Catalogue - page 161

Affiche du document Journal d'un bouffon

Journal d'un bouffon

Jean Amadou

2h20min15

  • Humour
  • Livre epub
  • Livre lcp
187 pages. Temps de lecture estimé 2h20min.
En ces temps préélectoraux plus que jamais, comment résister au plaisir d'épingler les bizarreries, les cocasseries, les incohérences voire les absurdités du folklore politique français? "Les Français sont un peuple étrange, incompréhensible pour les étrangers qui nous contemplent avec des yeux ahuris. Nous sommes les seuls en Europe à nous passionner pour le feuilleton politique et à afficher dans le même temps un taux d'abstention record quand arrivent les échéances électorales. Les seuls à posséder une foultitude de partis, rassemblements, mouvements, que rien ne sépare en apparence sinon l'ambition de ceux qui les dirigent. [...] La politique française, dans ses rebondissements quotidiens et ses dialogues somptueux, relègue "Loft Story' au rang de divertissement de patronage."Avec ce quatrième florilège de ses billets d'humeur sur Europe 1, Jean Amadou nous propose une nouvelle sélection de ses chroniques, les plus récentes et les plus savoureuses.On reconnaît la plume chatouilleuse et incisive, la légèreté du sceptique et la pertinence de l'observateur averti. Une ironie irrésistible. Quelle semaine nous avons vécue! Ces événements en cascade sont une preuve supplémentaire de cette évidence: les Français sont totalement imprévisibles. C'est ce qui rend ce pays si difficile à gouverner. Gouverner, c'est prévoir dit le proverbe... donc les princes qui se meuvent sous les lambris dorés s'efforcent de prévoir. Ils sont bardés de conseillers, mélange de jeunes loups aux dents aiguisées et de vieux renards dont l'expérience pallie l'usure des molaires. Chaque matin, ils étalent sous le nez de leur patron un état des lieux... température ambiante... prévisions à court et à long termes. C'est en cela d'ailleurs que, jadis, Edouard Herriot, vieux cacique radical-socialiste rompu à toutes les roueries, comparaît la politique à la météo. C'est, disait-il, l'art de prévoir les courants d'air, et la météo en ce temps-là n'allait guère au-delà du lendemain. Elle a fait des progrès... on sait désormais, grâce aux satellites, quel temps il fera dans cinq jours, mais aucun conseiller de Matignon ne dispose d'ordinateur capable de lui dévoiler ce que les Français feront le lendemain. Lionel Jospin naviguait depuis trois ans sur une mer d'huile, avec des alizés portants. Il y avait bien eu quelques grains, quelque houle, mais en bon capitaine il avait su réduire la toile, mettre à la cape et s'en sortir sans que les passagers fussent incommodés, et brusquement, cette semaine, sans que le baromètre l'en avertisse, il a pris de plein fouet un coup de vent que personne n'avait vu venir. Il a eu beau crier: "Tout le monde sur le pont", Fabius est resté dans son hamac et Chevènement, qui avait évacué le navire, ricanait dans sa chaloupe. Que s'est-il donc passé? Une chose très simple. Les pêcheurs ayant bloqué les ports et obtenu satisfaction, les autres catégories d'utilisateurs de produits pétroliers se sont dit: "Tiens, tiens... Si on en faisait autant", et les routiers s'y sont collés, suivis par les taxis, les ambulanciers, les agriculteurs, les conducteurs d'autocars, les auto-écoles... bref, tous ceux qui, dans leur métier, sont obligés de passer à la pompe et qui voyaient le prix du litre augmenter chaque matin. Songez qu'il y a dix ans, un automobiliste déboursait une certaine somme pour mettre de l'essence dans son réservoir. Avec cette dépense, il allait par exemple de la place de la Concorde à Paris jusqu'à Dijon. Trois ans après, il s'arrêtait à Melun... et aujourd'hui, il a juste assez d'essence pour aller de la Concorde à la gare de Lyon prendre le train pour Dijon. Alors, vous me direz, il n'y a pas que les routiers, les agriculteurs ou les taxis à souffrir des taxes que l'État prélève sur l'essence... il y a "nous', vous et moi, qui nous servons de notre voiture pour aller travailler, faire les courses, emmener les gamins à l'école et même nous balader, au gré de notre fantaisie, puisqu'aucune loi n'empêche le contribuable-citoyen ayant acquitté ses impôts de rouler pour son plaisir. C'est vrai... mais vous et moi avons une voiture, pas un trente-cinq tonnes, un tracteur ou un autocar... Imaginez qu'un matin, près avoir fait le plein, vous alliez mettre votre Twingo ou votre 206 devant le portail d'une raffinerie... le gardien arrive: "Qu'est-ce que vous faites là?""Je bloque, Monsieur... Je suis profondément mécontent du prix du super sans plomb avec lequel je viens de faire le plein, donc je compte empêcher la sortie des camions-citernes." Si le gardien a le sens de l'humour, vous devriez tenir cinq minutes, s'il ne l'a pas... une minute après, une voiture de police arrivera et vous collera une contravention pour stationnement irrégulier et entrave à la circulation. Et c'est là où je voulais en venir. A ma connaissance, aucun camion, aucun tracteur n'a eu de contravention pour stationnement illicite. Quand la crise sera passée, parce qu'elle se réglera, comme le disait Alfred Capus, en France, tout s'arrange, même mal... Quand tout sera rentré dans l'ordre... imaginons que, pour aller faire une course, vous laissiez, pendant quelques minutes, votre voiture en double file. Quand vous revenez, il y a un flic, ou un gendarme, ou une contractuelle, qui est en train de rédiger une contravention. "Pourquoi me mettez-vous une contravention?""Parce que vous êtes en double file". "Pas du tout, je manifeste monsieur, je bloque une partie de la chaussée pour protester contre les taxes gouvernementales sur l'essence. J'oblige les autres automobilistes à ralentir, c'est donc une opération escargot... Avez-vous mis une contravention pendant une semaine à un quelconque chauffeur de poids-lourds qui bloquait une route? Non. Ça n'est pas la peur qui vous a retenu... Je suis certain que vous êtes courageux et épris de justice. Si on vous en avait donné l'ordre, vous seriez allé au milieu des chauffeurs routiers, avec votre petit carnet à souches, glisser vos papillons sous les pare-brise. Vous ne l'avez pas fait, et c'est à votre honneur, mais s'en prendre aujourd'hui à un manifestant parce qu'il est seul et qu'il a une petite voiture, c'est lâche et injuste."Allez savoir... ça peut marcher!
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Affiche du document Et puis encore... que sais-je ?

Et puis encore... que sais-je ?

Jean Amadou

1h48min45

  • Humour
  • Livre epub
  • Livre lcp
145 pages. Temps de lecture estimé 1h49min.
Jean Amadou moque - gentiment parfois, avec efficacité toujours - les absurdités, les cocasseries et les travers de la vie des Français. Quand certains associent le scepticisme à l'âge et à la triste raison, Jean Amadou, lui, le tire vers une incorrigible ? et irrésistible ? ironie, se plaisant à donner son avis quand on ne le lui demande pas, et à nous empêcher de penser en rond sans jamais nous donner de leçons. "Alors que l'historien élabore une vaste fresque, le chroniqueur, lui, esquisse un croquis furtif, instantané d'un fait qui a attiré son attention. Le moraliste, le pamphlétaire ou l'expert ont une tâche facile. Autrement difficile est l'ambition de celui qui veut faire sourire, tâcheron acharné à dérider ses contemporains en commentant des événements qui, au mieux, leur sont indifférents, et au pire les ennuient. On hésite pour la définir entre la fatuité et l'inconscience, l'une et l'autre n'étant d'ailleurs pas incompatibles."Après "De quoi j'me mêle!" (prix Rabelais en 1998), "Vous n'êtes pas obligés de me croire!" (prix Antoine-Blondin en 1999), "Je m'en souviendrai de ce siècle!", "Journal d'un bouffon", "Et puis encore... que sais-je?" vient clore une série de recueils de chroniques dont le succès n'a cessé de se confirmer... Dans un article paru dans "Le Figaro", le philosophe Alain Finkielkraut déplore que le sentiment national n'ait plus aujourd'hui d'autre exutoire que le chauvinisme sportif. Il est vrai que l'esprit du sport, tel que l'avait défini naguère Pierre de Coubertin, s'est dégradé. Il fut un temps où l'on applaudissait l'adversaire quand son action était brillante. Il est logique que l'on encourage les siens, mais j'ai toujours un peu honte lorsque tout un stade siffle un Anglais ou un Écossais qui, au rugby, tente une pénalité. Il serait plus logique de siffler le joueur français qui a commis la faute. Je m'amuse toujours de ces "Marseillaise" lancées à plein gosier au milieu des pelouses avant le match, car après tout l'équipe que nous accueillons n'a nullement l'intention d'égorger nos fils et nos compagnes, ils viennent seulement pour nous marquer des buts ou des essais et le seul sang qui risque de couler est celui de l'arcade ouverte de Desailly ou de Pelous et, comme la règle veut que tout joueur qui saigne soit immédiatement prié d'aller se faire soigner sur la touche, le sang versé n'a guère le loisir d'abreuver les sillons. Le nationalisme est un sentiment qui m'est, sans jeu de mots, quelque peu étranger. J'adore la France, je la connais dans ses moindres recoins, quelques lustres de galas et de tournées et vingt-deux Tours de France ont fait qu'il n'y a pas de ville où je n'ai posé mes valises et de village que je n'ai traversé, mais je me sens aussi bien chez moi à Florence ou à Bruxelles qu'à Limoges, parce que la notion de frontière me dépasse. Qu'on puisse s'étriper pour une ligne imaginaire que les diplomates déplacent au gré de la fortune des militaires m'a toujours semblé étrange et, dussé-je choquer certains d'entre vous, il me serait parfaitement indifférent d'être un citoyen des États-Unis d'Europe gouverné par un président belge avec un ministre des Finances polonais. Comme cette éventualité est encore illusoire, il faut bien faire avec ce sentiment national qui s'exacerbe sur les stades. Puisqu'il doit se déchaîner, autant, cher Alain Finkielkraut, que cela soit dans les stades que sur les plaines de Champagne ou les forêts de l'Argonne. Je préfère voir les cohortes des supporters peinturlurés de bleu blanc rouge converger vers le Stade de France que vers la statue de Strasbourg, place de la Concorde. Un match de football ou de rugby, même si les passions s'y déchaînent, a un avantage indiscutable sur les affrontements militaires: le combat ne dure que quatre-vingts ou quatre-vingt-dix minutes selon la forme du ballon, on interrompt le combat pour évacuer les blessés et, à la fin de la partie, vainqueurs et vaincus se serrent la main, passent sous la douche et rentrent chez eux. Le pire risque pour les supporters est d'attraper une extinction de voix, c'est fort gênant, mais moins handicapant qu'un obus de mortier. Au lieu de le déplorer, il faut donc encourager les affrontements entre nations, dont le simple pékin n'est que spectateur. On l'a, au cours des siècles, tellement obligé à y participer, sans lui demander son avis, qu'il peut savourer la différence. Pour découvrir toute la collection Que-sais-je, cliquez ici !
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Affiche du document Les Français mode d'emploi

Les Français mode d'emploi

Jean Amadou

2h30min45

  • Humour
  • Livre epub
  • Livre lcp
201 pages. Temps de lecture estimé 2h31min.
Au fil de l'Histoire de France, Jean Amadou construit un portrait de la France et des Français sous forme de dialogue avec un Américain. Il n'épargne personne et surtout pas les icônes : Napoléon, La Marseillaise, De Gaulle, Mitterrand... et Sarkozy. Mais encore Aragon, qui affirmait que " le transport des militaires en chemin de fer peut avoir comme effet d'efféminer les troupes " jusqu'au futur maréchal Foch qui, en 1911, considérait les avions " comme de beaux jouets à l'efficacité militaire nulle ", sans oublier bien entendu les énarques, les experts de tout poil et les politiques de tous bords, qui illustrent la devise de Talleyrand : " En politique il n'y a pas de convictions, il n'y a que des circonstances. " On compte autant de traits d'esprit qu'il y a de pages.Comme les grands vins, la plume de Jean Amadou s'affine avec le temps. Dans Les Français mode d'emploi, elle est pétillante, subtile, raffinée, impertinente. Feu d'artifice d'anecdotes, de flèches savamment décochées et de bons mots cueillis dans la grande et la petite histoire, le nouveau livre du chansonnier préféré des Français est à garder sur sa table de nuit, pour s'endormir avec le sourire aux lèvres. L'injure politique, qui se pratique dans tous les pays, a atteint dans le nôtre une quasi-perfection, peut-être parce que nous la pratiquons depuis des siècles. Je vous en ai apporté la liste. Elle est réjouissante et montre à quel point l'imagination de nos politiques est inépuisable dès qu'il s'agit de crucifier leurs homologues. C'est De Gaulle disant de Pétain : " Ce fut un grand homme, je m'en souviens très bien, je l'ai vu mourir en 1925. " Sous l'Occupation, le ministre de l'Éducation se nommait Abel Bonnard, et on le surnomma à Vichy " Abel Connard ". Il était homosexuel et très proallemand. Pétain l'appelait " La Gestapette ". Clemenceau disait d'Aristide Briand : " Même quand j'aurai un pied dans la tombe, j'aurai l'autre dans le derrière de ce voyou. " Ses adversaires disaient de Jaurès : " Il faudrait lui mettre dans la peau le plomb qui lui manque dans la tête. "À force d'exalter le crime, on finit par inciter un crétin à le commettre. Charles Maurras menaçait publiquement Blum de le trucider avec un couteau de cuisine. Raymond Poincaré, dont le cousin Henri était un brillant mathématicien, était surnommé " Le cousin de l'intelligent ". Clemenceau, encore lui, en remettait une couche : " Briand ne sait rien et il comprend tout, Poincaré sait tout et il ne comprend rien. " Édouard Hierrot disait en parlant de Le Trocquer, qui avait perdu une main pendant la guerre de 14-18 : " C'est le seul manchot que je connaisse qui touche des deux mains. " Maurice Thorez traita Blum " d'abject animal ", Fallières se fît traiter de " bœuf tout juste bon à mener à l'abattoir ", Jules Moch de " faisan ", Guy Mollet de " limace " et Paul Reynaud de " rat ". Mitterrand se fit traiter de " Madone des aéroports " par Poniatowski, et lui-même épingla Giscard d'un " Mozart de la manivelle ". Alain Krivine lui le traitait de " vieux crabe ". Édith Cresson disait de Bérégovoy : " C'est une enflure ", et Rocard de Mitterrand : " Ça n'est pas un honnête homme. " De son côté, Mitterrand, à la fin de son second septennat, quand on lui demandait qui il voyait pour lui succéder répondait : " Dans l'ordre, Balladur, Fabius, Chirac, mon chien, Rocard. " Marie-France Garaud, qui fut avec Pierre Juillet l'égérie de Chirac, laissa tomber, quand le maire de Paris se sépara d'elle : " Je croyais qu'il était du marbre dont on fait les statues, il n'était que de la faïence dont on fait les bidets. " J'aurais garde d'oublier le jugement d'André Santini sur Arpaillange, ministre de la Justice : " Saint Louis rendait la justice sous un chêne, Arpaillange la rend comme un gland. " Cela touche à la poésie. Après la dissolution de 1997, qui amena Jospin au pouvoir, Bayrou déclara : " Moi, quand je fais un saut à l'élastique, je m'attache à un élastique. " Quand Daniel Cohn-Bendit vint conforter le " oui " au référendum sur la Constitution, Chevènement dit aimablement : " On voit bien que c'est un Allemand, il revient en France tous les trente ans. " Mais l'injure la plus surprenante, cerise sur le gâteau, est : " Espèce de vieil enc... ", lancée à l'Assemblée nationale par Jeannette Vermersch, députée communiste et épouse de Maurice Thorez, à Maurice Schumann, ministre des Affaires étrangères et l'un des pères fondateurs de l'Europe. Injure inattendue d'abord parce qu'elle fut lancée par une femme et surtout parce qu'elle ne s'appuyait sur aucune preuve vérifiable.
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