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Affiche du document Culture et déplacement

Culture et déplacement

Marc AUGE

1h07min20

  • Sociologie et anthropologie
On examinera d'abord les trois tensions qui traversent et dynamisent la notion de culture. La première oppose la collectivité à l'individu : la culture d'un groupe humain est présentée comme un ensemble de valeurs et de références partagées par tous ses membres, mais la culture est aussi ce qui distingue l'individu cultivé des autres. La deuxième tension oppose l'intérieur à l'extérieur : à chaque groupe, à chaque communauté sa culture, mais celle-ci, si l'on y regarde de près, emprunte toujours à l'extérieur, en ce sens elle est toujours le produit de l'histoire et de la rencontre des autres. La troisième oppose le passé au futur : pas de culture sans patrimoine, mais pas de culture vivante sans ouverture sur l'avenir.
Poussées à l'extrême, ces tensions opposeraient le conservatisme du terroir communautaire au snobisme de l'individualisme sans frontières. Ni repliement sur soi, ni dispersion incontrôlée : la cause pourrait paraître entendue, dès lors que les nouveaux moyens de communication peuvent mettre chacun en relation avec le monde entier. Mais les choses ne sont pas si simples. Il n'est pas certain que l'actuelle globalisation économique et technologique permette le dialogue et la négociation entre collectivité et individu, extérieur et intérieur, passé et présent qui font vivre les cultures. On examinera trois modalités de la globalisation - la globalisation impériale, la globalisation éclatée et la globalisation médiatique - pour identifier les menaces et les contraintes qui pèsent aujourd'hui sur la vie culturelle. On s'interrogera enfin sur la possibilité et, en un sens, la nécessité de bâtir une nouvelle utopie culturelle à l'échelle de la planète.
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Affiche du document Nervosité dans la civilisation. Du culte de la performance à l'effondrement psychique

Nervosité dans la civilisation. Du culte de la performance à l'effondrement psychique

Alain EHRENBERG

1h16min22

  • Sociologie et anthropologie
  • Sciences médicales. Médecine
Le basculement d'une société organisée par la discipline à une société fonctionnant à l'autonomie est l'objet de cette conférence. Je suivrai ici le fil directeur des transformations de la drogue et des pathologies mentales, plus particulièrement celui de la dépression, dans nos sociétés en prenant comme angle d'attaque les changements ayant affecté l'individualité contemporaine au cours de la deuxième moitié du XXe siècle et les tensions qui le traversent.
Je montrerai d'abord comment la dynamique d'émancipation, qui émerge au cours des années 1960, a progressivement dessiné un type d'individu qui est le propriétaire de lui-même et a produit un pluralisme normatif extrême d'où ressortent de multiples revendications identitaires. Ce phénomène conduit à une situation de l'individualité qu'avait parfaitement pressentie Claude Levi-Strauss en 1960 : " tout se passe comme si chaque individu avait sa propre personnalité pour totem ".
Je décrirai ensuite comment les exigences d'action, d'autonomie et d'initiative personnelles se sont ajoutées au pluralisme normatif, au cours des années 1980, induisant un mode de vie caractérisé par des normes de dépassement de soi, sur le modèle de la compétition sportive. Ce double processus a abouti à un phénomène tout à fait nouveau de par sa visibilité, à savoir une sensibilité très forte à la souffrance psychique dont les dépressions et les addictions sont à la fois les symboles et les prototypes. Du culte de la performance à l'effondrement psychique, nos sociétés ont fini par donner forme à une culture du malheur intime parfaitement inédite. La performance, l'épanouissement individuel et la vulnérabilité de masse forment un tout que j'appelle la nervosité dans la civilisation.
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Affiche du document Propriété intellectuelle et nouvelle technologie

Propriété intellectuelle et nouvelle technologie

Michel VIVANT

1h24min37

  • Sociologie et anthropologie
  • Droit
Avec les " nouvelles technologies " qui sont les technologies de l'information et de la communication, de l'informatique et de l'Internet, le droit de la propriété intellectuelle se voit confronté à un objet nouveau pour lui : l'information, ou, à tout le moins, pour lequel il est mal préparé, quand l'information surgit, brute, comme valeur à appréhender. Cela touche bien des branches de la discipline. Qu'on songe à la question de la brevetabilité des séquences génétiques (qui sont une forme d'information codée). Mais c'est le droit d'auteur et les droits apparentés qui sont les premiers concernés. Avec le surgissement de " biens informationnels ", c'est une autre conception de ces droits qui pointe. Les logiciels, les bases de données ou les liens hypertextes ont peu à voir avec les oeuvres traditionnelles et ont nécessairement un fort effet déstabilisateur à l'égard d'un droit qui n'a pas été conçu pour eux. Le triomphe de la logique marchande est patent et va de pair, via notamment l'Internet, avec le spectre de la mondialisation. On ne saurait donc s'étonner que toutes sortes d'antagonismes s'exacerbent et qu'on assiste dans le même temps à une montée en force de la propriété intellectuelle et d'une contestation de celle-ci. Au final, il paraît bien difficile de faire l'économie d'une interrogation sur le nouveau paradigme qu'il faudrait élaborer pour un droit nouveau adapté à des réalités nouvelles.
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Affiche du document La démocratie électronique

La démocratie électronique

Thierry LETERRE-ROBERT

1h20min44

  • Sociologie et anthropologie
  • Science politique
C'est un thème singulier que celui de la " démocratie électronique ". L'expression n'est d'ailleurs familière qu'à un public spécialisé ; elle renvoie à l'idée que l'utilisation des ordinateurs, leur mise en réseau, bref, l'univers de ce que l'on appelle désormais les nouvelles technologies de l'information et de la communication, pourraient contribuer à rénover l'expérience démocratique. Un esprit non prévenu doit soulever une motion d'ordre préliminaire : en quoi les machines informatiques ont-elles affaire à la politique, et à cette forme précise de politique qu'est la démocratie ? Le rapprochement ne s'impose nullement, pas plus, du moins, qu'avec n'importe quelle autre technique. Or, il ne semble pas qu'on n'ait jamais envisagé que l'automobile, ou le réfrigérateur soient des vecteurs de démocratie, sinon de manière très indirecte. Il n'y a eu ni démocratie de la machine à vapeur, ni démocratie de l'électro-ménager. Pourquoi alors parler de " démocratie électronique " ? D'où la question : qu'y a-t-il de si spécial dans ces machines pour qu'on les considère comme des instruments de démocratie ? Répondre à cette interrogation exige de se rappeler que la démocratie qualifie moins une forme de régime, qu'une sociologie politique, comme Tocqueville, l'avait affirmé. C'est sur ce point, que j'insisterai en montrant comment s'est constituée, à partir de la mise en réseau des ordinateurs, une forme de sociabilité tenant à quelques aspects essentiels de la constitution démocratique du lien social. Insister sur ce point, c'est forcément laisser dans l'ombre de nombreux enjeux, et de nombreuses expériences qui ont précédé. C'est aussi laisser de côté tout un appareil descriptif des usages de l'informatique dans la sphère politique - la mobilisation du Web pour défendre une idée, ou faire campagne par exemple. J'exclurai également du centre de mon propos les questions qui touchent au gouvernement électronique pour me concentrer sur ce point précis : comment surgit, dans l'existence démocratique, l'ère de l'information ? ""
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Affiche du document La crise de la vie conjugale

La crise de la vie conjugale

François DE SINGLY

1h15min24

  • Psychologie
  • Sociologie et anthropologie
"Les transformations de la famille ont été nombreuses depuis le milieu des années 1960 : notamment le développement du concubinage, de l'activité salariée des femmes, mères de famille, des séparations et du divorce, de nouvelles formes de vie privée (familles monoparentales et recomposées). Tous ces changements ne sont pas équivalents ; un seul suscite l'interrogation, le divorce. Il n'est pas remis en question puisqu'au contraire l'opinion publique approuve fortement sa simplification avec la création d'un divorce sans juges, correspondant encore plus à un mariage contractuel. Cependant il inquiète en raison des effets, éventuels, qu'il peut avoir sur les enfants, et aussi parce qu'il participe de la ""société de risque"" décrite par Ulrich Beck.
Un mariage amoureux, une union libre amoureuse ne constituent en rien des garanties, bien au contraire : l'amour libre peut reprendre son envol, après s'être déposé sur deux partenaires élus, et donc les laisser démunis. L'amour demande la liberté pour s'épanouir. Il contient en soi les germes de la désunion, aucune institution ne peut l'enfermer . L'amour est donc risque. Chacun sait qu'un couple qui se forme aujourd'hui n'est pas certain de durer le temps de la vie. La vie conjugale est incertaine : personne ne conteste un tel énoncé.
Nous centrerons cette conférence sur des modèles de sortie de la crise de la vie conjugale, sur leurs présupposés, et nous analyserons les limites de ces modèles en cherchant à comprendre les raisons qui font que les hommes et les femmes se séparent et engagent de nouvelles relations."
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Affiche du document La propriété sociale

La propriété sociale

Robert Castel

1h15min25

  • Sociologie et anthropologie
  • Problèmes et services sociaux
"La question sociale moderne s'est posée à partir de l'existence d'une ""classe non-propriétaire"", comme on commence à l'appeler à la fin du XVIIIème siècle, constituée essentiellement d'une masse croissante de travailleurs qui n'ont que leur travail pour vivre. Ils paraissent condamnés à la misère et à l'insécurité sociale permanente. Menacés de tomber à chaque instant dans la déchéance, ils portent en même temps une menace de subversion complète de l'ordre social : classes travailleuses = classes dangereuses.
La propriété sociale est la réponse qui a été élaborée à partir de la fin du XIXème siècle pour faire face à ce défi. Elle constitue, comme le dit Alfred Fouillée, à procurer ""comme un minimum de propriété"" à tous ceux qui sont en dehors de la propriété privée. C'est une propriété pour la sécurité qui assure contre les principaux risques sociaux et donne à chacun un minimum de ressources pour conjurer les aléas de l'existence.
Il s'agit au premier chef du développement de la protection sociale et de la mise en place de services publics permettant la participation des non propriétaires à la richesse sociale. On suivra le déploiement des différentes réalisations de cette propriété sociale qui paraissait en voie de réaliser le programme d'une sécurité sociale généralisée dans le cadre d'une ""société assurentielle"". On dessinera aussi le mouvement inverse d'ébranlement de cette propriété sociale qui paraît s'accentuer depuis le début des années 1970 avec la crise de la société salariale : privatisations, contestation du service public, remise en cause du caractère universaliste des protections sociales.
La protection sociale a été l'instrument principal de la réhabilitation sociale des non propriétaires sous l'égide de l'État-Providence. Elle n'avait pas supprimé la propriété privée mais donné à ceux qui en étaient dépourvus des garanties homologues en terme de sécurité. À travers son effritement actuel, on peut se demander si on n'assiste pas, en même temps qu'à un recul de l'État dans son rôle protecteur, à un retour en force de l'hégémonie de la figure du propriétaire. Cette hégémonie de la propriété prend aujourd'hui des formes nouvelles : non plus celles du propriétaire terrien, ou du rentier, ni même celles du capitaine d'industrie, mais celles du capital financier."
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