Catalogue - page 8

Affiche du document Conscience et cerveau

Conscience et cerveau

Michel IMBERT

1h28min44

  • Psychologie
  • Sciences médicales. Médecine
Conscience et cerveau font aujourd'hui bon ménage. Il n'en a pas toujours été ainsi. A une longue période d'indifférence, suivie d'un temps d'hostilité affichée, fait suite aujourd'hui une idylle grosse de promesses mais riche d'obscurité, de confusions et d'illusions. Le nombre de livres publiés par des philosophes, psychologues, neurobiologistes, physiciens ou mathématiciens (et j'en passe), le nombre de colloques ou de numéros spéciaux de revues consacrés aux relations entre cerveau et conscience est simplement confondant.
Cet engouement vient, pour une grande part, des recherches sur le cerveau lui-même. Il vient surtout de la mise en évidence de dissociations spectaculaires entre ce qu'un patient, souffrant d'une lésion cérébrale circonscrite, est capable de réaliser, sans en avoir la moindre idée, grâce à des capacités de percevoir, de mémoriser, de choisir et arranger l'information pertinente pour réaliser un geste, saisir un objet, éviter un obstacle, être ému par un visage familier. Autant de comportements qu'il exécute sans savoir comment, mais dont il aurait été pleinement conscient sans sa lésion cérébrale. On peut aller jusqu'à dire que toutes les compétences cognitives, y compris les compétences sémantiques, peuvent être, jusqu'à un certain point, réalisées sans que le sujet en ait conscience.
Cette forme de conscience constitue ce que certains auteurs appèlent le problème facile de la conscience, en ce sens qu'une explication en termes de fonctionnement cérébral ne pose pas de problèmes insurmontables. Il n'en va peut-être pas de même de la conscience au sens d'expérience subjective, strictement privée et toujours faite à la première personne ; cet aspect de la conscience constituerait, en revanche, un véritable défi à toute explication scientifique.
Nous nous proposons de passer en revue un certain nombre d'arguments, pris notamment dans le domaine de la perception visuelle, qui établissent des corrélations fortes entre le fonctionnement de régions cérébrales localisées et la conscience que nous avons de ce que nous voyons et de ce que nous ressentons lorsque nous voyons.
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Affiche du document Les pulsions sexuelles ignorent-elles l'esprit ?

Les pulsions sexuelles ignorent-elles l'esprit ?

Monique DAVID-MENARD

1h06min20

  • Psychologie
Lorsqu'on définit la pensée comme une activité cognitive au sens strict du terme, c'est-à-dire comme un ensemble de représentations ou de concepts qui ont la connaissance comme fin, il est impossible de trouver un quelconque rapport entre les pulsions sexuelles et la pensée. De même la pensée n'est pas exclusivement un traitement d'information dont on étudierait les conditions cérébrales et idéelles. Lorsqu'on aborde l'esprit de cette manière, on renvoie au physique ou à la nature les pulsions sexuelles ; Or ce que Freud a nommé pulsions est impensable dans les termes du dualisme de l'esprit et du cerveau.
Les pulsions sont des pensées, soutenues par le plaisir, le déplaisir et l'angoisse, qui ont pour fonction non pas d'élaborer des connaissances ou des informations, mais de former des types de rapport à des figures d'altérité (les objets de la pulsion) par rapport auxquelles les êtres humains forgent leur propre identité. Ce qui caractérise les objets pulsionnels, c'est leur substituabilité : ce peut être une partie de corps qui apparaît comme détenteur du pouvoir de faire jouir d'une identité enfin découverte, mais ce peut être aussi un objet qu'on dit d'ordinaire abstrait : un problème qui accapare toutes les pensées, une oeuvre à matérialiser et dans laquelle ce qui fait souffrir et jouir se transpose, un acte. Une pulsion est sexuelle lorsqu'elle est met en rapport en un circuit une zone du corps capable d'éprouver du plaisir, un but et un objet.
La variabilité de ces éléments va de pair avec leur détermination. C'est pourquoi il y a un destin pulsionnel qui caractérise chaque être humain, aussi bien dans sa vie que dans ses pensées, la distinction entre l'esprit et le corps étant justement incapable d'en décrire le cours. On a accusé la théorie freudienne d'être un pansexualisme. Pourquoi pas ? Encore faut-il bien comprendre ce qu'on dit par ce terme. Freud n'a jamais dit qu'il n'y avait que de la sexualité dans l'activité de l'esprit . Mais il donne le moyen et cela a des conséquences - de penser l'incidence du sexuel dans les oeuvres de la pensée.
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Affiche du document Qu'est-ce que l'esprit ? le point de vue d'un anthropologue

Qu'est-ce que l'esprit ? le point de vue d'un anthropologue

Jack GOODY

1h05min41

  • Généralités
L'idée d'esprit ne peut être conçue qu'en opposition au corps ou au cerveau. Cette opposition semble largement répandue, sinon universelle, dans les sociétés humaines, sous une forme ou sous une autre, le spirituel ou l'immatériel étant opposé à la chair, au monde, au matériel. Elle est donc liée à la notion du corps et de l'âme, un dualisme dont on trouve une version extrême dans les croyances cathares que ce qui est du monde a une valeur négative en comparaison du spirituel et que pour les Parfaits, c'est une faute de procréer des enfants et perpétuer le mal.
Ce dualisme a tendu à être mis de coté dans les discussions récentes par les psychologues et les philosophes bien que la différence entre les actions volontaires et les actions automatiques et la question de la conscience soulèvent encore des problèmes. Il reste cependant un autre problème. Jusqu'à quel point les opérations mentales (l'esprit) sont-elles organisées par les processus génétiques vus comme gabarits ou comme dispositions ou jusqu'à quel point sont-elles le produit du comportement appris, de la culture. L'approche de la science cognitive prend la première orientation très fermement , mais il faut laisser de la place pour la transformation des opérations mentales à travers les changements des technologies de l'intellect, comme l'usage du langage, l'écriture, le mot imprimé ou numérisé.
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Affiche du document L'attachement

L'attachement

Michel DEGUY

50min53

  • Généralités
La poésie fait-elle partie de " tous les savoirs " ? Est-elle si peu que ce soit un savoir ? Que sait-elle ? Dans la ronde du voir, du croire, et du savoir, elle est un faire-valoir dont le savoir-faire et la réflexion sur soi n'ont pas les caractères de la connaissance scientifique. Son savoir n'est pas de science certaine ni de science scientifique. Sans doute ne peut-elle pas ne pas comporter, et emporter avec soi dans sa " tradition ", un savoir de soi. La poésie sait ce qu'elle fait, et, depuis Aristote, La Poétique, la suit comme son ombre ou parfois la précède comme sa proie. Mais ce savoir peut être tenu pour second par rapport à l'élan qui la lance vers son " dehors éternel " (Blanchot).
Sous le nom d' " attachement ", j'examine ce privilège de son extase vers les choses (les linguistes parlent plus calmement de mouvement référentiel, que les poètes, eux, appelaient imagination), de son amour du monde de la terre. Mais de parricides en fratricides, de suicides en génocides, d'occide en ethnocides, l'humanité en est arrivée au géocide. Un géocide est en cours. Il ne pourra pas y en avoir plusieurs. La terre est donc " unique ". Il n'y en pas d'autre(s) - en attendant que les " planètes " d'autres " systèmes " fassent signe ou " répondent ". La terre n'est donc pas seulement une " planète ". Elle est (un) monde, et la pluralité de mondes fait son monde. Elle est une, d'une unicité qui unifie la diversité comme " la sienne ". Elle est le divers s'unifiant en se diversifiant. Elle est l'entièreté du divers, intégrale c'est-à-dire telle que chaque " partie " (découpée après coup par l'ingenium dans le tissu dit " naturel ") est intégrante, si son tout, qui n'est rien " d'à part ", n'a pas d'autre existence que cette intégration de voisinage des parties de proche en proche et de loin en loin, sur la terre comme au ciel. Il faut y aller voir, pour nous y attacher et nous l'attacher.
A cette hauteur, c'est la science qui fait la longue échelle : cette vue, à laquelle nous continuons de réserver donc le nom de poétique, est montée sur - ou rendue possible par - la technique. C'est cette vue que ne purent s'empêcher de prendre les cosmonautes, qui en croyaient leurs yeux, voyant, comme le Yahwé de la Genèse, que c'était beau. Le faire voir de cette singularité terrestre est la tâche de l'art. C'est où la poésie peut s'engager. Faire voir le terrestre sous cet aspect de tous ses aspects n'est pas l'objet des sciences, qui sont, nous dit le philosophe, des ontologies régionales. Les poètes, eux - cette fois c'est l'un d'entre eux qui parle - " rassemblent la beauté de la terre " (Hölderlin). Le rassemblement des semblances terrestres (la " rassembalnce ") est inachevable, bien sûr, chacune (il faudrait dire chaque quasi-une, car c'est une fiction) étant confins des autres, moirures et disparues sous le vent de regards et les risées du vent solaire qui fait se lever la terre.
Appelons poésie le soin ou art qui prend soin de cet attachement. La culture est ce qui le cultive. Et mon tout est la terre, dit la devinette du poème. De cet attachement je parlerai, et de ce qui le menace. Menacer ? Oui. Si de l'obscurantisme (ai-je risqué) s'étend, c'est qu'il ne voit pas - ce qui est à voir. Il faut s'interroger sur cet aveuglement narcissique médusé par sa propre image. C'est peut-être l'image qui est devenue médusante ?
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Affiche du document Sommes-nous responsables de nos croyances ?

Sommes-nous responsables de nos croyances ?

Pascal ENGEL

1h08min36

  • Généralités
  • Religion naturelle
Les croyances ont des causes plutôt que des raisons, et beaucoup d'entres elles sont soumises à des déterminations sociales. Si la croyance n'est pas volontaire, comment pourrions-nous être responsables de nos croyances? Peut-on reprocher à quelqu'un de croire des choses stupides? Et pourtant on peut blâmer un individu pour ses croyances racistes ou pour ses opinions irrationnelles, et nombre de conceptions de la croyance religieuse en font des engagements volontaires. Depuis le fameux argument du pari de Pascal, on a également soutenu que les raisons pratiques de croire pouvaient, dans certains cas, l'emporter sur les raisons théoriques de croire. Y-a-t-il une "éthique de la croyance" au même sens qu'il y a une éthique tout court?
Si nous voulons répondre à ces questions, il nous faut d'abord clarifier la psychologie de la croyance, et déterminer si elle relève de la part active ou de la part passive de notre esprit. Alors que l'action est soumise au contrôle, les croyances ne le sont pas. Il faut aussi réviser notre conception usuelle de la liberté dans la croyance. Celle-ci ne repose pas sur la liberté de la volonté ou le libre arbitre, et la raison pratique diffère de la raison théorique. Il ne s'ensuit pas qu'il n'y ait pas de liberté de croire, ni de responsabilité quant aux croyances. Nous devons à la fois renoncer à une conception purement déterministe et causaliste des croyances, du type de celles que défendent nombre d'anthropologues, de sociologues et de psychologues cognitifs, et à une conception purement volontariste.
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