues. Toutefois, c’est à tort qu’on les identifie, en particulier en France, à la seule « Amérique ». Non seulement ces études ont pris pied dans les Amériques, mais aussi sur les différents continents. L’heure n’est donc plus à opposer un centre et une périphérie : ce colloque s’intéressera plutôt, pour penser cette internationalisation, à la pluralité des centres d’études, et au décentrement qui en résulte. Il importe désormais d’analyser l’internationalisation des études de genre dans toute leur complexité, soit à la fois l’élaboration d’un langage commun, y compris dans les institutions internationales, et la pluralité des féminismes, voire des postféminismes, inscrits dans des histoires inséparablement locales et globales ; bref, il faut prendre pour objet tout à la fois la construction nationale des études de genre et la circulation internationale qui les constitue. 

Ainsi, commémorer quarante années d’existence d’un Centre d’études, ce n’est pas tant célébrer l’endurance du féminisme universitaire, désormais inscrit dans la durée, que revenir sur cette histoire pour orienter notre présent vers un avenir. « D’où venons-nous ? » : cette question prend tout son sens par rapport à deux autres : « Où en sommes-nous ? » et « Où allons-nous ? » 
Accès libre
Affiche du document Le printemps international du genre 17/25 - The Lure of Post-Critical par Elizabeth Weed

Le printemps international du genre 17/25 - The Lure of Post-Critical par Elizabeth Weed

29min16

  • Sociologie et anthropologie
Enregistrements vidéos du colloque international "Le printemps international du genre : enjeux politiques et savants de l'institutionnalisation et de l'internationalisation d'un champs d'études.", organisé par Anne E. Berger (PR, Littérature française et Genre, Paris 8) et Eric Fassin (PR, Science politique et Genre, Paris 8) les 26 et 27 mai à l'université Paris 8 et aux Archives Nationales. 

Présentation

Les paradoxes de l’institutionnalisation

Le développement d’études féminines ou de genre (women’s studies ou gender studies), en France comme ailleurs, repose sur un paradoxe : d’un côté, c’est un mouvement social et politique qui en a été le catalyseur ; de l’autre, leur essor implique que la recherche s’autonomise du militantisme. De fait, aujourd’hui, les études sur le genre et les sexualités constituent bien un champ autonome, comme l’attestent les revues et colloques pour ce qui concerne la recherche, en même temps que les nouvelles formations et les diplômes universitaires qui en dessinent les contours pédagogiques. Le paradoxe redouble actuellement : on peut s’inquiéter non plus seulement d’une marginalisation de ce champ d’études, mais aussi désormais, symétriquement, de sa normalisation. L’institutionnalisation expose en effet à la dépolitisation : la (relative) reconnaissance de recherches jusqu’alors illégitimes se paierait ainsi d’un prix élevé s’il leur fallait se contenter de rentrer dans le rang universitaire. 

Pour autant, rien ne condamne ce champ académique à se couper du féminisme, ou plutôt des féminismes. L’autonomisation savante n’est pas nécessairement une rupture avec la politique. D’ailleurs, ce sont les épistémologies féministes du « savoir situé » qui ont permis d’interroger les illusions de la « neutralité » scientifique. Enfin, les analyses que produisent ces études peuvent à leur tour alimenter et infléchir l’action politique. La tension productive entre recherche et engagement dans ce domaine fera ainsi l’objet d’une attention particulière tout au long de notre colloque. 

Les tournants politico-théoriques

Penser les enjeux politiques et épistémologiques des études de genre, ce n’est pas seulement confronter celles-ci à la politique féministe (et vice-versa) ; c’est aussi explorer les tensions à la fois théoriques et politiques qui les traversent – en particulier autour de l’articulation problématique entre questions de genre et de sexualité (voire entre femmes et minorités sexuelles), mais aussi entre questions sexuelles et raciales (sinon entre femmes blanches et minorités raciales). Comment ces tensions se sont-elles formulées et théorisées depuis trente ans ? Qu’en est-il aujourd’hui ? 

Les effets de l’internationalisation

Réfléchir à la constitution de ce champ d’études aujourd’hui, c’est enfin interroger la géopolitique du genre. Les féminismes ont fleuri un peu partout dans le monde. Mais l’institutionnalisation des études féministes, de genre et de sexualité se révèle très variable : selon les pays, elles restent très inégalement reconnues. Toutefois, c’est à tort qu’on les identifie, en particulier en France, à la seule « Amérique ». Non seulement ces études ont pris pied dans les Amériques, mais aussi sur les différents continents. L’heure n’est donc plus à opposer un centre et une périphérie : ce colloque s’intéressera plutôt, pour penser cette internationalisation, à la pluralité des centres d’études, et au décentrement qui en résulte. Il importe désormais d’analyser l’internationalisation des études de genre dans toute leur complexité, soit à la fois l’élaboration d’un langage commun, y compris dans les institutions internationales, et la pluralité des féminismes, voire des postféminismes, inscrits dans des histoires inséparablement locales et globales ; bref, il faut prendre pour objet tout à la fois la construction nationale des études de genre et la circulation internationale qui les constitue. 

Ainsi, commémorer quarante années d’existence d’un Centre d’études, ce n’est pas tant célébrer l’endurance du féminisme universitaire, désormais inscrit dans la durée, que revenir sur cette histoire pour orienter notre présent vers un avenir. « D’où venons-nous ? » : cette question prend tout son sens par rapport à deux autres : « Où en sommes-nous ? » et « Où allons-nous ? » 
« The Lure of Post-Critical » par Elizabeth Weed, Co-fondatrice et ancienne directrice, Pembroke Center for Teaching and Research on Women, Brown University, États-Unis.
Accès libre
Affiche du document Le printemps international du genre 12/25 - Les études de genre en Amérique latine entre défi et méfiance par Mara Viveros Vigoya

Le printemps international du genre 12/25 - Les études de genre en Amérique latine entre défi et méfiance par Mara Viveros Vigoya

21min03

  • Sociologie et anthropologie
Enregistrements vidéos du colloque international "Le printemps international du genre : enjeux politiques et savants de l'institutionnalisation et de l'internationalisation d'un champs d'études.", organisé par Anne E. Berger (PR, Littérature française et Genre, Paris 8) et Eric Fassin (PR, Science politique et Genre, Paris 8) les 26 et 27 mai à l'université Paris 8 et aux Archives Nationales. 

Présentation

Les paradoxes de l’institutionnalisation

Le développement d’études féminines ou de genre (women’s studies ou gender studies), en France comme ailleurs, repose sur un paradoxe : d’un côté, c’est un mouvement social et politique qui en a été le catalyseur ; de l’autre, leur essor implique que la recherche s’autonomise du militantisme. De fait, aujourd’hui, les études sur le genre et les sexualités constituent bien un champ autonome, comme l’attestent les revues et colloques pour ce qui concerne la recherche, en même temps que les nouvelles formations et les diplômes universitaires qui en dessinent les contours pédagogiques. Le paradoxe redouble actuellement : on peut s’inquiéter non plus seulement d’une marginalisation de ce champ d’études, mais aussi désormais, symétriquement, de sa normalisation. L’institutionnalisation expose en effet à la dépolitisation : la (relative) reconnaissance de recherches jusqu’alors illégitimes se paierait ainsi d’un prix élevé s’il leur fallait se contenter de rentrer dans le rang universitaire. 

Pour autant, rien ne condamne ce champ académique à se couper du féminisme, ou plutôt des féminismes. L’autonomisation savante n’est pas nécessairement une rupture avec la politique. D’ailleurs, ce sont les épistémologies féministes du « savoir situé » qui ont permis d’interroger les illusions de la « neutralité » scientifique. Enfin, les analyses que produisent ces études peuvent à leur tour alimenter et infléchir l’action politique. La tension productive entre recherche et engagement dans ce domaine fera ainsi l’objet d’une attention particulière tout au long de notre colloque. 

Les tournants politico-théoriques

Penser les enjeux politiques et épistémologiques des études de genre, ce n’est pas seulement confronter celles-ci à la politique féministe (et vice-versa) ; c’est aussi explorer les tensions à la fois théoriques et politiques qui les traversent – en particulier autour de l’articulation problématique entre questions de genre et de sexualité (voire entre femmes et minorités sexuelles), mais aussi entre questions sexuelles et raciales (sinon entre femmes blanches et minorités raciales). Comment ces tensions se sont-elles formulées et théorisées depuis trente ans ? Qu’en est-il aujourd’hui ? 

Les effets de l’internationalisation

Réfléchir à la constitution de ce champ d’études aujourd’hui, c’est enfin interroger la géopolitique du genre. Les féminismes ont fleuri un peu partout dans le monde. Mais l’institutionnalisation des études féministes, de genre et de sexualité se révèle très variable : selon les pays, elles restent très inégalement reconnues. Toutefois, c’est à tort qu’on les identifie, en particulier en France, à la seule « Amérique ». Non seulement ces études ont pris pied dans les Amériques, mais aussi sur les différents continents. L’heure n’est donc plus à opposer un centre et une périphérie : ce colloque s’intéressera plutôt, pour penser cette internationalisation, à la pluralité des centres d’études, et au décentrement qui en résulte. Il importe désormais d’analyser l’internationalisation des études de genre dans toute leur complexité, soit à la fois l’élaboration d’un langage commun, y compris dans les institutions internationales, et la pluralité des féminismes, voire des postféminismes, inscrits dans des histoires inséparablement locales et globales ; bref, il faut prendre pour objet tout à la fois la construction nationale des études de genre et la circulation internationale qui les constitue. 

Ainsi, commémorer quarante années d’existence d’un Centre d’études, ce n’est pas tant célébrer l’endurance du féminisme universitaire, désormais inscrit dans la durée, que revenir sur cette histoire pour orienter notre présent vers un avenir. « D’où venons-nous ? » : cette question prend tout son sens par rapport à deux autres : « Où en sommes-nous ? » et « Où allons-nous ? »
« Les études de genre en Amérique latine entre défi et méfiance » par Mara Viveros Vigoya, professeure d’anthropologie et d’études de genre, Université nationale de Colombie, Bogota.
Accès libre
Affiche du document Le printemps international du genre 11/25 - Avancer malgré la répression. Etudes de genre et mouvements féministes et LGBT en Turquie par Pinar Selek

Le printemps international du genre 11/25 - Avancer malgré la répression. Etudes de genre et mouvements féministes et LGBT en Turquie par Pinar Selek

22min56

  • Sociologie et anthropologie
Enregistrements vidéos du colloque international "Le printemps international du genre : enjeux politiques et savants de l'institutionnalisation et de l'internationalisation d'un champs d'études.", organisé par Anne E. Berger (PR, Littérature française et Genre, Paris 8) et Eric Fassin (PR, Science politique et Genre, Paris 8) les 26 et 27 mai à l'université Paris 8 et aux Archives Nationales. 

Présentation

Les paradoxes de l’institutionnalisation

Le développement d’études féminines ou de genre (women’s studies ou gender studies), en France comme ailleurs, repose sur un paradoxe : d’un côté, c’est un mouvement social et politique qui en a été le catalyseur ; de l’autre, leur essor implique que la recherche s’autonomise du militantisme. De fait, aujourd’hui, les études sur le genre et les sexualités constituent bien un champ autonome, comme l’attestent les revues et colloques pour ce qui concerne la recherche, en même temps que les nouvelles formations et les diplômes universitaires qui en dessinent les contours pédagogiques. Le paradoxe redouble actuellement : on peut s’inquiéter non plus seulement d’une marginalisation de ce champ d’études, mais aussi désormais, symétriquement, de sa normalisation. L’institutionnalisation expose en effet à la dépolitisation : la (relative) reconnaissance de recherches jusqu’alors illégitimes se paierait ainsi d’un prix élevé s’il leur fallait se contenter de rentrer dans le rang universitaire. 

Pour autant, rien ne condamne ce champ académique à se couper du féminisme, ou plutôt des féminismes. L’autonomisation savante n’est pas nécessairement une rupture avec la politique. D’ailleurs, ce sont les épistémologies féministes du « savoir situé » qui ont permis d’interroger les illusions de la « neutralité » scientifique. Enfin, les analyses que produisent ces études peuvent à leur tour alimenter et infléchir l’action politique. La tension productive entre recherche et engagement dans ce domaine fera ainsi l’objet d’une attention particulière tout au long de notre colloque. 

Les tournants politico-théoriques

Penser les enjeux politiques et épistémologiques des études de genre, ce n’est pas seulement confronter celles-ci à la politique féministe (et vice-versa) ; c’est aussi explorer les tensions à la fois théoriques et politiques qui les traversent – en particulier autour de l’articulation problématique entre questions de genre et de sexualité (voire entre femmes et minorités sexuelles), mais aussi entre questions sexuelles et raciales (sinon entre femmes blanches et minorités raciales). Comment ces tensions se sont-elles formulées et théorisées depuis trente ans ? Qu’en est-il aujourd’hui ? 

Les effets de l’internationalisation

Réfléchir à la constitution de ce champ d’études aujourd’hui, c’est enfin interroger la géopolitique du genre. Les féminismes ont fleuri un peu partout dans le monde. Mais l’institutionnalisation des études féministes, de genre et de sexualité se révèle très variable : selon les pays, elles restent très inégalement reconnues. Toutefois, c’est à tort qu’on les identifie, en particulier en France, à la seule « Amérique ». Non seulement ces études ont pris pied dans les Amériques, mais aussi sur les différents continents. L’heure n’est donc plus à opposer un centre et une périphérie : ce colloque s’intéressera plutôt, pour penser cette internationalisation, à la pluralité des centres d’études, et au décentrement qui en résulte. Il importe désormais d’analyser l’internationalisation des études de genre dans toute leur complexité, soit à la fois l’élaboration d’un langage commun, y compris dans les institutions internationales, et la pluralité des féminismes, voire des postféminismes, inscrits dans des histoires inséparablement locales et globales ; bref, il faut prendre pour objet tout à la fois la construction nationale des études de genre et la circulation internationale qui les constitue. 

Ainsi, commémorer quarante années d’existence d’un Centre d’études, ce n’est pas tant célébrer l’endurance du féminisme universitaire, désormais inscrit dans la durée, que revenir sur cette histoire pour orienter notre présent vers un avenir. « D’où venons-nous ? » : cette question prend tout son sens par rapport à deux autres : « Où en sommes-nous ? » et « Où allons-nous ? » 
« Avancer malgré la répression. Études de genre et mouvements féministes et LGBT en Turquie » par Pinar Selek, sociologue, réfugiée politique, docteure en science politique de l’université de Strasbourg.
Accès libre
Affiche du document Le printemps international du genre 5/25 - Is Feminism a Bad Memory ? par Griselda Pollock

Le printemps international du genre 5/25 - Is Feminism a Bad Memory ? par Griselda Pollock

36min19

  • Sociologie et anthropologie
Enregistrements vidéos du colloque international "Le printemps international du genre : enjeux politiques et savants de l'institutionnalisation et de l'internationalisation d'un champs d'études.", organisé par Anne E. Berger (PR, Littérature française et Genre, Paris 8) et Eric Fassin (PR, Science politique et Genre, Paris 8) les 26 et 27 mai à l'université Paris 8 et aux Archives Nationales. 

Présentation

Les paradoxes de l’institutionnalisation

Le développement d’études féminines ou de genre (women’s studies ou gender studies), en France comme ailleurs, repose sur un paradoxe : d’un côté, c’est un mouvement social et politique qui en a été le catalyseur ; de l’autre, leur essor implique que la recherche s’autonomise du militantisme. De fait, aujourd’hui, les études sur le genre et les sexualités constituent bien un champ autonome, comme l’attestent les revues et colloques pour ce qui concerne la recherche, en même temps que les nouvelles formations et les diplômes universitaires qui en dessinent les contours pédagogiques. Le paradoxe redouble actuellement : on peut s’inquiéter non plus seulement d’une marginalisation de ce champ d’études, mais aussi désormais, symétriquement, de sa normalisation. L’institutionnalisation expose en effet à la dépolitisation : la (relative) reconnaissance de recherches jusqu’alors illégitimes se paierait ainsi d’un prix élevé s’il leur fallait se contenter de rentrer dans le rang universitaire. 

Pour autant, rien ne condamne ce champ académique à se couper du féminisme, ou plutôt des féminismes. L’autonomisation savante n’est pas nécessairement une rupture avec la politique. D’ailleurs, ce sont les épistémologies féministes du « savoir situé » qui ont permis d’interroger les illusions de la « neutralité » scientifique. Enfin, les analyses que produisent ces études peuvent à leur tour alimenter et infléchir l’action politique. La tension productive entre recherche et engagement dans ce domaine fera ainsi l’objet d’une attention particulière tout au long de notre colloque. 

Les tournants politico-théoriques

Penser les enjeux politiques et épistémologiques des études de genre, ce n’est pas seulement confronter celles-ci à la politique féministe (et vice-versa) ; c’est aussi explorer les tensions à la fois théoriques et politiques qui les traversent – en particulier autour de l’articulation problématique entre questions de genre et de sexualité (voire entre femmes et minorités sexuelles), mais aussi entre questions sexuelles et raciales (sinon entre femmes blanches et minorités raciales). Comment ces tensions se sont-elles formulées et théorisées depuis trente ans ? Qu’en est-il aujourd’hui ? 

Les effets de l’internationalisation

Réfléchir à la constitution de ce champ d’études aujourd’hui, c’est enfin interroger la géopolitique du genre. Les féminismes ont fleuri un peu partout dans le monde. Mais l’institutionnalisation des études féministes, de genre et de sexualité se révèle très variable : selon les pays, elles restent très inégalement reconnues. Toutefois, c’est à tort qu’on les identifie, en particulier en France, à la seule « Amérique ». Non seulement ces études ont pris pied dans les Amériques, mais aussi sur les différents continents. L’heure n’est donc plus à opposer un centre et une périphérie : ce colloque s’intéressera plutôt, pour penser cette internationalisation, à la pluralité des centres d’études, et au décentrement qui en résulte. Il importe désormais d’analyser l’internationalisation des études de genre dans toute leur complexité, soit à la fois l’élaboration d’un langage commun, y compris dans les institutions internationales, et la pluralité des féminismes, voire des postféminismes, inscrits dans des histoires inséparablement locales et globales ; bref, il faut prendre pour objet tout à la fois la construction nationale des études de genre et la circulation internationale qui les constitue. 

Ainsi, commémorer quarante années d’existence d’un Centre d’études, ce n’est pas tant célébrer l’endurance du féminisme universitaire, désormais inscrit dans la durée, que revenir sur cette histoire pour orienter notre présent vers un avenir. « D’où venons-nous ? » : cette question prend tout son sens par rapport à deux autres : « Où en sommes-nous ? » et « Où allons-nous ? »
« Is Feminism a Bad Memory? » par Griselda Pollock, professeure d’histoire de l’art et d’études féministes, Université de Leeds, Royaume-uni.
Accès libre
Affiche du document Le printemps international du genre 10/25 - Un centre d'études de genre dans un contexte social bloqué et une institution en difficulté par Carmen Belloni

Le printemps international du genre 10/25 - Un centre d'études de genre dans un contexte social bloqué et une institution en difficulté par Carmen Belloni

18min39

  • Sociologie et anthropologie
Enregistrements vidéos du colloque international "Le printemps international du genre : enjeux politiques et savants de l'institutionnalisation et de l'internationalisation d'un champs d'études.", organisé par Anne E. Berger (PR, Littérature française et Genre, Paris 8) et Eric Fassin (PR, Science politique et Genre, Paris 8) les 26 et 27 mai à l'université Paris 8 et aux Archives Nationales.

Présentation

Les paradoxes de l’institutionnalisation

Le développement d’études féminines ou de genre (women’s studies ou gender studies), en France comme ailleurs, repose sur un paradoxe : d’un côté, c’est un mouvement social et politique qui en a été le catalyseur ; de l’autre, leur essor implique que la recherche s’autonomise du militantisme. De fait, aujourd’hui, les études sur le genre et les sexualités constituent bien un champ autonome, comme l’attestent les revues et colloques pour ce qui concerne la recherche, en même temps que les nouvelles formations et les diplômes universitaires qui en dessinent les contours pédagogiques. Le paradoxe redouble actuellement : on peut s’inquiéter non plus seulement d’une marginalisation de ce champ d’études, mais aussi désormais, symétriquement, de sa normalisation. L’institutionnalisation expose en effet à la dépolitisation : la (relative) reconnaissance de recherches jusqu’alors illégitimes se paierait ainsi d’un prix élevé s’il leur fallait se contenter de rentrer dans le rang universitaire.

Pour autant, rien ne condamne ce champ académique à se couper du féminisme, ou plutôt des féminismes. L’autonomisation savante n’est pas nécessairement une rupture avec la politique. D’ailleurs, ce sont les épistémologies féministes du « savoir situé » qui ont permis d’interroger les illusions de la « neutralité » scientifique. Enfin, les analyses que produisent ces études peuvent à leur tour alimenter et infléchir l’action politique. La tension productive entre recherche et engagement dans ce domaine fera ainsi l’objet d’une attention particulière tout au long de notre colloque.

Les tournants politico-théoriques

Penser les enjeux politiques et épistémologiques des études de genre, ce n’est pas seulement confronter celles-ci à la politique féministe (et vice-versa) ; c’est aussi explorer les tensions à la fois théoriques et politiques qui les traversent – en particulier autour de l’articulation problématique entre questions de genre et de sexualité (voire entre femmes et minorités sexuelles), mais aussi entre questions sexuelles et raciales (sinon entre femmes blanches et minorités raciales). Comment ces tensions se sont-elles formulées et théorisées depuis trente ans ? Qu’en est-il aujourd’hui ?

Les effets de l’internationalisation

Réfléchir à la constitution de ce champ d’études aujourd’hui, c’est enfin interroger la géopolitique du genre. Les féminismes ont fleuri un peu partout dans le monde. Mais l’institutionnalisation des études féministes, de genre et de sexualité se révèle très variable : selon les pays, elles restent très inégalement reconnues. Toutefois, c’est à tort qu’on les identifie, en particulier en France, à la seule « Amérique ». Non seulement ces études ont pris pied dans les Amériques, mais aussi sur les différents continents. L’heure n’est donc plus à opposer un centre et une périphérie : ce colloque s’intéressera plutôt, pour penser cette internationalisation, à la pluralité des centres d’études, et au décentrement qui en résulte. Il importe désormais d’analyser l’internationalisation des études de genre dans toute leur complexité, soit à la fois l’élaboration d’un langage commun, y compris dans les institutions internationales, et la pluralité des féminismes, voire des postféminismes, inscrits dans des histoires inséparablement locales et globales ; bref, il faut prendre pour objet tout à la fois la construction nationale des études de genre et la circulation internationale qui les constitue.

Ainsi, commémorer quarante années d’existence d’un Centre d’études, ce n’est pas tant célébrer l’endurance du féminisme universitaire, désormais inscrit dans la durée, que revenir sur cette histoire pour orienter notre présent vers un avenir. « D’où venons-nous ? » : cette question prend tout son sens par rapport à deux autres : « Où en sommes-nous ? » et « Où allons-nous ? »
« Un centre d’études de genre dans un contexte social bloqué et une institution en difficulté » par Carmen Belloni, professeure de sociologie et d’études de genre, Université de Turin, Italie.
Accès libre
Affiche du document Le printemps international du genre 16/25 - Futurity: Thinking about ‘the future’ in Feminist theory par Ranjanna Khanna

Le printemps international du genre 16/25 - Futurity: Thinking about ‘the future’ in Feminist theory par Ranjanna Khanna

33min34

  • Sociologie et anthropologie
Enregistrements vidéos du colloque international "Le printemps international du genre : enjeux politiques et savants de l'institutionnalisation et de l'internationalisation d'un champs d'études.", organisé par Anne E. Berger (PR, Littérature française et Genre, Paris 8) et Eric Fassin (PR, Science politique et Genre, Paris 8) les 26 et 27 mai à l'université Paris 8 et aux Archives Nationales. 

Présentation

Les paradoxes de l’institutionnalisation

Le développement d’études féminines ou de genre (women’s studies ou gender studies), en France comme ailleurs, repose sur un paradoxe : d’un côté, c’est un mouvement social et politique qui en a été le catalyseur ; de l’autre, leur essor implique que la recherche s’autonomise du militantisme. De fait, aujourd’hui, les études sur le genre et les sexualités constituent bien un champ autonome, comme l’attestent les revues et colloques pour ce qui concerne la recherche, en même temps que les nouvelles formations et les diplômes universitaires qui en dessinent les contours pédagogiques. Le paradoxe redouble actuellement : on peut s’inquiéter non plus seulement d’une marginalisation de ce champ d’études, mais aussi désormais, symétriquement, de sa normalisation. L’institutionnalisation expose en effet à la dépolitisation : la (relative) reconnaissance de recherches jusqu’alors illégitimes se paierait ainsi d’un prix élevé s’il leur fallait se contenter de rentrer dans le rang universitaire. 

Pour autant, rien ne condamne ce champ académique à se couper du féminisme, ou plutôt des féminismes. L’autonomisation savante n’est pas nécessairement une rupture avec la politique. D’ailleurs, ce sont les épistémologies féministes du « savoir situé » qui ont permis d’interroger les illusions de la « neutralité » scientifique. Enfin, les analyses que produisent ces études peuvent à leur tour alimenter et infléchir l’action politique. La tension productive entre recherche et engagement dans ce domaine fera ainsi l’objet d’une attention particulière tout au long de notre colloque. 

Les tournants politico-théoriques

Penser les enjeux politiques et épistémologiques des études de genre, ce n’est pas seulement confronter celles-ci à la politique féministe (et vice-versa) ; c’est aussi explorer les tensions à la fois théoriques et politiques qui les traversent – en particulier autour de l’articulation problématique entre questions de genre et de sexualité (voire entre femmes et minorités sexuelles), mais aussi entre questions sexuelles et raciales (sinon entre femmes blanches et minorités raciales). Comment ces tensions se sont-elles formulées et théorisées depuis trente ans ? Qu’en est-il aujourd’hui ? 

Les effets de l’internationalisation

Réfléchir à la constitution de ce champ d’études aujourd’hui, c’est enfin interroger la géopolitique du genre. Les féminismes ont fleuri un peu partout dans le monde. Mais l’institutionnalisation des études féministes, de genre et de sexualité se révèle très variable : selon les pays, elles restent très inégalement reconnues. Toutefois, c’est à tort qu’on les identifie, en particulier en France, à la seule « Amérique ». Non seulement ces études ont pris pied dans les Amériques, mais aussi sur les différents continents. L’heure n’est donc plus à opposer un centre et une périphérie : ce colloque s’intéressera plutôt, pour penser cette internationalisation, à la pluralité des centres d’études, et au décentrement qui en résulte. Il importe désormais d’analyser l’internationalisation des études de genre dans toute leur complexité, soit à la fois l’élaboration d’un langage commun, y compris dans les institutions internationales, et la pluralité des féminismes, voire des postféminismes, inscrits dans des histoires inséparablement locales et globales ; bref, il faut prendre pour objet tout à la fois la construction nationale des études de genre et la circulation internationale qui les constitue. 

Ainsi, commémorer quarante années d’existence d’un Centre d’études, ce n’est pas tant célébrer l’endurance du féminisme universitaire, désormais inscrit dans la durée, que revenir sur cette histoire pour orienter notre présent vers un avenir. « D’où venons-nous ? » : cette question prend tout son sens par rapport à deux autres : « Où en sommes-nous ? » et « Où allons-nous ? » 
« Futurity: Thinking about ‘the future’ in Feminist theory » par Ranjanna Khanna, professeure de littérature et de Women’s Studies, Duke University, États-Unis.
Accès libre
Affiche du document Le printemps international du genre 8/25 - Session 1 : Institutionnalisation et pluralisation des féminismes : Discussions avec Aurélie Damamme

Le printemps international du genre 8/25 - Session 1 : Institutionnalisation et pluralisation des féminismes : Discussions avec Aurélie Damamme

10min59

  • Sociologie et anthropologie
Enregistrements vidéos du colloque international "Le printemps international du genre : enjeux politiques et savants de l'institutionnalisation et de l'internationalisation d'un champs d'études.", organisé par Anne E. Berger (PR, Littérature française et Genre, Paris 8) et Eric Fassin (PR, Science politique et Genre, Paris 8) les 26 et 27 mai à l'université Paris 8 et aux Archives Nationales. 

Présentation

Les paradoxes de l’institutionnalisation

Le développement d’études féminines ou de genre (women’s studies ou gender studies), en France comme ailleurs, repose sur un paradoxe : d’un côté, c’est un mouvement social et politique qui en a été le catalyseur ; de l’autre, leur essor implique que la recherche s’autonomise du militantisme. De fait, aujourd’hui, les études sur le genre et les sexualités constituent bien un champ autonome, comme l’attestent les revues et colloques pour ce qui concerne la recherche, en même temps que les nouvelles formations et les diplômes universitaires qui en dessinent les contours pédagogiques. Le paradoxe redouble actuellement : on peut s’inquiéter non plus seulement d’une marginalisation de ce champ d’études, mais aussi désormais, symétriquement, de sa normalisation. L’institutionnalisation expose en effet à la dépolitisation : la (relative) reconnaissance de recherches jusqu’alors illégitimes se paierait ainsi d’un prix élevé s’il leur fallait se contenter de rentrer dans le rang universitaire. 

Pour autant, rien ne condamne ce champ académique à se couper du féminisme, ou plutôt des féminismes. L’autonomisation savante n’est pas nécessairement une rupture avec la politique. D’ailleurs, ce sont les épistémologies féministes du « savoir situé » qui ont permis d’interroger les illusions de la « neutralité » scientifique. Enfin, les analyses que produisent ces études peuvent à leur tour alimenter et infléchir l’action politique. La tension productive entre recherche et engagement dans ce domaine fera ainsi l’objet d’une attention particulière tout au long de notre colloque. 

Les tournants politico-théoriques

Penser les enjeux politiques et épistémologiques des études de genre, ce n’est pas seulement confronter celles-ci à la politique féministe (et vice-versa) ; c’est aussi explorer les tensions à la fois théoriques et politiques qui les traversent – en particulier autour de l’articulation problématique entre questions de genre et de sexualité (voire entre femmes et minorités sexuelles), mais aussi entre questions sexuelles et raciales (sinon entre femmes blanches et minorités raciales). Comment ces tensions se sont-elles formulées et théorisées depuis trente ans ? Qu’en est-il aujourd’hui ? 

Les effets de l’internationalisation

Réfléchir à la constitution de ce champ d’études aujourd’hui, c’est enfin interroger la géopolitique du genre. Les féminismes ont fleuri un peu partout dans le monde. Mais l’institutionnalisation des études féministes, de genre et de sexualité se révèle très variable : selon les pays, elles restent très inégalement reconnues. Toutefois, c’est à tort qu’on les identifie, en particulier en France, à la seule « Amérique ». Non seulement ces études ont pris pied dans les Amériques, mais aussi sur les différents continents. L’heure n’est donc plus à opposer un centre et une périphérie : ce colloque s’intéressera plutôt, pour penser cette internationalisation, à la pluralité des centres d’études, et au décentrement qui en résulte. Il importe désormais d’analyser l’internationalisation des études de genre dans toute leur complexité, soit à la fois l’élaboration d’un langage commun, y compris dans les institutions internationales, et la pluralité des féminismes, voire des postféminismes, inscrits dans des histoires inséparablement locales et globales ; bref, il faut prendre pour objet tout à la fois la construction nationale des études de genre et la circulation internationale qui les constitue. 

Ainsi, commémorer quarante années d’existence d’un Centre d’études, ce n’est pas tant célébrer l’endurance du féminisme universitaire, désormais inscrit dans la durée, que revenir sur cette histoire pour orienter notre présent vers un avenir. « D’où venons-nous ? » : cette question prend tout son sens par rapport à deux autres : « Où en sommes-nous ? » et « Où allons-nous ? »
Discutante, Aurélie Damamme.
Accès libre
Affiche du document Le printemps international du genre 4/25 - Introduction Eric Fassin

Le printemps international du genre 4/25 - Introduction Eric Fassin

17min43

  • Sociologie et anthropologie
Enregistrements vidéos du colloque international "Le printemps international du genre : enjeux politiques et savants de l'institutionnalisation et de l'internationalisation d'un champs d'études.", organisé par Anne E. Berger (PR, Littérature française et Genre, Paris 8) et Eric Fassin (PR, Science politique et Genre, Paris 8) les 26 et 27 mai à l'université Paris 8 et aux Archives Nationales. 

Présentation

Les paradoxes de l’institutionnalisation

Le développement d’études féminines ou de genre (women’s studies ou gender studies), en France comme ailleurs, repose sur un paradoxe : d’un côté, c’est un mouvement social et politique qui en a été le catalyseur ; de l’autre, leur essor implique que la recherche s’autonomise du militantisme. De fait, aujourd’hui, les études sur le genre et les sexualités constituent bien un champ autonome, comme l’attestent les revues et colloques pour ce qui concerne la recherche, en même temps que les nouvelles formations et les diplômes universitaires qui en dessinent les contours pédagogiques. Le paradoxe redouble actuellement : on peut s’inquiéter non plus seulement d’une marginalisation de ce champ d’études, mais aussi désormais, symétriquement, de sa normalisation. L’institutionnalisation expose en effet à la dépolitisation : la (relative) reconnaissance de recherches jusqu’alors illégitimes se paierait ainsi d’un prix élevé s’il leur fallait se contenter de rentrer dans le rang universitaire. 

Pour autant, rien ne condamne ce champ académique à se couper du féminisme, ou plutôt des féminismes. L’autonomisation savante n’est pas nécessairement une rupture avec la politique. D’ailleurs, ce sont les épistémologies féministes du « savoir situé » qui ont permis d’interroger les illusions de la « neutralité » scientifique. Enfin, les analyses que produisent ces études peuvent à leur tour alimenter et infléchir l’action politique. La tension productive entre recherche et engagement dans ce domaine fera ainsi l’objet d’une attention particulière tout au long de notre colloque. 

Les tournants politico-théoriques

Penser les enjeux politiques et épistémologiques des études de genre, ce n’est pas seulement confronter celles-ci à la politique féministe (et vice-versa) ; c’est aussi explorer les tensions à la fois théoriques et politiques qui les traversent – en particulier autour de l’articulation problématique entre questions de genre et de sexualité (voire entre femmes et minorités sexuelles), mais aussi entre questions sexuelles et raciales (sinon entre femmes blanches et minorités raciales). Comment ces tensions se sont-elles formulées et théorisées depuis trente ans ? Qu’en est-il aujourd’hui ? 

Les effets de l’internationalisation

Réfléchir à la constitution de ce champ d’études aujourd’hui, c’est enfin interroger la géopolitique du genre. Les féminismes ont fleuri un peu partout dans le monde. Mais l’institutionnalisation des études féministes, de genre et de sexualité se révèle très variable : selon les pays, elles restent très inégalement reconnues. Toutefois, c’est à tort qu’on les identifie, en particulier en France, à la seule « Amérique ». Non seulement ces études ont pris pied dans les Amériques, mais aussi sur les différents continents. L’heure n’est donc plus à opposer un centre et une périphérie : ce colloque s’intéressera plutôt, pour penser cette internationalisation, à la pluralité des centres d’études, et au décentrement qui en résulte. Il importe désormais d’analyser l’internationalisation des études de genre dans toute leur complexité, soit à la fois l’élaboration d’un langage commun, y compris dans les institutions internationales, et la pluralité des féminismes, voire des postféminismes, inscrits dans des histoires inséparablement locales et globales ; bref, il faut prendre pour objet tout à la fois la construction nationale des études de genre et la circulation internationale qui les constitue. 

Ainsi, commémorer quarante années d’existence d’un Centre d’études, ce n’est pas tant célébrer l’endurance du féminisme universitaire, désormais inscrit dans la durée, que revenir sur cette histoire pour orienter notre présent vers un avenir. « D’où venons-nous ? » : cette question prend tout son sens par rapport à deux autres : « Où en sommes-nous ? » et « Où allons-nous ? » 
Introduction, Anne E. Berger et Éric Fassin.
Accès libre
Affiche du document Le printemps international du genre 7/25 - Ouvrir, traduire et coaliser : l'hospitalité des études féministes par Delphine Gardey

Le printemps international du genre 7/25 - Ouvrir, traduire et coaliser : l'hospitalité des études féministes par Delphine Gardey

20min34

  • Sociologie et anthropologie
Enregistrements vidéos du colloque international "Le printemps international du genre : enjeux politiques et savants de l'institutionnalisation et de l'internationalisation d'un champs d'études.", organisé par Anne E. Berger (PR, Littérature française et Genre, Paris 8) et Eric Fassin (PR, Science politique et Genre, Paris 8) les 26 et 27 mai à l'université Paris 8 et aux Archives Nationales. 

Présentation

Les paradoxes de l’institutionnalisation

Le développement d’études féminines ou de genre (women’s studies ou gender studies), en France comme ailleurs, repose sur un paradoxe : d’un côté, c’est un mouvement social et politique qui en a été le catalyseur ; de l’autre, leur essor implique que la recherche s’autonomise du militantisme. De fait, aujourd’hui, les études sur le genre et les sexualités constituent bien un champ autonome, comme l’attestent les revues et colloques pour ce qui concerne la recherche, en même temps que les nouvelles formations et les diplômes universitaires qui en dessinent les contours pédagogiques. Le paradoxe redouble actuellement : on peut s’inquiéter non plus seulement d’une marginalisation de ce champ d’études, mais aussi désormais, symétriquement, de sa normalisation. L’institutionnalisation expose en effet à la dépolitisation : la (relative) reconnaissance de recherches jusqu’alors illégitimes se paierait ainsi d’un prix élevé s’il leur fallait se contenter de rentrer dans le rang universitaire. 

Pour autant, rien ne condamne ce champ académique à se couper du féminisme, ou plutôt des féminismes. L’autonomisation savante n’est pas nécessairement une rupture avec la politique. D’ailleurs, ce sont les épistémologies féministes du « savoir situé » qui ont permis d’interroger les illusions de la « neutralité » scientifique. Enfin, les analyses que produisent ces études peuvent à leur tour alimenter et infléchir l’action politique. La tension productive entre recherche et engagement dans ce domaine fera ainsi l’objet d’une attention particulière tout au long de notre colloque. 

Les tournants politico-théoriques

Penser les enjeux politiques et épistémologiques des études de genre, ce n’est pas seulement confronter celles-ci à la politique féministe (et vice-versa) ; c’est aussi explorer les tensions à la fois théoriques et politiques qui les traversent – en particulier autour de l’articulation problématique entre questions de genre et de sexualité (voire entre femmes et minorités sexuelles), mais aussi entre questions sexuelles et raciales (sinon entre femmes blanches et minorités raciales). Comment ces tensions se sont-elles formulées et théorisées depuis trente ans ? Qu’en est-il aujourd’hui ? 

Les effets de l’internationalisation

Réfléchir à la constitution de ce champ d’études aujourd’hui, c’est enfin interroger la géopolitique du genre. Les féminismes ont fleuri un peu partout dans le monde. Mais l’institutionnalisation des études féministes, de genre et de sexualité se révèle très variable : selon les pays, elles restent très inégalement reconnues. Toutefois, c’est à tort qu’on les identifie, en particulier en France, à la seule « Amérique ». Non seulement ces études ont pris pied dans les Amériques, mais aussi sur les différents continents. L’heure n’est donc plus à opposer un centre et une périphérie : ce colloque s’intéressera plutôt, pour penser cette internationalisation, à la pluralité des centres d’études, et au décentrement qui en résulte. Il importe désormais d’analyser l’internationalisation des études de genre dans toute leur complexité, soit à la fois l’élaboration d’un langage commun, y compris dans les institutions internationales, et la pluralité des féminismes, voire des postféminismes, inscrits dans des histoires inséparablement locales et globales ; bref, il faut prendre pour objet tout à la fois la construction nationale des études de genre et la circulation internationale qui les constitue. 

Ainsi, commémorer quarante années d’existence d’un Centre d’études, ce n’est pas tant célébrer l’endurance du féminisme universitaire, désormais inscrit dans la durée, que revenir sur cette histoire pour orienter notre présent vers un avenir. « D’où venons-nous ? » : cette question prend tout son sens par rapport à deux autres : « Où en sommes-nous ? » et « Où allons-nous ? »
« Ouvrir, traduire et coaliser : l’hospitalité des études féministes » par Delphine Gardey, professeure d’histoire et d’études de genre, Université de Genève, Suisse.
Accès libre
Affiche du document Le printemps international du genre 2/25 - Ouverture par Laurence Gavarini

Le printemps international du genre 2/25 - Ouverture par Laurence Gavarini

10min48

  • Sociologie et anthropologie
Enregistrements vidéos du colloque international "Le printemps international du genre : enjeux politiques et savants de l'institutionnalisation et de l'internationalisation d'un champs d'études.", organisé par Anne E. Berger (PR, Littérature française et Genre, Paris 8) et Eric Fassin (PR, Science politique et Genre, Paris 8) les 26 et 27 mai à l'université Paris 8 et aux Archives Nationales. 

Présentation

Les paradoxes de l’institutionnalisation

Le développement d’études féminines ou de genre (women’s studies ou gender studies), en France comme ailleurs, repose sur un paradoxe : d’un côté, c’est un mouvement social et politique qui en a été le catalyseur ; de l’autre, leur essor implique que la recherche s’autonomise du militantisme. De fait, aujourd’hui, les études sur le genre et les sexualités constituent bien un champ autonome, comme l’attestent les revues et colloques pour ce qui concerne la recherche, en même temps que les nouvelles formations et les diplômes universitaires qui en dessinent les contours pédagogiques. Le paradoxe redouble actuellement : on peut s’inquiéter non plus seulement d’une marginalisation de ce champ d’études, mais aussi désormais, symétriquement, de sa normalisation. L’institutionnalisation expose en effet à la dépolitisation : la (relative) reconnaissance de recherches jusqu’alors illégitimes se paierait ainsi d’un prix élevé s’il leur fallait se contenter de rentrer dans le rang universitaire. 

Pour autant, rien ne condamne ce champ académique à se couper du féminisme, ou plutôt des féminismes. L’autonomisation savante n’est pas nécessairement une rupture avec la politique. D’ailleurs, ce sont les épistémologies féministes du « savoir situé » qui ont permis d’interroger les illusions de la « neutralité » scientifique. Enfin, les analyses que produisent ces études peuvent à leur tour alimenter et infléchir l’action politique. La tension productive entre recherche et engagement dans ce domaine fera ainsi l’objet d’une attention particulière tout au long de notre colloque. 

Les tournants politico-théoriques

Penser les enjeux politiques et épistémologiques des études de genre, ce n’est pas seulement confronter celles-ci à la politique féministe (et vice-versa) ; c’est aussi explorer les tensions à la fois théoriques et politiques qui les traversent – en particulier autour de l’articulation problématique entre questions de genre et de sexualité (voire entre femmes et minorités sexuelles), mais aussi entre questions sexuelles et raciales (sinon entre femmes blanches et minorités raciales). Comment ces tensions se sont-elles formulées et théorisées depuis trente ans ? Qu’en est-il aujourd’hui ? 

Les effets de l’internationalisation

Réfléchir à la constitution de ce champ d’études aujourd’hui, c’est enfin interroger la géopolitique du genre. Les féminismes ont fleuri un peu partout dans le monde. Mais l’institutionnalisation des études féministes, de genre et de sexualité se révèle très variable : selon les pays, elles restent très inégalement reconnues. Toutefois, c’est à tort qu’on les identifie, en particulier en France, à la seule « Amérique ». Non seulement ces études ont pris pied dans les Amériques, mais aussi sur les différents continents. L’heure n’est donc plus à opposer un centre et une périphérie : ce colloque s’intéressera plutôt, pour penser cette internationalisation, à la pluralité des centres d’études, et au décentrement qui en résulte. Il importe désormais d’analyser l’internationalisation des études de genre dans toute leur complexité, soit à la fois l’élaboration d’un langage commun, y compris dans les institutions internationales, et la pluralité des féminismes, voire des postféminismes, inscrits dans des histoires inséparablement locales et globales ; bref, il faut prendre pour objet tout à la fois la construction nationale des études de genre et la circulation internationale qui les constitue. 

Ainsi, commémorer quarante années d’existence d’un Centre d’études, ce n’est pas tant célébrer l’endurance du féminisme universitaire, désormais inscrit dans la durée, que revenir sur cette histoire pour orienter notre présent vers un avenir. « D’où venons-nous ? » : cette question prend tout son sens par rapport à deux autres : « Où en sommes-nous ? » et « Où allons-nous ? » 
Laurence Gavarini, vice-présidente adjointe du Conseil Scientifique de Paris 8, ancienne co-directrice de l’École Doctorale Pratiques et Théories du Sens, enseignante-chercheuse associée au Centre.
Accès libre

...

x Cacher la playlist

Commandes > x
     

Aucune piste en cours de lecture

 

 

--|--
--|--
Activer/Désactiver le son