Catalogue - page 5516

Affiche du document L'oeuvre vive

L'oeuvre vive

Jean-Guy SOUMY

2h00min00

  • Littérature régionale
  • Livre epub
  • Livre lcp
160 pages. Temps de lecture estimé 2h00min.
Un petit village de la Creuse est bouleversé par l'arrivée d'un artiste de land art mondialement connu. Que vient faire cet Américain dans ce village d'une Creuse échouée sur les rives du présent ? Cet étranger arpente le pays et parsème les lieux de trucs à sa manière : quatre femmes de lierre et de feuilles faisant l'amour aux arbres dans les bois, une croix lumineuse sur l'étang, une ligne droite dans les champs... Ben Forester, qui s'appelait autrefois Benjamin Forestier et vivait au pays, est venu redessiner à sa manière le paysage de son enfance. Son projet artistique va bouleverser la vie des villageois...En s'appropriant leur espace, en détruisant l'immobilité de leur existence, Ben oblige les habitants à se remettre en question. Mais tous ne sont pas prêts à accepter l'éphémère, à se décomposer pour se recréer, à se dépouiller pour s'enrichir. Il suffit pourtant d'un rien pour que tout bascule. Bouleversée par ces étranges constructions, Elma apprend à revenir à la vie après la mort de son enfant. Estelle, la jeune institutrice, défie les bonnes mœurs pour plonger dans l'amour. Barthélemy, lui, choisit le passé contre le présent, jusqu'à la mort.Cette ?uvre vive impose avec maestria les délicatesses d'un écrivain aimanté par la terre de ses ancêtres et les exigences inventives du roman contemporain. On en sort ébloui et intrigué.
Accès libre
Affiche du document Les sales bêtes

Les sales bêtes

Jacques André BERTRAND

40min30

  • Romans et nouvelles
  • Livre epub
  • Livre lcp
54 pages. Temps de lecture estimé 40min.
En suivant pas à pas les savoureux itinéraires, drolatiques et érudits, où vous entraîne Jacques A. Bertrand, vous vous prendrez d'affection pour l'araignée, le pou et le moustique, vous adorerez la chouette, la hyène et le crocodile, vous chercherez la compagnie de l'ours et du serpent, vous caresserez (peut-être) la blatte et le rat. Mais, au final, vous ne manquerez pas de partager l'opinion définitive de l'auteur : la pire des sales bêtes, c'est l'homme ! Depuis J'aime pas les autres, qui lui a valu le prix Georges-Brassens, Jacques A. Bertrand voit son talent enfin reconnu à sa juste mesure ! Auteur pudique et discret, il a su conquérir ses fidèles qui voient en lui un écrivain-culte à la croisée d'Alphonse Allais et de Pierre Desproges. Une fois encore, il se livre à un de ces exercices de haute virtuosité qui lui vaudra, sans aucun doute, l'admiration éperdue d'un nombre de plus en plus important de lecteurs. LA HYÈNE Beaucoup de gens qui ne souffriraient pas que l'on dise du mal de leur chat tiennent la hyène pour une sale bête. La hyène n'est pas plus sale bête qu'une autre. C'est un animal très amusant. En captivité, elle finit par s'habituer, comme tout le monde, et elle meurt de mort naturelle - c'est-à-dire d'ennui, de lassitude et de désespoir, aggravé d'un mauvais rhume. La hyène n'a qu'un seul défaut : elle ricane sans arrêt. Pourtant, elle n'est pas plus sceptique que le tigre, par exemple, ou que le rhinocéros. Elle ricane nerveusement.La hyène se situe dans l'embranchement des vertébrés, dans la classe des mammifères, dans l'ordre des carnivores et, dans le jeu des sept familles, elle représente les hyénidés. Il existe trois sortes de hyènes: la tachetée, la brune et la rayée. Elles portent, dans les ouvrages spécialisés, des noms divertissants : par exemple, la hyène tachetée s'appelle Crocuta crocuta. La hyène a les pattes postérieures plus courtes que les antérieures, ce qui lui donne un air de chien assis et la rend ridicule quand elle court. De loin, on dirait une panthère mal dessinée. La hyène est un animal très humain. Elle est impatiente. Elle court dans tous les sens. Elle attend qu'on lui jette un os. Elle a les oreilles de Gainsbourg. Ou de Gaston Lagaffe. C'est un mammifère comme nous.Il est vrai qu'elle pue le chien mouillé. Et même pire. Parce qu'elle fouille dans les poubelles. Mais la hyène est attendrissante. Elle a toujours faim. On lui a fait une réputation de charognarde. En réalité, elle préfère manger frais. Sans colorants, ni conservateurs, ni vermine. Seulement, elle vit dans des pays où les voies de développement sont mal indiquées. Elle n'a pas encore bien compris le principe de la démocratie et de l'agriculture biologique. Elle mange ce qu'elle trouve. Elle croque facilement un fémur d'éléphant, abandonné par les trafiquants d'ivoire. Elle fait le ménage. Sans elle, la savane, la brousse et les zones semi-désertiques seraient jonchées de fémurs d'éléphant. Si Francis Jammes (l'auteur de " Prière pour aller au paradis avec les ânes ") avait connu la hyène, il aurait sûrement voulu aller au paradis avec elle. En effet, la hyène n'est pas carnivore par méchanceté, mais parce qu'elle a des dents pointues. Si elle avait eu des dents carrées, comme l'âne, elle aurait été herbivore. Mais alors, elle n'aurait pas pu vivre dans les zones semi-désertiques. Tout se tient.Les explorateurs détestent la hyène. Ils préfèrent être réveillés la nuit par un lion, parce que ça fait plus noble. Le lion ne ricane pas, il rugit : il n'a pas l'air de se moquer des explorateurs. (L'explorateur est un mammifère, comme nous.) Or la hyène ne se moque de personne. Elle rigole pour se donner une contenance, comme tout le monde. Pline l'Ancien, le naturaliste antique, rapporte " maintes merveilles " à son sujet et autant de ragots. En apercevant son ombre, les chiens cesseraient d'aboyer. Capable d'imiter la voix humaine, elle appellerait le berger par son nom pour l'inciter à sortir de la bergerie. On prétendait aussi qu'elle pouvait changer de sexe à volonté. Cette capacité lui aurait permis de pouvoir s'accoupler plus facilement dans les zones semi-désertiques avant l'invention des agences matrimoniales. Mais on raconte tellement de choses... Peu d'hommes choisissent la hyène comme totem. Cependant beaucoup lui ressemblent. Ils ont du mal à se hisser sur les tabourets de bar d'où ils vont vitupérer l'époque, en ricanant, en buvant des demis et en grignotant des cacahuètes. Le monde n'est qu'une grande chaîne alimentaire. Il faut protéger la hyène en tant qu'animal utile. Tout en ricanant, elle tient l'Afrique propre. Cependant, tout doit disparaître, comme le prétendent les boutiquiers à la fin des soldes. Un jour, il n'y aura plus de hyènes. La chaîne alimentaire perdra un nouveau maillon. Peut-être même qu'un jour il n'y aura plus d'Africains. On aura l'air malin avec nos planisphères en couleurs. LE CROCODILE La légende veut que le crocodile pleure quand il vient de manger un homme. Et qu'il s'agisse de larmes d'hypocrisie. On ne voit pas pourquoi. Il regrette peut-être sincèrement. Surtout de ne pas l'avoir épluché avant de l'avaler. Les chaussures à clous de certains explorateurs et les appareils photonumériques des touristes ne sont pas forcément faciles à digérer.Selon une autre idée reçue, le crocodile bâillerait d'ennui. La vie lui paraîtrait sans intérêt. Pas du tout. Les savants ? qui l'ont baptisé crocodylus et l'ont si bien classé dans l'ordre des crocodiliens et dans la famille des crocodilidés ? l'ont amplement prouvé par la méthode des températures : si le crocodile demeure si souvent la gueule ouverte, c'est pour rafraîchir son estomac. Le crocodile est ovipare. Il pond délicatement dans le sable chaud, puis il transporte encore plus délicatement les petits crocodiles nouveau-nés entre ses énormes mâchoires. Il les dépose, toujours délicatement, dans l'eau. Il verse une larme. Parce que seulement dix pour cent d'entre eux survivront. Ce monde, et particulièrement celui de la statistique, est infiniment cruel.Le crocodile est un animal très humain. Tennessee Williams se comparait à " un vieux crocodile " (Mémoires d'). Le plus souvent, l'homme adore le crocodile comme il adore le comte Dracula et la fiancée de Frankenstein. Au cinéma. Ou, à la rigueur, dans les fermes de crocodiles. Le crocodile a horreur de cette vieille blague idiote sur la différence entre crocodile et alligator (" C'est caïman la même chose "). Il déteste également la petite fantaisie de Jean Cocteau : " Odile rêve au bord du Nil / Lorsqu'un crocodile surgit... / Le crocodile croque Odile ", dans laquelle le poète prétend de surcroît que Caï ment et qu'Alligue a tort...L'ancêtre commun aux crocodiles, alligator, caïman et gavial ? leur Hugues Capet à eux, en quelque sorte ? est le sarcosuchus imperator dont les os sont très appréciés des paléontologues. Et dont les reconstitutions sommaires font les belles soirées des amateurs de films d'horreur (homo sapiens horribilis). De la taille d'un lézard à ses débuts, le crocodile se nourrit d'escargots et de grenouilles. Au bout de six ans, il mesure deux mètres. Quatre à cinq au bout de quinze ans. Dans la fleur de l'âge, il pèse alors sa demi-tonne et parfois sa tonne entière, il se met au régime mammifères. Le gnou est un de ses mets les plus prisés. Capable de se propulser hors de l'eau à la vitesse d'un claquement de dents, il peut courir à dix-sept kilomètres à l'heure pendant un certain temps, heureusement limité. Pourtant il est court sur pattes et sa queue, qui lui permet de nager si gracieusement " à la godille ", est sur terre un sac à dos un peu encombrant. D'ailleurs, il préfère de loin rester tranquillement à l'affût. Le crocodile est frugal. Il se contente d'une cinquantaine de repas par an. Il finit centenaire, comme Jeanne Caïman. (Cette plaisanterie sans gravité ne manquerait pas de lui déplaire.)Quand il ne finit pas lamentablement sous forme de chaussures, de ceinture ou de sac de luxe. On connaît la mémoire d'éléphant, on méconnaît la patience de crocodile. Il lui arrive de jeûner pendant deux ans. Il se tient immobile, les mâchoires entrouvertes, en attendant qu'un troupeau de gnous décide de traverser la rivière juste à l'endroit où il se trouve. Au bout d'un an il est couvert de mousse. N'importe quel homme, à sa place, ne pourrait s'empêcher d'allumer une cigarette.On peut approcher sans péril le crocodile après s'être assuré qu'il vient de déjeuner. C'est ce qu'avait négligé de faire le docteur Chang, le vétérinaire du zoo de Taïwan. La consultation lui a coûté un bras. Comme ses dents se renouvellent régulièrement, le crocodile du Nil (crocodylus nilotica) n'a pas de frais de dentiste. D'autant moins qu'il use du pluvian ? un petit oiseau d'Égypte qui lui nettoie les gencives tout en se restaurant ? comme d'une brosse à dents. Ce fait était déjà attesté par Pline l'Ancien. Pendant longtemps, le crocodile s'est appelé cocodrille. (Corcodillus, kokodrillos, cocodrillo...) Ce n'est pas lui qui est dyslexique, c'est l'homme ? joyeux drille et drôl' de coco, qui se promène en espadrilles, porte une ceinture en croco, et laisse, dans ses codicilles, plus de dett's que d'éconocrocs...
Accès libre
Affiche du document Les gens heureux ont une histoire

Les gens heureux ont une histoire

Michel Jeury

2h00min00

  • Romans et nouvelles
  • Livre epub
  • Livre lcp
160 pages. Temps de lecture estimé 2h00min.
Fanny-Fa a vingt ans et se pose mille questions : Quel est le mystère du bonheur ? Pourquoi la beauté du monde se paie-t-elle au prix fort de la douleur ? Comment invente-t-on l'amour ? Comment survit-on aux déchirures et aux désastres ? Que cachent les silences de ses parents ?... Qui, mieux que son grand-père, Jean Romain, peut lui répondre ? Parce qu'il l'aime et qu'elle l'aime, parce que, tout vieil homme qu'il soit, il est encore dans la course au bonheur, il ouvrira en grand le roman de leur famille. Agençant dans une structure subtile une série d'intrigues et le récit à la première personne d'un narrateur à la distance humoristique, jouant avec brio des époques et des personnages, Les gens heureux... est le roman le plus ambitieux de Michel Jeury. Son sens du comique nous plonge, avec une vérité pleine de tendresse, dans ces moments où nos absurdes travers savent si bien côtoyer le drame.De la simplicité des apparences, de l'humour narquois, montent avec force les questionnements et les choix essentiels de l'existence qui nous conduisent tout autant au pays des gens heureux qu'aux douleurs les plus vives. L'éternelle quête de bonheur qui soude et déchire les familles est aussi celle d'un grand théâtre tragicomique. Vision moderne de nos déchirements, réflexion sur l'amour, le don et la souffrance, Les gens heureux est aussi un roman de la maturité, une réflexion sur les espérances de la jeunesse et les trahisons des adultes. ? Grand-père, tu pourrais m'expliquer pourquoi le monde est un coupe-gorge ?La question de tes quatorze ans. Tu aimais ce mot : coupe-gorge. Tu me l'as jeté à la figure et à la face de Dieu en même temps. La question était belle et cruelle.Non, je ne pouvais. Je l'ai avoué.? Honnêtement, je crois que personne ne le peut.Tu m'as scruté d'un regard féroce. Je le méritais sans doute. Que les hommes se conduisent à la moindre occasion comme des tigres, des serpents, des requins ou des crocodiles, c'est leur faute, c'est leur honte. Mais la mort de l'agneau dans la gueule du loup, des poissons dans l'estomac de la baleine (ça ne doit pas être gai de bouillir dans les sucs digestifs...), de presque toutes les créatures sous la dent des autres, c'est la loi de la nature. Dura lex, sed lex. Tu aurais bâti le monde autrement, si on t'avait chargée de cette tâche ? Oui. En tout cas, tu auras essayé. Pour commencer, pas de carnivores. Et vlan !Nous, les vieux, le cul sur le mol coussin du hasard et de la nécessité, nous nous arrangeons poliment avec l'ordre sanguinaire du sixième jour. Nous clamons contre des bricoles, mais nous baissons le front ? ou notre froc ? devant le loi de la souffrance et de la mort. Au lieu, par exemple, de nous faire sauter la caisse pour donner une bonne leçon à Dieu ou à l'univers... Ô petite fille, ma petite-fille, comme tu as raison !Tu as insisté, sur ce ton farouche, que tu savais prendre les premières années de ton adolescence :? Comment peut-on vivre dans un coupe-gorge ?Imparable logique. Le feu de tes quatorze ans consumait en un éclair tout quidam qui tentait de plaider pour un accommodement avec le Ciel. Je sentais à quelques pas la brûlure de ta révolte sur mon visage et mes bras nus. Comment peut-on... ? Je n'en sais rien. Faut-il pratiquer la philosophie orientale ou lire les Grecs ? Platon, Plotin et Cie ? Faut-il devenir végétarien ? J'ai essayé, mais le jambon me manquait et le pied de veau plus encore.Sous les rayons de ton regard, bleu comme une étoile chaude, je me change en air et en eau. Je ne vais pas me défendre. Je sais que je suis impardonnable. Argumenter n'aurait servi qu'à réveiller le volcan qui couvait sous ta brune chevelure. ? Et prétendre qu'on est heureux, en plus !? Oui, tu as raison. C'est fou !? Oh, c'est pire. C'est...J'ai attendu le mot que tu ne trouvais pas. Les larmes ont coulé sur tes joues comme des gouttes de rosée sur une pomme, les derniers jours de l'été. J'ai feint de ne pas les voir. Me forçant à une immobilité de tronc mort, j'ai goûté la lumière, le silence, la trompeuse paix des champs.
Accès libre

...

x Cacher la playlist

Commandes > x
     

Aucune piste en cours de lecture

 

 

--|--
--|--
Activer/Désactiver le son