Catalogue - page 9

Affiche du document Le traitement des images

Le traitement des images

Olivier FAUGERAS

1h17min55

  • Savoir et communication
  • Psychologie
  • Génie et activités connexes
Mon exposé est centré sur un aspect du traitement d'images, celui du traitement de l'information tridimensionnelle. Je prendrai comme point de départ les idées de David Marr dont l'influence a été déterminante à la fois sur les neurosciences de la vision et sur le traitement d'images ou la vision par ordinateur. L'idée selon laquelle la vision est notamment un problème de traitement de l'information qui peut être abordé en utilisant des contraintes assez générales issues de la physique et de la géométrie pour construire une représentation des surfaces des objets présents et de leurs mouvements s'est avérée extrêmement fructueuse tant du point de vue théorique pour répondre précisément à une partie de la question " qu'est-ce que voir ? " que du point de vue applicatif pour résoudre de nombreux problèmes où intervient la perception visuelle robotique au sens large, c'est-à-dire celle d'un système mécanique/informatique.
En me plaçant de trois points de vue, mathématique, algorithmique et biologique, je montrerai comment une combinaison d'indices visuels tels que les variations spatiales d'intensité et de texture, le mouvement, les contours d'occultation ou encore la stéréoscopie peut fournir de l'information sur la forme et le mouvement tridimensionnels des surfaces des objets. J'illustrerai mon propos par quelques exemples d'applications comme le calcul de l'orientation d'un robot dans l'espace, la génération de déplacements, la reconnaissance d'objets et la réalité augmentée.
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Affiche du document Les limites de la connaissance physique

Les limites de la connaissance physique

Jean-Marc LEVY-LEBLOND

1h10min19

  • Épistémologie, causalité, genre humain
  • Généralités
  • Physique
Il n'est pas indifférent que dans ce cycle de conférences sur "tous les savoirs", la question des limites de la connaissance n'ait été posée qu'à la physique. C'est sans doute son statut implicite de science modèle qui lui vaut cet honneur. C'est aussi que, depuis le début du vingtième siècle, la physique s'est à elle-même posé la question. " L'homme devrait garder son humilité devant la nature puisque la précision avec laquelle il peut l'observer rencontre des limitations intrinsèques. " Ainsi l'Encyclopædia Britannica conclut-elle son article sur le "principe d'incertitude" de Heisenberg.
De fait, la révolution quantique a donné lieu à d'abondantes exégèses sur ce thème : l'impossibilité de mesurer à la fois la position et la vitesse des corpuscules signalerait une limite absolue de nos connaissances. La Nature elle-même refuserait de se laisser dévoiler, et notre science la plus avancée buterait ainsi sur des frontières infranchissables. L'impossibilité de dépasser la vitesse de la lumière, mise en évidence par Einstein, a été interprétée dans la même veine : nous ne pouvons savoir ce qui s'est passé sur le Soleil durant les huit dernières minutes, faute qu'aucun signal ne puisse nous en prévenir.
Mais avec un recul de quelques décennies, cette conception résignée, traduite par des vocables qui paraissent aujourd'hui pour le moins inadaptés (relativité, incertitudes), a perdu sa pertinence. Loin d'imposer des bornes à notre savoir, ces découvertes ont au contraire permis à notre compréhension de considérables progrès, en réorientant nos conceptualisations et nos interrogations. Elles ont montré l'inadéquation au réel de nos formulations antérieures. Si certaines questions (" Que se passait-il sur le Soleil il y a deux minutes ? ", " Où est l'électron et à quelle vitesse va-t-il ? ") n'admettent pas de réponses, c'est qu'elles sont dépourvues de pertinence. De même, la question " Qu'y a-t-il sur la Terre à 30.000 kilomètres au Sud de Paris ? " est-elle rendue caduque par la rotondité de la Terre et la connaissance de sa circonférence (40.000 kilomètres) ; dira-t-on pour autant que cette découverte impose une limitation à la géographie ?
Les mutations théoriques de la physique du vingtième siècle n'ont nullement découvert des limites intrinsèques à notre connaissance scientifique, mais, bien au contraire, lui ont ouvert de nouveaux espaces. En témoigne l'approfondissement considérable de notre maîtrise, intellectuelle mais aussi matérielle, du monde quantique.
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Violence et conflit

Yves MICHAUD

1h19min01

  • Éthique (philosophie morale)
  • Philosophie occidentale moderne
Conférence du 3 juin 2000 par Yves Michaud.
1) Il nous faudrait toujours garder à l'esprit la différence entre les vraies images de la violence (et la violence réelle), généralement pas montrées parce qu'insoutenables et les images ritualisées, stylisées, banalisées, que donnent le cinéma et la télévision, même quand on les juge " violentes ". Ceci doit nous rendre prudents dans notre évaluation du rôle des images de la violence : elles sont si stylisées qu'elles n'ont pas grand effet et, en même temps, elles tendent à cacher la véritable sauvagerie de la violence sous leur apprêt de cellophane.
2) Le fait que nous soyons tous d'accord sur ce qui constitue un cas ou une situation de violence caractérisée ne doit pas nous faire ignorer que les appréhensions de ce qui est violent varient beaucoup selon les sociétés, les groupes, les individus. La manière de jouer au rugby en France est considérée comme violente par les joueurs néo-zélandais ou britanniques. La violence dans la rue à Paris au XVIIIe siècle n'avait pas de commune mesure avec ce que nous connaissons. Certains considèrent le harcèlement moral comme de la violence, etc.
3) La violence avec sa brutalité évidente fait l'objet de reprises intellectuelles : ainsi naissent des problématiques de la violence qui amalgament faits et évaluations. Naît alors une représentation complexe teintée d'autres préoccupations. On construit ainsi des " problèmes de la violence " qui occultent en partie l'ultraviolence humaine et intègrent d'autres hantises. Dans les années soixante-dix, la violence, c'était en Europe la violence des dictatures et celle des mouvements insurrectionnels. Dans les années quatre-vingt, ce fut plutôt la criminalité. Dans les années quatre-vingt-dix, c'est la violence des banlieues qui est passée au centre de nos préoccupations (en Europe, c'était la violence envers les étrangers). Maintenant, c'est la violence dans les écoles qui est au premier plan.
Jusqu'à ce que l'on passe à autre chose. Nous nous servons de la notion de violence pour dire quelque chose sur nos sociétés et les problèmes qui nous y préoccupent. Il faudrait pouvoir toujours garder ces idées à l'esprit.
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Affiche du document La crise de la vie conjugale

La crise de la vie conjugale

François DE SINGLY

1h15min24

  • Psychologie
  • Sociologie et anthropologie
"Les transformations de la famille ont été nombreuses depuis le milieu des années 1960 : notamment le développement du concubinage, de l'activité salariée des femmes, mères de famille, des séparations et du divorce, de nouvelles formes de vie privée (familles monoparentales et recomposées). Tous ces changements ne sont pas équivalents ; un seul suscite l'interrogation, le divorce. Il n'est pas remis en question puisqu'au contraire l'opinion publique approuve fortement sa simplification avec la création d'un divorce sans juges, correspondant encore plus à un mariage contractuel. Cependant il inquiète en raison des effets, éventuels, qu'il peut avoir sur les enfants, et aussi parce qu'il participe de la ""société de risque"" décrite par Ulrich Beck.
Un mariage amoureux, une union libre amoureuse ne constituent en rien des garanties, bien au contraire : l'amour libre peut reprendre son envol, après s'être déposé sur deux partenaires élus, et donc les laisser démunis. L'amour demande la liberté pour s'épanouir. Il contient en soi les germes de la désunion, aucune institution ne peut l'enfermer . L'amour est donc risque. Chacun sait qu'un couple qui se forme aujourd'hui n'est pas certain de durer le temps de la vie. La vie conjugale est incertaine : personne ne conteste un tel énoncé.
Nous centrerons cette conférence sur des modèles de sortie de la crise de la vie conjugale, sur leurs présupposés, et nous analyserons les limites de ces modèles en cherchant à comprendre les raisons qui font que les hommes et les femmes se séparent et engagent de nouvelles relations."
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Affiche du document Philosophie de l'esprit et sciences cognitives

Philosophie de l'esprit et sciences cognitives

Pierre JACOB

1h25min45

  • Généralités
"Le mot ""cognition"" vient du mot latin *cognoscere* qui veut dire ""savoir"" ou ""connaître"". Sous le nom de ""sciences cognitives"", et autour d'un projet commun, se sont fédérées des disciplines aussi différentes que les neurosciences, la neuropsychologie, la primatologie, la psychologie comparée, la psychophysique, la psychologie cognitive, la psychologie du développement, la linguistique, la logique, l'intelligence artificielle, la philosophie, la psychologie sociale et l'anthropologie.
Les sciences cognitives ont pour objet d'étudier les mécanismes neurophysiologiques et les processus mentaux grâce auxquels un être humain construit ses connaissances : la perception, la mémoire, l'attention, l'imagerie, le raisonnement, la communication. Elles poursuivent donc par des moyens expérimentaux le projet de ce que les philosophes appelaient naguère - d'un mot formé à partir du mot grec *épistémè* qui signifie conjointement ""savoir"" et ""science"" - l'*épistémologie*.
Les sciences cognitives n'étudient pas seulement les mécanismes de formation de connaissances détachées ; elles étudient aussi l'engagement dans l'action, c'est-à-dire : la planification et l'exécution de l'action. Le progrès des sciences cognitives suggère donc que la cognition humaine résulte de mécanismes cérébraux qui donnent naissance à l'expérience consciente subjective, à des représentations véridiques de l'environnement et à des représentations motrices au service de l'action. "
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Affiche du document Pouvoirs sur la vie, pouvoirs sur la mort

Pouvoirs sur la vie, pouvoirs sur la mort

Marie Angèle HERMITTE

1h11min55

  • Éthique (philosophie morale)
  • Droit
  • Sciences médicales. Médecine
Féconder in vitro un ovocyte rend l'embryon humain disponible non seulement pour ses parents, mais aussi pour les médecins, les scientifiques, voire les industriels. Les techniques de réanimation permettent de conserver vivants les organes et les cellules d'une personne dont la mort encéphalique a été constatée. Le génie génétique permet de reprogrammer les génomes des microorganismes, des végétaux, des animaux et des êtres humains. Que faire de ces pouvoirs techniques ?
C'est ici que le droit peut intervenir pour permettre d'exercer des choix politiques. Comment redonner une autonomie de choix au gouvernement, au Parlement, comment faire intervenir les citoyens eux-mêmes ? Très en amont, au niveau de la recherche ? Plus en aval au niveau de l'utilisation des outils fournis par les chercheurs ? Quelles valeurs protéger -la sécurité sanitaire et environnementale ou également le type de société, d'agriculture, d'industrie que telle ou telle technique va impliquer ? Faut-il inventer de nouveaux modes de réflexion et de débat, telle la conférence des citoyens sur l'utilisation des organismes génétiquement modifiés dans l'alimentation ?
Le droit est un outil modeste qui permet davantage de fixer des procédures que de donner des solutions. Mais la mise en oeuvre progressive de ses principes généraux implique le débat, qu'il s'agisse du débat politique dans les lieux institués à cet effet, ou du principe du contradictoire qui fait de chaque procès un mécanisme d'apprentissage de la confrontation.
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Affiche du document Les relations entre l'homme et l'animal

Les relations entre l'homme et l'animal

Jean-Yves GOFFI

1h13min42

  • Éthique (philosophie morale)
Conférence du 10 février 2000 par Jean-Yves Goffi.
L'expression "les relations entre l'homme et l'animal" peut être comprise en un sens descriptif. C'est alors aux sociologues, aux psychologues, aux ethnologues, aux historiens, aux psychanalystes, de nous dire ce que sont effectivement les relations, complexes et ambivalentes et, de ce fait, pas forcément comprises pour ce qu'elles sont effectivement, entre l'homme et l'animal ; peut-être faudrait-il dire d'ailleurs: "entre eux et nous". Mais elle peut également, dans un contexte d'appropriation croissante du vivant, être comprise en un sens prescriptif; elle constitue alors une invitation à évaluer d'un point de vue éthique les relations entre l'homme et l'animal. C'est dans cette perspective qu'on abordera la question proposée.
On présentera dans un premier temps deux traditions rivales : celle qui voit dans la bête une créature inférieure, livrée au pouvoir de l'homme ; et celle qui étend le domaine de la compassion ou de la pitié jusqu'à y englober la vie sensible dans son ensemble. On montrera ensuite comment certains contemporains, s'appuyant sur les notions d'intérêts ou de droits ont tenté de faire des animaux des membres à part entière de la communauté morale. Enfin, on suggérera que les êtres de nature ont une valeur symbolique susceptible d'inspirer aux êtres humains une attitude plus respectueuse envers la vie animale.
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Stress, adaptation et développement

Roland JOUVENT

1h15min50

  • Psychologie
  • Sciences médicales. Médecine
Conférence du 8 février 2000 par Roland Jouvent.
En trente ans, les sciences du cerveau ont considérablement progressé. Cette avancée tient à l'émergence successive de deux grands domaines, la neurobiologie et les sciences cognitives. Ces Neurosciences de la Cognition se trouvent érigées au rang de corpus théorique de référence ; la psychiatrie et la psychopathologie expérimentale sont parmi les premières disciplines concernées. En réussissant à se dégager de toute ambition théorique hégémonique, la psychologie cognitive et les neurosciences ont su leur offrir une nouvelle opérationalité.
De nouvelles méthodologies laissent augurer une première approche fonctionnelle du cerveau, voire du fonctionnement de l'esprit. A partir de différents exemples concernant des situations normales (stress maternel, effets de l'âge sur les conséquences du stress) et pathologiques (anxiété, trouble obsessionel-compulsif, dépression), nous développerons l'idée d'une double continuité, phylogénétique et développementale.
Si l'acquisition d'un néo-cortex et d'un langage a pu permettre à l'homme d'apprendre à utiliser des représentations d'actions en lieu et place des actes moteurs, et si la valeur adaptative de cette nouvelle compétence est énorme, il n'en ressort pas moins que nombre de troubles psychopathologiques trouvent sinon leur origine du moins leur expression primaire dans la partie moins évoluée, sous-corticale de l'être humain. De notre capacité à gérer l'animal en nous, dépend notre destin adaptatif et développemental.
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Les enjeux éthiques de la génétique

Axel Kahn

1h13min40

  • Éthique (philosophie morale)
  • Sciences de la vie, Biologie
  • Génie chimique et techniques connexes, chimie industrielle
Conférence du 31 janvier 2000 par Axel Kahn.
Au XIXème siècle, la théorie de l'évolution, qui s'applique à l'Homme et le dépossède donc de son privilège de créature à l'image de Dieu, a constitué une onde de choc dont les effets se font encore sentir aujourd'hui. En effet, les grandes idéologies qui ont si cruellement marquées le XXème siècle, notamment l'eugénisme et le racisme ont massivement emprunté à la science de l'évolution ce qui leur semblait de nature à conforter leurs préjugés.
La génétique a plus modifié l'énoncé des idéologies enracinées dans une conception pervertie de l'évolution qu'elle ne les a créées. Le gène est rapidement devenu l'élément de base matérialisé des vieilles conceptions déterministes et des projets eugénistes et racistes. Le danger est grand que tous ceux qui sont déjà persuadés que le destin humain est déterminé par sa dimension biologique se trouvent confortés dans leurs préjugés par une certaine présentation du programme "génome humain" et par l'interprétation rapide de nombre d'études génétiques, en particulier celles portant que les comportements.
Le généticien a une responsabilité élective : non seulement réaliser du mieux qu'il le peut une science qui fasse honneur au génie humain, mais aussi s'impliquer pour la présenter au public, expliquer ce qu'elle signifie et ce qu'il est illégitime de lui faire dire. S'il est parfaitement illégitime de faire dire à la génétique que nous sommes tous prisonniers de nos gènes, la science ne suffit pas non plus à fonder l'exigence de liberté.
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