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Affiche du document Quelles sources d'énergie d'ici à 2050 ?

Quelles sources d'énergie d'ici à 2050 ?

Sylvain DAVID

1h03min25

  • Économie
  • Génie et activités connexes
La production d'énergie mondiale atteint 10 milliards de tonnes équivalent pétrole (tep) chaque année. Elle est assurée essentiellement par du pétrole, du gaz et du charbon, de façon très inégalitaire au niveau de la planète. Si les pays riches gaspillent, de nombreux pays en voie de développement et très peuplés tendent légitimement à augmenter massivement leur consommation dans les décennies à venir. Les scénarios énergétiques prévoient une augmentation de 50 à 300% de la production mondiale d'énergie d'ici 2050. Il est d'ores et déjà évident qu'une telle augmentation ne pourra se faire sur le modèle actuel, basé sur les énergies fossiles, dont les réserves sont limitées, et dont l'utilisation conduit à des émissions massives de CO2 responsable d'un changement climatique de grande ampleur. Le développement de nouvelles sources d'énergie est aujourd'hui incontournable, quelques soient les efforts que nous pourrons faire dans la maîtrise de la demande. Ces sources alternatives sont bien connues et relativement bien quantifiées. Le nucléaire apparaît comme la seule source disponible rapidement à grande échelle, mais nécessite une mobilisation importante de capitaux et une acceptation publique. L'énergie solaire est un gisement important, mais sa mise en oeuvre reste extrêmement chère et complexe. Elle est cependant déjà compétitive dans des zones dépourvues de réseaux électriques. L'énergie éolienne représente un gisement limité et ne pourra sans doute dépasser 10% de la production électrique, et toujours de façon intermittente et aléatoire. La biomasse est une voie intéressante, mais difficile de développer à grande échelle. Les autres sources (géothermie, vagues, marées, …) semblent incapables de répondre à une demande forte. Le stockage de l'énergie (hydrogène notamment) est loin d'être maîtrisé. Il représente un défi technologique important, et pourrait rendre les énergies intermittentes plus intéressantes dans l'avenir. Enfin, la fusion thermonucléaire représente une source massive, mais risque de ne pas être disponible avant la fin du siècle. Si le développement de l'électro-nucléaire au niveau mondial est sans doute la façon la plus rapide pour lutter contre l'effet de serre, cela ne sera en aucun cas suffisant. Le défi énergétique et climatique auquel nous sommes confrontés, nécessite la mise en place de la capture du CO2 émis par les centrales utilisant des combustibles fossiles et un développement soutenu des énergies renouvelables. Les alternatives aux énergies fossiles présentent leurs propres inconvénients, mais il n'est pas certain que nous ayons encore le choix.
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Affiche du document Famille et travail

Famille et travail

Dominique MéDA

1h22min26

  • Sociologie et anthropologie
  • Économie
La famille et le travail ne sont pas seulement deux « valeurs » importantes. Ce sont deux activités, chronophages, qui s'exercent dans des lieux et des temps différents, occupent le temps restreint dont nous disposons et sont en concurrence permanente, notamment pour les femmes, sur qui reposent de fait, l'essentiel des tâches domestiques et familiales. Dans une société où les enfants sont majoritairement élevés dans des couples bi-actifs et où l'activité des mères chefs de famille monoparentales est une nécessité, la conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale reste pourtant une préoccupation de seconde zone, un sujet indigne de faire l'objet de débats politiques.
Les femmes ont gagné leur émancipation et travaillent et continuent à avoir des enfants. Elles veulent travailler et consacrer un minimum de temps à ceux-ci. Il ne s'agit donc plus de savoir laquelle de ces deux sphères est la plus importante ni quel est le sexe qui va s'y consacrer, mais bien plutôt de prendre au sérieux le fait qu'elles le sont toutes deux, que c'en est fini des doctrines proclamant, l'une la centralité du travail, l'autre, la prééminence de la famille, au moyen de sociologies cloisonnées. Ceci est d'autant plus nécessaire que les recherches internationales récentes ont montré que depuis 1996 la corrélation entre les taux de fécondité et le taux d'activité des femmes, négative auparavant, est devenue fortement positive et que les pays ayant mis en place des dispositifs améliorant la conciliation entre travail et famille sont également ceux où les taux d'activité féminins sont les plus élevés.
Alors que les pays de l'OCDE sont confrontés à des perspectives démographiques dominées par un risque de rétrécissement de la population active (vieillissement de la population, baisse des taux de fécondité), la possibilité d'amener les femmes en plus grand nombre sur le marché du travail – ou de leur éviter de se retirer – apparaît donc très stratégique.
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Affiche du document Qu'est-ce que l'économie du développement ?

Qu'est-ce que l'économie du développement ?

Esther DUFLO

1h12min22

  • Économie
L'objet de cette conférence est de présenter les objectifs et les méthodes de l'économie du développement. L'économie du développement s'efforce de répondre aux deux questions centrales: Pourquoi certains pays sont-ils pauvres et d'autres sont riches, et pourquoi certains individus sont-ils riches et d'autres pauvres ? Cette conférence tentera de montrer que l'économie du développement a émergé réellement quand les économistes ont pris conscience et tirent les conséquences du fait que la pauvreté elle-même change les conditions dans lesquelles les individus décident, et donc la nature de leurs décisions. Cette dépendance rend la pauvreté persistante, et justifie une intervention gouvernementale ou internationale. L'économie du développement étudie dans les détails ces pièges de pauvreté, en combinant la modélisation théoriques et les études empiriques. Elle ne se borne pas a une approche purement positive (expliquer ce qui est) mais ce risque a des propositions normatives qui débouchent sur des recommandations pratiques. Les propositions normatives sont également l'occasion d'un échange entre la théorie et le travail empirique, la théorie suggérant quelles interventions ont une possibilité d'être efficaces, et le travail empirique évaluant ces interventions. L'économie du développement est ainsi aux avant-postes du travail sur une approche scientifique de l'évaluation des programmes de lutte contre la pauvreté. La deuxième partie de la conférence s'appuiera sur un exemple pour illustrer ces idées : l'adoption de nouvelles technologies en agriculture. En Inde, la "révolution verte" a été l'origine d'un accroissement considérable de la productivité et de la production agricole, pendant les années 70 et 80, avec une adoption rapide de variétés hybrides et d'engrais. L'Inde est aujourd'hui un exportateur net de céréales. Certaines régions du Kenya présentent un contraste frappant: les engrais connus depuis de nombreuses années, et dont de nombreuses expériences dans des fermes expérimentales ont prouvé l'efficacité, sont très peu utilisées. Nous étudierons les raisons possibles de ce phénomène: manque d'information, manque d'accès au crédit ou a l'insurance, dynamiques familiales qui pénalisent l'épargne, etc. L'analyse d'interventions réalisées sur le terrain (au Kenya) nous permettra d'évaluer la pertinence de chacune de ces hypothèses.
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Affiche du document Entreprises, mondialisation et gestion de la main d’œuvre

Entreprises, mondialisation et gestion de la main d’œuvre

Yann MOULIER-BOUTANG

1h20min23

  • Économie
Les approches néo-libérales qui défendent inconditionnellement la mondialisation post-nationale, celles, diversifiées, quelles soient polanyiennes, souverainistes, keynésiennes, de défense d'une régulation nationale épuisent-elles le champ des savoirs, rendent-elles compte des transformations effectives, dessinent-elles les possibilités d'action nouvelles en matière d'emploi, de protection sociale ? À l'âge d'une transformation profonde des concepts politiques de la souveraineté, de la représentation que d'aucuns nomment « impériale », la présente conférence se propose d'explorer un autre chemin. Nous appuyant sur trois éléments majeurs qui correspondent à nos recherches ; - la mobilité de la main d'oeuvre à l'échelle mondiale ; - les transformations actuelles que nous caractérisons au-delà de l'écume de la « nouvelle économie » comme le passage à un troisième capitaliste ; - L'émergence d'un usage de plus en plus diffusé des nouvelles technologies de l'information et de la communication s'appuyant sur le réseau, troisième terme irréductible à l'État et au marché ; nous entendons proposer un cadre de lecture renouvelé des transformations stratégiques des entreprises, des problèmes de gestion des ressources humaines en leur sein et dans les nouveaux territoires productifs, et plus globalement de la mutation du salariat et du système de sa gouvernance par les mécanismes de la protection sociale.
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Affiche du document Les enjeux présents et futurs de la répartition mondiale des ressources cognitives

Les enjeux présents et futurs de la répartition mondiale des ressources cognitives

Danièle BLONDEL

1h10min19

  • Économie
Théoriciens et praticiens s'accordent aujourd'hui pour voir dans la connaissance le facteur déterminant de la compétitivité des firmes et de la croissance des économies. Les signes sont clairs : tandis que des économistes, de plus en plus nombreux, modélisent la Knowledge-Based Economy, les conseillers d'entreprise en Knowledge Management prennent peu à peu le pas sur ceux qui traitent de la gestion financière. Le problème de la production et de la distribution de cette source de richesse est donc au coeur de la question de l'inégalité entre les nations, entre les firmes et entre les individus. Ce nouveau régime économique que certains ont appelé « capitalisme cognitif » est-il plus ou moins égalitaire que le capitalisme industriel ? La réponse est ambiguë. La connaissance semble- a priori- un bien libre et non-rival : celui qui possède un savoir et le transmet à quelqu'un d'autre ne le perd pas pour autant ; ce pourrait donc être une grande chance pour les pays pauvres puisque leur capacité de développement pourrait être enrichie par des transferts de savoirs gratuits qui ne priveraient en rien leurs donateurs ; en outre, cette diffusion pourrait être accélérée par les nouveaux moyens d'information et de communication, rapides et peu coûteux. Pourtant, une réflexion plus approfondie sur la nature même de la connaissance utile pour créer de la richesse, montre que tous les individus et tous les pays ne sont pas forcément dans de bonnes conditions pour valoriser les informations qu'ils reçoivent. L'appropriation de la connaissance, étape préalable nécessaire à sa valorisation, requiert des compétences très particulières qui ne sont pas transférables en temps réel par les TIC. Le nouveau savoir pour être fructueux doit être ensemencé dans un terreau fertilisé de longue date par l'éducation, la formation et la culture. Confrontés à cette dynamique cumulative qui intègre les différents apprentissages, certains pays en voie de développement ont su profiter du nouveau modèle ; pour d'autres au contraire, l'éviction semble encore plus grave et définitive qu'auparavant. Quelles leçons peut-on tirer de ces expériences pour le rééquilibrage durable du développement mondial ?
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Affiche du document Quels espaces pour la société-monde ?

Quels espaces pour la société-monde ?

Jacques LEVY

1h14min23

  • Économie
  • Méthodes de la géographie. Explorations et voyages
Si l'on nomme mondialisation le processus par lequel un ou des espaces d'échelle mondiale deviennent pertinents, il faut alors reconnaître qu'il ne s'agit pas d'un phénomène récent. La phase actuelle se manifeste après cinq autres épisodes, qui, depuis les premiers voyages de l'Homo sapiens sapiens, ont contribué à une interdépendance croissante des actions humaines sur la planète. Ces « événements géographiques » peuvent être comparés à d'autres, marqués eux aussi par des changements d'échelle. La spécificité de la mondialisation contemporaine apparaît alors à travers ses métriques (la tension entre territoires et réseaux, l'invention d'un lieu-Monde), mais aussi à travers sa substance : la caractérisation de l'objet-Monde ne va en effet pas de soi.
En première approche, on constate qu'on a affaire à un « système de systèmes » combinant différentes logiques contradictoires qui sont autant de modèles explicatifs d'une partie de la réalité : la distance communautaire, le champ de forces géopolitique, les réseaux d'échanges et la société-Monde, sans que l'une l'emporte de manière décisive sur les autres. Le quatrième modèle, qui aborde le Monde comme une « société complète » dotée notamment d'une fonction politique de plein exercice, a longtemps été ignoré des chercheurs. Aussi lacunaire et brouillée soit-elle, la dimension politique du Monde actuel semble bien pourtant une réalité, gagnant peu à peu en autonomie et de plus en plus sollicitée pour prendre en charge un nombre croissant de problèmes identifiés comme mondiaux. C'est ici que la responsabilité des habitants de l'espace-Monde prend sa pleine mesure. Événement pensé et jugé en même temps qu'il se produit, ce qui affecte en profondeur son contenu, la mondialisation interpelle chacun à propos de l'horizon d'attente qu'il veut, peut et doit construire. Non pas tant : quelle mondialisation ? ni même : quel Monde ? mais plutôt : quelle méthode pour inventer, sans cesse, un être-au-Monde-ensemble ?
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Affiche du document Les tribulations du capitalisme en Chine au 20e siècle

Les tribulations du capitalisme en Chine au 20e siècle

marie-claire BERGERE

1h18min21

  • Économie
En Chine, le développement du capitalisme a pris plusieurs faux départs. L'essor du capitalisme commercial sous la dynastie des Ming (1368-1644) n'a pas débouché sur une révolution industrielle. Le capitalisme bureaucratique qui apparaît dans la seconde moitié du XIX ème siècle, après l'ouverture de la Chine aux étrangers, aboutit rapidement à l'échec. L'entreprise privée qui prend alors le relais s'épanouit pendant « l'âge d'or » des premières décennies du XX ème siècle. Mais le retour d'un pouvoir central fort (Guomindang) à partir de 1927, communiste après la révolution de 1949), qui entend gérer lui-même la modernisation de l'économie nationale selon des méthodes autoritaires, planifiées et centralisées provoque l'affaiblissement puis la disparition du jeune capitalisme chinois. Depuis la mort de Mao-Zedong et l'adoption d'une politique de réforme par Deng Xiaoping en 1978, le capitalisme a pris en Chine un nouvel et puissant élan. Cette fois-ci sera-t-elle la bonne ?
Les avortements antérieurs appellent à une certaine prudence dans la prospective. Ils appellent à s'interroger sur les causes de ces échecs successifs et à examiner attentivement les diverses formes-étatique, bureaucratique, privé qu'à revêtues le capitalisme en Chine ; à étudier le rôle que les étrangers ont joué dans son développement ; à analyser les modes de fonctionnement des entreprises chinoises soumises (ou destinées à se soumettre) à la « rationalité économique » wéberienne ? Freinées ou renforcées par leur enracinement dans les réseaux de solidarités familiales et régionales ? Au moment où le XVI ° congrès du parti communiste chinois invite les capitalistes à jouer un rôle accru dans la vie politique nationale, on peut aussi se pencher sur cette nouvelle classe sociale : sur sa généalogie, sur cette foule d'ancêtres : marchands, changeurs, compradores, entrepreneurs de « l'âge d'or » dont les relations avec le pouvoir furent plus souvent marquées par les compromis que par la confrontation. On peut aussi s'interroger sur son avenir. Dans la perspective- non encore assurée –d'une Chine devenue enfin moderne et partie prenante de la mondialisation, cette nouvelle classe trouvera-t-elle son identité et affirmera t-elle sa puissance ? Le triomphe éventuel du capitalisme conduira-t-il comme on le postule un peu rapidement, à celui de la démocratie ou bien à l'apparition de formes particulières de participation politique et de citoyenneté.
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Affiche du document La diversité biologique comme objet social et objet légal

La diversité biologique comme objet social et objet légal

Franck-Dominique VIVIEN

1h16min16

  • Économie
  • Droit
  • Sciences de la vie, Biologie
Les années 80 ont été le témoin de la reconnaissance de la diminution de la diversité biologique en tant que problème global d'environnement. Il s'agit là d'une problématique appartenant à la classe des « univers controversés », en ce qu'il y a débat, au sein même de la communauté des chercheurs des sciences de la vie, sur la gravité du phénomène, ses causes et ses conséquences, les responsabilités à invoquer, les intérêts concernés, etc. Cet état de controverse n'a pas empêché que cette problématique soit versée dans le débat public et s'inscrive sur l'agenda politique. Une Convention internationale a ainsi été signée lors du Sommet de la Terre qui s'est tenu à Rio de Janeiro en 1992. Cette Convention sur la diversité biologique, ratifiée en 2002 par plus de 180 pays, a deux objectifs : d'une part, définir et appliquer des mesures incitatives pour la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité et, d'autre part, mettre en place des mécanismes et des instruments permettant l'accès aux ressources génétiques et le partage « juste et équitable » des avantages qui en sont retirés. Pour ce faire, la Convention sur la diversité constitue un précédent dans le domaine du droit international de l'environnement puisqu'elle entend vouloir faire des droits de propriété des instruments de valorisation et de protection de la biodiversité. Elle fait ainsi une place toute particulière aux droits de propriété portant sur les « ressources biologiques » proprement dites, mais aussi sur les techniques, savoirs et savoir-faire permettant leur exploitation. Abandonnant le statut de patrimoine commun de l'humanité qui était conféré jusqu'à lors à la biodiversité, la Convention de Rio reconnaît prioritairement la souveraineté nationale sur les ressources biologiques (art. 3) tout en faisant une place aux droits commerciaux (art. 16.5) et aux droits des communautés autochtones et locales (art. 8j). Cette focalisation de la Convention de Rio sur les droits de propriété marque une inclinaison de plus en plus marquée des négociations internationales vers la nécessité d'organiser et de stimuler une nouvelle activité - la bioprospection - et un nouveau type de commerce international, celui des gènes. Outre qu'elle oblige à s'interroger sur l'efficacité environnementale et l'équité sociale d'une politique que certains chercheurs n'hésitent pas à assimiler à celle qui concerne le pétrole, cette évolution fait que le conflit potentiel entre la Convention sur la diversité biologique et d'autres instances - en premier lieu, l'Organisation mondiale du commerce - est devenu aujourd'hui un des enjeux majeurs de la politique internationale de la protection de la diversité biologique.
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Affiche du document L'économie du sport

L'économie du sport

Jean-François NYS

1h13min53

  • Économie
Le sport est une activité économique récente. Pendant de nombreuses années cette fonction a été gommée du fait de la domination d'une conception anglo-saxonne et Coubertinienne du sport fondée sur le bénévolat et réservé à une élite financière aisée. Peu à peu, principalement au cours du 20e siècle, l'argent a pénétré la sphère du sport. Comme pratique ou comme spectacle le sport constitue une consommation pour les ménages. Elle s'est élevée à près de 74 milliards de francs en 1999 dont 20 milliards consacrés à l'achat de vêtements et de chaussures, 26 milliards aux articles et équipements sportifs et 27,6 milliards à des achats de services sportifs. Comme activité productrice, le sport crée des marchés dont la taille avoisine 1 % du P.I.B. dans tous les pays développés. Le marché des articles de sport est fortement internationalisé et l'industrie est très hétérogène ; on y trouve aussi bien des PME que des firmes multinationales comme Nike, Reebok ou Adidas. Les formes de production artisanale (ballon cousu à la main) ont quasiment disparu sauf pour des produits haut de gamme. Elles ont été remplacées par la sous-traitance industrielle, par une production standardisée utilisant une main-d'oeuvre peu qualifiée.
Face à un marché aussi segmenté les entreprises adoptent des stratégies multiples : différenciation du produit, innovation, promotion, etc. Le marché du spectacle sportif et plus particulièrement celui du sport télévisé constituent la plus grande part du marché des services liées au sport. Les relations économiques entre le sport et la télévision sont basées sur une convergence d'intérêt. Le sport attire la télévision en ce qu'il est un gisement d'audience, ce que confirment les taux d'audience exceptionnels réalisés par la retransmission des spectacles sportifs internationaux. De ce fait le sport contribue aux recettes publicitaires des chaînes de télévision d'autant plus que les annonceurs sont attirés par les émissions à forte audience. Le sport est intéressée par la télévision à la fois parce qu'elle offre un gisement financier de plus en plus important, principalement pour le sport professionnel, mais également parce qu'elle assure la promotion du sport. Les relations entre le sport et la télévision ne sont cependant pas exemptes d'effets pervers : développement inégal des disciplines sportives, vision déformée du sport, tendance à la « vedettarisation »… Du fait de la grande médiatisation de ce secteur de nombreuses entreprises cherchent à associer leur nom à celui d'une équipe ou d'un athlète, à parrainer une compétition afin de bénéficier des valeurs véhiculées par le sport et à profiter de l'image des champions.
En contrepartie le mouvement sportif attend des sponsors un apport financier. Les divers marchés du sport sont créateurs de métiers spécifiques et d'emplois qui en France dépassent les 300 000 personnes et les dépenses des organisateurs des événements sportifs viennent s'ajouter aux investissements dans les installations sportives et dans les infrastructures engagées par l'état ou les collectivités locales aussi bien que par les entreprises privées. Elles génèrent des retombées économiques pour la ville, la région ou le pays dans lequel se déroulent ces compétitions. Mais la pénétration massive de l'argent dans le sport et sa marchandisation croissante conduisent à s'interroger sur les possibilités de concilier éthique et sport.
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Affiche du document Inégalités et redistribution en France au XXe siècle

Inégalités et redistribution en France au XXe siècle

Thomas Piketty

1h12min39

  • Économie
Il s'agira de dresser le tableau d'un siècle d'inégalités en France et de montrer que contrairement à une idée reçue, l'inégalité des salaires y est restée sensiblement la même tout au long du 20e siècle. Le pouvoir d'achat a été multiplié par 5, mais la hiérarchie n'a pratiquement changé. L'inégalité totale des revenus a fortement diminué au cours des années 1914-1915, mais cette baisse est due pour l'essentiel aux chocs subis par les revenus du capital (destruction, inflation, crise des années 1930), et non pas à un processus économique « naturel ». La concentration des fortunes et des revenus du capital n'a par la suite jamais retrouvé le niveau astronomique qui été le sien à la veille de la première Guerre mondiale. L'impact de l'impôt progressif sur l'accumulation et la reconstitution de patrimoines importants semble avoir prévenu le retour à une société de rentiers. En l'absence de ces chocs et de l'impôt progressif, il est probable que la France n'aurait pas quitté de sitôt le sommet inégalitaire du début du siècle. Je me fonderai notamment sur une exploitation systématique des sources fiscales permettant de couvrir l'ensemble du siècle (déclarations de revenus, de salaire et de successions). J'analyserai également l'évolution de la perception de ces inégalités de 1901 à 1998 (« fin des rentiers », « montée des cadres »…), ainsi que celle des discours et programmes politiques en matière de redistribution. La question des inégalités apparaît dès lors comme une véritable grille de lecture de l'histoire générale de la France au 20e siècle.
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Affiche du document Mesurer l'inégalité, définir l'équité

Mesurer l'inégalité, définir l'équité

Marc FLEURBAEY

1h09min16

  • Économie
La mesure des inégalités est un sujet spécial qui mêle à la fois la rigueur des mathématiques et un certain parfum de révolution. Les mathématiques, car les instruments de mesure dans ce domaine font appels à des techniques sophistiquées, mais aussi parfum de révolution, car l'objet de cette mesure, les inégalités, nous plonge au coeur des problèmes fondamentaux de notre société. La vue de certains chiffres, laissant espérer une nouvelle nuit du 4 août pour abolir à nouveau les privilèges. Mais en attendant le 4 août, il faut s'interroger sur la question de cette mesure. Comment peut-on, comment doit-on mesurer les inégalités ? On peut découper cette question générale en deux sous parties. La première sous partie est la suivante : de quoi voulons nous mesurer les inégalités ? On peut mesurer les inégalités de tout ce qui est chiffrable, comme le revenu par exemple mais alors il est indispensable de faire le trie entre ce qui est important et ce qu'il l'est moins. La deuxième sous question concerne l'expression des résultats. Comment s'y prendre pour construire un chiffre qui va représenter les inégalités, un indice ? Cette distinction est utile, cependant un des enseignements essentiel des recherches passées dans ce domaine est qu'il est impossible de séparer les mesures des inégalités de la définition de l'équité et de la justice sociale. C'est dans le cadre d'une conception d'ensemble du bien social que l'on peut déterminer à la fois la formule mathématique de l'indice d'inégalité et la grandeur mesurée.
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