Documents pour «Robert Laffont»

Documents pour "Robert Laffont"
Affiche du document Angéline

Angéline

Michel Jeury

2h48min00

  • Littérature régionale
  • Livre epub
  • Livre lcp
224 pages. Temps de lecture estimé 2h48min.
Sous le Second Empire, dans le Périgord, une "demoiselle de compagnie" fait l'apprentissage de la vie 1857. Angéline, fille d'un forgeron républicain, est engagée par les Gardiency, "bourgeois éclairés" et bonapartistes prudents. Élevée dans la tradition républicaine qui vénère le savoir comme arme de l'indépendance, Angéline a le goût des romans et de la réflexion, la curiosité du monde et un bon sens solidement étayé par la volonté. Cependant, rien n'est plus dépaysant que cet univers où la plonge son emploi: dans une maison confortable et d'apparence sage, elle découvre les eaux troubles des secrets de famille, des haines anciennes, des rivalités politiques et des amours.Son arrivée chez les Gardiency déclenche, bien malgré elle, des jalousies et des passions jusqu'alors enfouies dans les silences de la bienséance bourgeoise. Robert Gardiency, le maître de maison, se veut un homme "moderne". Mais ses rapports avec sa mère et son épouse ne résistent pas à l'attirance qui le pousse vers Angéline. Alors qu'il se fait de nombreux ennemis parmi les habitants du Périgord qu'il veut convaincre de son idéal de progrès et d'hygiène, c'est à l'intérieur même de sa maison que le drame se noue. Angéline, amoureuse de lui autant qu'elle ose l'être, met sa vie entière à sa disposition.Dans un roman où fourmillent les détails réalistes sur une époque agitée et les personnages secondaires forts, Michel Jeury parvient à donner toute son ampleur humaine à la vérité d'un lieu autant que d'une période où se construisait la "France moderne". Une femme dans la soixantaine apparut, assez grande, les épaules larges, un visage étroit, anguleux, la peau tendue sur ses pommettes osseuses. Elle était vêtue d'une robe noire, allongée par la taille très haute. Elle se tourna vers moi et me toisa sans aménité.? Ah, c'est vous, Angéline? Il n'y a jamais eu d'Angéline ici. Mais il faut un commencement à tout!Sans doute, la douairière de Vaillac, cette Mme Henriette qui, selon marraine Clo, menait son monde au doigt et à l'œil et me ferait la vie dure. Je répondis sèchement que je m'appelais bien Angéline et que je ne comptais pas changer de prénom. Elle pinça un peu plus sa bouche serrée, puis releva sa lèvre supérieure en une moue de mépris.? Ça vaut la peine d'avoir des oreilles à la tête pour entendre une jeune fille pauvre parler sur ce ton!Je sentis le rouge de la honte et de la colère me brûler les joues. À mon tour, je pinçai les lèvres, retins la réplique que j'avais sur le bout de la langue. Elle frotta son nez pointu d'un long index, qui n'était qu'un os enveloppé de peau sèche. Puis elle secoua une bourse où tintèrent l'or et l'argent. Elle en sortit une pièce de dix sous, regarda la face de Napoléon comme si elle allait la baiser, en retenant un soupir, la tendit au valet qui avait porté ma malle.? Voilà pour toi, Félix. Tu peux t'en aller, maintenant. Cette jeune personne n'est pas une vraie demoiselle. C'est une paysanne un peu dégrossie qui se croit instruite. Elle est sûrement assez forte pour monter son bagage toute seule!Marraine Clo m'avait prévenue. "Tu boiras les affronts doux comme lait et tu feras mine d'avoir avalé ta langue!" Je regardai Mme Henriette en face.? Je ne me crois pas instruite, dis-je. Mais il est vrai que je suis une paysanne. Oui, je peux monter mon bagage toute seule!Mme Henriette se dérida un peu et je crus presque, une seconde, qu'elle allait sourire.? Nous verrons bien ce que vous êtes. Quant à moi, vous savez sans doute que je suis Mme Joseph. Mais on m'appelle familièrement Mme Henriette. Vous me direz "madame" tout court. Pour ce qui touche la maison et les gens, la nourriture, les vêtements, c'est moi qui tiens le timon et je veux tout à mon mot. Il en ira de même pour votre vie avec nous, vos obligations et toutes vos affaires. Ce midi, vous vous reposerez dans votre chambre, car vous devez être fatiguée. Marie-Petite vous apportera un bol de soupe et vous ne perdrez pas de temps pour vous installer. Emmanuel va vous conduire à la chambre verte, que je vous ai donnée.Elle joignit les mains devant sa maigre poitrine, on eût dit qu'elle serrait sa bourse sur son cœur. Puis elle me lorgna d'un air de pitié et de dégoût qui faillit me lever le cœur.? De toute façon, vous ne resterez pas longtemps dans cette maison, je vous le promets.J'ouvris la bouche pour répondre. Elle m'imposa silence d'un regard impérieux.? Enfin, vous ne suez pas de la figure. Et vos mains...Je plaquai mes paumes contre ma robe; elles étaient sèches et j'aurais pu les montrer, mais je refusai cette humiliation. Mme Henriette me tourna le dos d'un air de souveraine outragée, puis elle s'éloigna vers le fond du couloir, à gauche du vestibule, à petits pas, en balayant les carreaux avec la queue de sa robe.
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Affiche du document Le jeune amour

Le jeune amour

Michel Jeury

2h15min45

  • Romans et nouvelles
  • Livre epub
  • Livre lcp
181 pages. Temps de lecture estimé 2h16min.
Tout à la fois chronique de l'après-guerre et roman d'initiation, Le Jeune Amour est aussi un roman autobiographique. 1950, une bourgade de la Dordogne. Gil Jallas, dix-sept ans, beau garçon, l'esprit et les sens aiguisés, rêve d'entrer à l'université et de devenir un grand écrivain sous le pseudonyme rutilant de Gil Blas. Hélas, la réalité n'est pas un rêve. Sa mère, simple ouvrière, ne peut lui payer des études et, en guise d'écriture, c'est à celles de la perception qu'il va s'atteler dès qu'il a passé la première partie de son bac. Un vrai travail, un salaire et tout le futur d'un fonctionnaire. Par bonheur, la vie possède plus de ressources qu'il n'y paraît parfois. La perception se révèle un haut lieu stratégique pour l'apprentissage de la réalité nécessaire à un futur écrivain : c'est là que convergent les rumeurs du bourg, les complots, les rancœurs et les affaires de cœur. Et les secrets, dans ces années, ils abondent. La guerre a cessé il y a peu. La résistance et les compromissions rôdent encore dans tous les esprits. C'est l'heure froide de la vengeance. L'heure aussi où les plus malins, les plus forts veulent en profiter pour asseoir leur pouvoir tandis que les autres cherchent tout simplement à survivre avec les moyens du bord. Ainsi " Monsieur l'Adjoint au maire ', Adrien Lécuyer, au passé trouble de vrai-faux résistant, patron d'entreprise, veut se construire une carrière politique. Il utilise sans scrupule les uns et les autres pour parvenir à ses fins... Ainsi la belle, la trop belle et trop légère Marie, dont l'époux, le ténébreux et dangereux Pierre, ne sait pas échapper à son destin de petit malfrat... Devant la beauté de Marie, Gil fond. Il se consume d'un amour adolescent, terrible et joyeux, qui se sait aussi éphémère qu'un printemps. Pour elle, il se veut le Prince charmant, le redresseur de torts. Il déploie tous ses talents, même ceux qu'il s'ignorait : faussaire et écrivain public de lettres vengeresses. Mais ils sont nombreux, presque tout un village, à vouloir jouer avec les mensonges et les faux semblants. Un jeu dangereux qui tournera mal... Pour une certaine raison, il est assez content. Il a un béguin, qui lui tient chaud au cœur, bien que peu avouable. Il aime une femme mariée. Il rêve d'elle toutes les nuits et ne l'oublie pas le jour. Certains soirs, il songe à sa belle et à la mort. Les Russes ont la bombe atomique depuis un an, la guerre vient d'éclater en Corée. Elle risque de devenir mondiale et de s'achever sous un déluge de feu qui n'épargnera personne. Il se dit, et il n'est pas le seul, qu'il aimerait bien connaître l'amour avant d'être changé en fumée. Vivre l'amour, enfin, celui que la main atteint et que le corps partage. Passer une nuit entière dans le lit d'une jolie femme. Après ça, la planète pourra sauter !Sa dulcinée vit seule, son mari l'a quittée, circonstance qui atténue le péché et laisse à Gil un bout d'espoir. Mais elle a presque trente ans. Ou un peu plus de trente ans. Il ne sait pas au juste et il n'a pas le courage de se renseigner. Elle a l'air plus jeune que certaines femmes de vingt-cinq ans. Elle est menue, vive, blonde, elle a de grands yeux bleus, presque violets. Elle serait la plus jolie d'Aquitaine et de Paris, si quelques dents gâtées n'abîmaient son sourire, oh à peine, et puis ça la rend plus humaine. Mais elle a un adorable petit nez. Le nez gâche souvent les plus fières beautés : celui de la dame que Gil aime pimente et parfait la sienne. Elle a du monde au balcon, des genoux à vous précipiter dans les tourments éternels, et elle oublie souvent de les cacher. Seigneur, si elle les ouvrait pour moi et que mon cœur éclate sur le pas de la porte... Eh bien, je mourrais dans ses bras et je ne saurais jamais si les Russes et les Américains ont foutu le feu au monde, à la fin ! Voilà. Il était déjà amoureux à seize ans. Maintenant, il la voit plus souvent, presque tous les jours. Elle est gentille avec lui, un peu chineuse, un peu tendre aussi, mais à la façon d'une grande sœur. Pour elle, il n'est qu'un petit garçon tout juste en âge de porter des pantalons longs. Une fois, tout de même, il a chipé au vol une réflexion consolante qu'elle lançait à sa mère... Car elle est aussi la meilleure amie de Félicia Jallas, ce qui multiplie les occasions de la rencontrer, mais aggrave l'embarras de Gil et aiguise son supplice. Elle l'appelle " ma doucette ', un nom de salade. Gil est très gêné. Elle a dit : " Oh, ma doucette, je ne sais pas si tu as remarqué, ton fiston commence à devenir beau gars. Ça ne nous rajeunit pas ! ' La vie est compliquée, il faudrait lire mille romans pour s'y retrouver. Et encore, les romans... La réalité est peut-être pire, va savoir. Il est heureux de rester à Saint-Veillant. Il ne perdra pas de vue les grands yeux violets, le nez mutin et le corsage plein. D'un autre côté, il aimerait s'en aller vivre dans une grande ville, comme n'importe quel héros de roman. Il croiserait par centaines des jeunes filles et des jeunes femmes, il finirait par se trouver un nouvel amour et oublier Marie.
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Affiche du document Journal d'un bouffon

Journal d'un bouffon

Jean Amadou

2h20min15

  • Humour
  • Livre epub
  • Livre lcp
187 pages. Temps de lecture estimé 2h20min.
En ces temps préélectoraux plus que jamais, comment résister au plaisir d'épingler les bizarreries, les cocasseries, les incohérences voire les absurdités du folklore politique français? "Les Français sont un peuple étrange, incompréhensible pour les étrangers qui nous contemplent avec des yeux ahuris. Nous sommes les seuls en Europe à nous passionner pour le feuilleton politique et à afficher dans le même temps un taux d'abstention record quand arrivent les échéances électorales. Les seuls à posséder une foultitude de partis, rassemblements, mouvements, que rien ne sépare en apparence sinon l'ambition de ceux qui les dirigent. [...] La politique française, dans ses rebondissements quotidiens et ses dialogues somptueux, relègue "Loft Story' au rang de divertissement de patronage."Avec ce quatrième florilège de ses billets d'humeur sur Europe 1, Jean Amadou nous propose une nouvelle sélection de ses chroniques, les plus récentes et les plus savoureuses.On reconnaît la plume chatouilleuse et incisive, la légèreté du sceptique et la pertinence de l'observateur averti. Une ironie irrésistible. Quelle semaine nous avons vécue! Ces événements en cascade sont une preuve supplémentaire de cette évidence: les Français sont totalement imprévisibles. C'est ce qui rend ce pays si difficile à gouverner. Gouverner, c'est prévoir dit le proverbe... donc les princes qui se meuvent sous les lambris dorés s'efforcent de prévoir. Ils sont bardés de conseillers, mélange de jeunes loups aux dents aiguisées et de vieux renards dont l'expérience pallie l'usure des molaires. Chaque matin, ils étalent sous le nez de leur patron un état des lieux... température ambiante... prévisions à court et à long termes. C'est en cela d'ailleurs que, jadis, Edouard Herriot, vieux cacique radical-socialiste rompu à toutes les roueries, comparaît la politique à la météo. C'est, disait-il, l'art de prévoir les courants d'air, et la météo en ce temps-là n'allait guère au-delà du lendemain. Elle a fait des progrès... on sait désormais, grâce aux satellites, quel temps il fera dans cinq jours, mais aucun conseiller de Matignon ne dispose d'ordinateur capable de lui dévoiler ce que les Français feront le lendemain. Lionel Jospin naviguait depuis trois ans sur une mer d'huile, avec des alizés portants. Il y avait bien eu quelques grains, quelque houle, mais en bon capitaine il avait su réduire la toile, mettre à la cape et s'en sortir sans que les passagers fussent incommodés, et brusquement, cette semaine, sans que le baromètre l'en avertisse, il a pris de plein fouet un coup de vent que personne n'avait vu venir. Il a eu beau crier: "Tout le monde sur le pont", Fabius est resté dans son hamac et Chevènement, qui avait évacué le navire, ricanait dans sa chaloupe. Que s'est-il donc passé? Une chose très simple. Les pêcheurs ayant bloqué les ports et obtenu satisfaction, les autres catégories d'utilisateurs de produits pétroliers se sont dit: "Tiens, tiens... Si on en faisait autant", et les routiers s'y sont collés, suivis par les taxis, les ambulanciers, les agriculteurs, les conducteurs d'autocars, les auto-écoles... bref, tous ceux qui, dans leur métier, sont obligés de passer à la pompe et qui voyaient le prix du litre augmenter chaque matin. Songez qu'il y a dix ans, un automobiliste déboursait une certaine somme pour mettre de l'essence dans son réservoir. Avec cette dépense, il allait par exemple de la place de la Concorde à Paris jusqu'à Dijon. Trois ans après, il s'arrêtait à Melun... et aujourd'hui, il a juste assez d'essence pour aller de la Concorde à la gare de Lyon prendre le train pour Dijon. Alors, vous me direz, il n'y a pas que les routiers, les agriculteurs ou les taxis à souffrir des taxes que l'État prélève sur l'essence... il y a "nous', vous et moi, qui nous servons de notre voiture pour aller travailler, faire les courses, emmener les gamins à l'école et même nous balader, au gré de notre fantaisie, puisqu'aucune loi n'empêche le contribuable-citoyen ayant acquitté ses impôts de rouler pour son plaisir. C'est vrai... mais vous et moi avons une voiture, pas un trente-cinq tonnes, un tracteur ou un autocar... Imaginez qu'un matin, près avoir fait le plein, vous alliez mettre votre Twingo ou votre 206 devant le portail d'une raffinerie... le gardien arrive: "Qu'est-ce que vous faites là?""Je bloque, Monsieur... Je suis profondément mécontent du prix du super sans plomb avec lequel je viens de faire le plein, donc je compte empêcher la sortie des camions-citernes." Si le gardien a le sens de l'humour, vous devriez tenir cinq minutes, s'il ne l'a pas... une minute après, une voiture de police arrivera et vous collera une contravention pour stationnement irrégulier et entrave à la circulation. Et c'est là où je voulais en venir. A ma connaissance, aucun camion, aucun tracteur n'a eu de contravention pour stationnement illicite. Quand la crise sera passée, parce qu'elle se réglera, comme le disait Alfred Capus, en France, tout s'arrange, même mal... Quand tout sera rentré dans l'ordre... imaginons que, pour aller faire une course, vous laissiez, pendant quelques minutes, votre voiture en double file. Quand vous revenez, il y a un flic, ou un gendarme, ou une contractuelle, qui est en train de rédiger une contravention. "Pourquoi me mettez-vous une contravention?""Parce que vous êtes en double file". "Pas du tout, je manifeste monsieur, je bloque une partie de la chaussée pour protester contre les taxes gouvernementales sur l'essence. J'oblige les autres automobilistes à ralentir, c'est donc une opération escargot... Avez-vous mis une contravention pendant une semaine à un quelconque chauffeur de poids-lourds qui bloquait une route? Non. Ça n'est pas la peur qui vous a retenu... Je suis certain que vous êtes courageux et épris de justice. Si on vous en avait donné l'ordre, vous seriez allé au milieu des chauffeurs routiers, avec votre petit carnet à souches, glisser vos papillons sous les pare-brise. Vous ne l'avez pas fait, et c'est à votre honneur, mais s'en prendre aujourd'hui à un manifestant parce qu'il est seul et qu'il a une petite voiture, c'est lâche et injuste."Allez savoir... ça peut marcher!
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Affiche du document Et puis encore... que sais-je ?

Et puis encore... que sais-je ?

Jean Amadou

1h48min45

  • Humour
  • Livre epub
  • Livre lcp
145 pages. Temps de lecture estimé 1h49min.
Jean Amadou moque - gentiment parfois, avec efficacité toujours - les absurdités, les cocasseries et les travers de la vie des Français. Quand certains associent le scepticisme à l'âge et à la triste raison, Jean Amadou, lui, le tire vers une incorrigible ? et irrésistible ? ironie, se plaisant à donner son avis quand on ne le lui demande pas, et à nous empêcher de penser en rond sans jamais nous donner de leçons. "Alors que l'historien élabore une vaste fresque, le chroniqueur, lui, esquisse un croquis furtif, instantané d'un fait qui a attiré son attention. Le moraliste, le pamphlétaire ou l'expert ont une tâche facile. Autrement difficile est l'ambition de celui qui veut faire sourire, tâcheron acharné à dérider ses contemporains en commentant des événements qui, au mieux, leur sont indifférents, et au pire les ennuient. On hésite pour la définir entre la fatuité et l'inconscience, l'une et l'autre n'étant d'ailleurs pas incompatibles."Après "De quoi j'me mêle!" (prix Rabelais en 1998), "Vous n'êtes pas obligés de me croire!" (prix Antoine-Blondin en 1999), "Je m'en souviendrai de ce siècle!", "Journal d'un bouffon", "Et puis encore... que sais-je?" vient clore une série de recueils de chroniques dont le succès n'a cessé de se confirmer... Dans un article paru dans "Le Figaro", le philosophe Alain Finkielkraut déplore que le sentiment national n'ait plus aujourd'hui d'autre exutoire que le chauvinisme sportif. Il est vrai que l'esprit du sport, tel que l'avait défini naguère Pierre de Coubertin, s'est dégradé. Il fut un temps où l'on applaudissait l'adversaire quand son action était brillante. Il est logique que l'on encourage les siens, mais j'ai toujours un peu honte lorsque tout un stade siffle un Anglais ou un Écossais qui, au rugby, tente une pénalité. Il serait plus logique de siffler le joueur français qui a commis la faute. Je m'amuse toujours de ces "Marseillaise" lancées à plein gosier au milieu des pelouses avant le match, car après tout l'équipe que nous accueillons n'a nullement l'intention d'égorger nos fils et nos compagnes, ils viennent seulement pour nous marquer des buts ou des essais et le seul sang qui risque de couler est celui de l'arcade ouverte de Desailly ou de Pelous et, comme la règle veut que tout joueur qui saigne soit immédiatement prié d'aller se faire soigner sur la touche, le sang versé n'a guère le loisir d'abreuver les sillons. Le nationalisme est un sentiment qui m'est, sans jeu de mots, quelque peu étranger. J'adore la France, je la connais dans ses moindres recoins, quelques lustres de galas et de tournées et vingt-deux Tours de France ont fait qu'il n'y a pas de ville où je n'ai posé mes valises et de village que je n'ai traversé, mais je me sens aussi bien chez moi à Florence ou à Bruxelles qu'à Limoges, parce que la notion de frontière me dépasse. Qu'on puisse s'étriper pour une ligne imaginaire que les diplomates déplacent au gré de la fortune des militaires m'a toujours semblé étrange et, dussé-je choquer certains d'entre vous, il me serait parfaitement indifférent d'être un citoyen des États-Unis d'Europe gouverné par un président belge avec un ministre des Finances polonais. Comme cette éventualité est encore illusoire, il faut bien faire avec ce sentiment national qui s'exacerbe sur les stades. Puisqu'il doit se déchaîner, autant, cher Alain Finkielkraut, que cela soit dans les stades que sur les plaines de Champagne ou les forêts de l'Argonne. Je préfère voir les cohortes des supporters peinturlurés de bleu blanc rouge converger vers le Stade de France que vers la statue de Strasbourg, place de la Concorde. Un match de football ou de rugby, même si les passions s'y déchaînent, a un avantage indiscutable sur les affrontements militaires: le combat ne dure que quatre-vingts ou quatre-vingt-dix minutes selon la forme du ballon, on interrompt le combat pour évacuer les blessés et, à la fin de la partie, vainqueurs et vaincus se serrent la main, passent sous la douche et rentrent chez eux. Le pire risque pour les supporters est d'attraper une extinction de voix, c'est fort gênant, mais moins handicapant qu'un obus de mortier. Au lieu de le déplorer, il faut donc encourager les affrontements entre nations, dont le simple pékin n'est que spectateur. On l'a, au cours des siècles, tellement obligé à y participer, sans lui demander son avis, qu'il peut savourer la différence. Pour découvrir toute la collection Que-sais-je, cliquez ici !
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Affiche du document Les Français mode d'emploi

Les Français mode d'emploi

Jean Amadou

2h30min45

  • Humour
  • Livre epub
  • Livre lcp
201 pages. Temps de lecture estimé 2h31min.
Au fil de l'Histoire de France, Jean Amadou construit un portrait de la France et des Français sous forme de dialogue avec un Américain. Il n'épargne personne et surtout pas les icônes : Napoléon, La Marseillaise, De Gaulle, Mitterrand... et Sarkozy. Mais encore Aragon, qui affirmait que " le transport des militaires en chemin de fer peut avoir comme effet d'efféminer les troupes " jusqu'au futur maréchal Foch qui, en 1911, considérait les avions " comme de beaux jouets à l'efficacité militaire nulle ", sans oublier bien entendu les énarques, les experts de tout poil et les politiques de tous bords, qui illustrent la devise de Talleyrand : " En politique il n'y a pas de convictions, il n'y a que des circonstances. " On compte autant de traits d'esprit qu'il y a de pages.Comme les grands vins, la plume de Jean Amadou s'affine avec le temps. Dans Les Français mode d'emploi, elle est pétillante, subtile, raffinée, impertinente. Feu d'artifice d'anecdotes, de flèches savamment décochées et de bons mots cueillis dans la grande et la petite histoire, le nouveau livre du chansonnier préféré des Français est à garder sur sa table de nuit, pour s'endormir avec le sourire aux lèvres. L'injure politique, qui se pratique dans tous les pays, a atteint dans le nôtre une quasi-perfection, peut-être parce que nous la pratiquons depuis des siècles. Je vous en ai apporté la liste. Elle est réjouissante et montre à quel point l'imagination de nos politiques est inépuisable dès qu'il s'agit de crucifier leurs homologues. C'est De Gaulle disant de Pétain : " Ce fut un grand homme, je m'en souviens très bien, je l'ai vu mourir en 1925. " Sous l'Occupation, le ministre de l'Éducation se nommait Abel Bonnard, et on le surnomma à Vichy " Abel Connard ". Il était homosexuel et très proallemand. Pétain l'appelait " La Gestapette ". Clemenceau disait d'Aristide Briand : " Même quand j'aurai un pied dans la tombe, j'aurai l'autre dans le derrière de ce voyou. " Ses adversaires disaient de Jaurès : " Il faudrait lui mettre dans la peau le plomb qui lui manque dans la tête. "À force d'exalter le crime, on finit par inciter un crétin à le commettre. Charles Maurras menaçait publiquement Blum de le trucider avec un couteau de cuisine. Raymond Poincaré, dont le cousin Henri était un brillant mathématicien, était surnommé " Le cousin de l'intelligent ". Clemenceau, encore lui, en remettait une couche : " Briand ne sait rien et il comprend tout, Poincaré sait tout et il ne comprend rien. " Édouard Hierrot disait en parlant de Le Trocquer, qui avait perdu une main pendant la guerre de 14-18 : " C'est le seul manchot que je connaisse qui touche des deux mains. " Maurice Thorez traita Blum " d'abject animal ", Fallières se fît traiter de " bœuf tout juste bon à mener à l'abattoir ", Jules Moch de " faisan ", Guy Mollet de " limace " et Paul Reynaud de " rat ". Mitterrand se fit traiter de " Madone des aéroports " par Poniatowski, et lui-même épingla Giscard d'un " Mozart de la manivelle ". Alain Krivine lui le traitait de " vieux crabe ". Édith Cresson disait de Bérégovoy : " C'est une enflure ", et Rocard de Mitterrand : " Ça n'est pas un honnête homme. " De son côté, Mitterrand, à la fin de son second septennat, quand on lui demandait qui il voyait pour lui succéder répondait : " Dans l'ordre, Balladur, Fabius, Chirac, mon chien, Rocard. " Marie-France Garaud, qui fut avec Pierre Juillet l'égérie de Chirac, laissa tomber, quand le maire de Paris se sépara d'elle : " Je croyais qu'il était du marbre dont on fait les statues, il n'était que de la faïence dont on fait les bidets. " J'aurais garde d'oublier le jugement d'André Santini sur Arpaillange, ministre de la Justice : " Saint Louis rendait la justice sous un chêne, Arpaillange la rend comme un gland. " Cela touche à la poésie. Après la dissolution de 1997, qui amena Jospin au pouvoir, Bayrou déclara : " Moi, quand je fais un saut à l'élastique, je m'attache à un élastique. " Quand Daniel Cohn-Bendit vint conforter le " oui " au référendum sur la Constitution, Chevènement dit aimablement : " On voit bien que c'est un Allemand, il revient en France tous les trente ans. " Mais l'injure la plus surprenante, cerise sur le gâteau, est : " Espèce de vieil enc... ", lancée à l'Assemblée nationale par Jeannette Vermersch, députée communiste et épouse de Maurice Thorez, à Maurice Schumann, ministre des Affaires étrangères et l'un des pères fondateurs de l'Europe. Injure inattendue d'abord parce qu'elle fut lancée par une femme et surtout parce qu'elle ne s'appuyait sur aucune preuve vérifiable.
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Affiche du document La dame des 35 heures

La dame des 35 heures

Béatrix De L'AULNOIT

57min45

  • Politique
  • Livre epub
  • Livre lcp
77 pages. Temps de lecture estimé 58min.
Un pamphlet mordant sur la femme politique la plus ambitieuse de sa génération. Pour tous, elle est "Martine". Truculente, elle a la dent dure, elle fait rire. Et personne au monde n'est épargné. "Nuls" sont les journalistes, les députés de droite, les grands patrons français, les syndicalistes, les fonctionnaires... Et même ses conseillers qui, au ministère, craignent de lui soumettre un dossier.Elle règne au firmament des sondages. À l'inverse de son père, Jacques Delors, elle se voit déjà à Matignon ou à l'Élysée. N'a-t-elle pas donné les 35 heures à la France? Oui, mais elle a aussi berné les patrons et rallumé la lutte des classes. La ministre Aubry a réussi un exploit inédit: les syndicats sont avec leurs adversaires sur les barricades. La CGT, la CFDT et FO ne lui pardonnent pas le "mépris" qu'elle affiche pour les partenaires sociaux, et s'inquiètent de l'addition de deux cents milliards que salariés et contribuables vont devoir se partager.De son rôle au sein du Parti socialiste au bilan mitigé de son passage au gouvernement, de ses relations avec Pierre Mauroy, Dominique Strauss-Khan ou Ernest-Antoine Seillière à son élection à la mairie de Lille..., Philippe Alexandre et Béatrix de l'Aulnoit nous dévoilent les revers de la fulgurante et spectaculaire ascension de Martine Aubry. "Ah, vous écrivez sur..." La phrase reste en l'air. On tremble de prononcer le nom qui va déclencher des fureurs, des malédictions, des secousses telluriques. Ce livre est la plus téméraire, la plus folle des entreprises. Martine Aubry est aussi sacrée que ces paisibles ruminants qui traversent les rues de Bombay au milieu de la foule. C'est blasphémer que de la considérer bêtement comme une femme exerçant des responsabilités publiques.Depuis son apparition sur la scène, le monde entier la contemple comme une icône. Avant de l'approcher, il faut se prosterner. Un jour ou l'autre, tous sont tombés en extase: les grands patrons l'ont accueillie dans leurs cénacles, les socialistes l'ont choisie comme diva de leurs congrès, les femmes l'ont désignée comme porte-drapeau de leurs combats, les députés de droite l'auraient presque applaudie au Palais-Bourbon, les " sauvageons " des banlieues se bousculaient pour être photographiés avec elles.Les journalistes l'ont révélée à une France en mal de femme à aimer. Depuis Simone Veil, les médias, largement féminisés, cherchaient une héroïne. Édith Cresson n'avait même pas tenu une saison. Il leur fallait une star pour se faire pardonner d'avoir été trop cruels envers celle que Mitterrand leur avait imposée.
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Affiche du document Kennedy Junior

Kennedy Junior

Pierre MÉROT

51min00

  • Romans et nouvelles
  • Livre epub
  • Livre lcp
68 pages. Temps de lecture estimé 51min.
C'est pas toujours facile d'avoir des parents altermondialistes lorsqu'on aime les choses bien rangées...Pierre Mérot retrouve les chemins ludiques de la satire sociale et joyeuse, en faisant le portrait d'un jeune adolescent " réactionnaire " élevé par des parents bobos. Kennedy Junior a treize ans et vit avec ses parents Ruth et Bob, sa sœur Maria et un boxer ronfleur nommé Carpette. Telle est la vision de sa famille que le petit Ulysse - de son vrai nom - retranscrit sur son blog : ses parents s'appellent en réalité Anne & Loïc, tous deux enseignants, et sa sœur de quinze ans se prénomme en fait Antigone. Ah, il ne faudrait pas oublier la petite dernière de sept ans, Pénélope, baptisée " In-Vitro ", sujet de toutes les expériences idéologiques du petit Ulysse. Cette sainte famille habitant le sympathique IXe arrondissement (" boboland "). Le petit Kennedy ne supporte pas ses parents et leur mollesse face à la vie. Lui, la sienne, il la passe sur Internet, à y trafiquer des devoirs ou à explorer les délices interdits que les webcams peuvent libérer, et propager... Son étendard, celui qu'il s'est choisi, est étoilé et à bandes rouges, ça sera les USA ! Kennedy Jr. se définit tel un " homme de droite " de treize ans, jusqu'à cette soirée d'anniversaire chez un ami, Alexis, et la rencontre d'une petite Rosa, qui vit en face dans le XVIIIe populo... RÉSUMÉ I. Croquettes pour chiens : où l'on découvre la famille du narrateur, un jeune garçon de treize ans qui a rebaptisé sa famille : ses parents, Anne et Loïc, sont devenus Ruth et Bob, sa grande sœur Antigone, Maria et la petite dernière, Pénélope, In-Vitro. Lui-même s'est présenté sous le prénom de Kennedy Jr. C'est un jeune adolescent qui tient un blog et qui se définit comme un " homme de droite ". En opposition à ses parents, deux professeurs bobos. Dans ce premier chapitre, il est question du conflit palestino-israélien et des lancements de roquettes sur Israël et de la première méchante blague de Kennedy Jr. : il fait croire à sa petite sœur que ces roquettes sont des croquettes, pour la simple raison que les juifs sont des chiens. II. L'ineffable lycée : Kennedy Jr. nous présente son père, professeur dans un lycée de banlieue, où il essaie d'intéresser les élèves au grec. Un joli passage sur les " hellénistes ". Il nous présente aussi leur grand appartement dans le IXe à Boboland, appartement qui vient du côté de ses grands-parents maternels, de riches industriels. Kennedy Jr. soupçonne son père d'avoir une maîtresse après avoir découvert des textes érotiques d'une de ses collègues. III. Rosa la spartakiste : Kennedy Jr. participe à l'anniversaire de son ami Alexis dans un autre grand appartement : alcool, drogue, partouze, pornographie à tout-va et apparition d'une jeune fille, coup de foudre de Kennedy Jr. : Rosa, fille d'un plombier dans le XVIIIe arrondissement prolétaire. La soirée bascule par une tentative de suicide d'Alexis, qui, apprend-on, est homo. Tout finit par l'intervention de la police dans un appartement de mômes dépravés. Kennedy Jr. est amoureux. IV. Le tunnel : Kennedy devient un révolutionnaire. Il revient sur la famille riche et méprisable de sa mère puis raconte l'histoire de la famille de son père, les Poulet, des Bretons modestes, s'attardant sur un aïeul, capitaine et voyageur, Poulet l'Africain. Mais aussi sur son oncle Rahoncle, mix de Rahan et de son oncle et sur l'histoire de son grand-père Yvon qui, repoussé dans un bureau par son épouse, a débuté, selon Kennedy, le creusement d'un tunnel pour y déposer, à l'instar des pharaons, ses objets les plus précieux : ses outils, car il a toujours été bricoleur. V. La chauve-souris : où l'on apprend que Pénélope " In Vitro " fait des cauchemars de chauve-souris. Kennedy Jr. ayant raconté à sa petite sœur que le monsieur dans la télé, le président Sarkozy, était un vampire, et que lui et ses amis allaient tous les dévorer.VI. L'étonnant voyage de Bob en Côte de Nacre : où l'on apprend que Bob a quitté le domicile conjugal, qu'il a subi une inspection dans sa classe et qu'il entretient via Facebook une relation avec une jeune élève d'origine maghrébine, Soraya, dix-sept ans, un cul d'enfer. VII. Opération Dracula : Kennedy, Alexis, Rosa, Coquelicot, un génie de l'informatique et de l'explosif, et Sniper-Doigt-d'honneur, une jolie gosse, tous les cinq veulent lancer une opération d'insurrection contre Sarkozy et ses sbires. VIII. Antigone : où Kennedy raconte une nuit passée seul avec sa grande sœur à boire du Mescal alors que leurs parents avaient abandonné le domicile. Un très joli passage d'amour fraternel flirtant avec l'inceste. IX. Projet de dynamitage de Dinard : laissés seuls, les trois enfants décident d'aller à Dinard dans la propriété des grands-parents riches pour tout péter. Mais échec de l'explosif de Coquelicot, et retour à la maison, où le couple se rabiboche. X. En ce temps-là j'étais en mon adolescence : le couple Ruth & Bob s'est retrouvé sur un new deal libertin. Et Kennedy Jr. apprend que la classe de Rosa a été choisie pour aller à l'Élysée... Rosa comptant s'y rendre avec de l'explosif de Coquelicot." Les explosifs de Coquelicot, je les connais ! ", Kennedy Jr.,Ulysse Poulet.
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Affiche du document Mille pardons

Mille pardons

Guillemette de SAIRIGNÉ

1h28min30

  • Philosophie
  • Livre epub
  • Livre lcp
118 pages. Temps de lecture estimé 1h28min.
Une grande enquête sur un sujet universel : le pardon, vu sous l'angle psychologique, médical, historique, philosophique, théologique. Pour la première fois, une grande enquête (interviews, entretiens, histoires vécues) sur un sujet de tous lieux et de tous temps : le pardon. Guillemette de Sairigné donne la parole à celles et ceux qui ont eu à donner ou à recevoir un pardon. Au-delà des concepts très actuels de repentance et de résilience, voici des hommes et des femmes dont la vie a basculé une fois, puis une seconde fois selon qu'ils avaient ou non pardonné. Grâce à leurs étonnants témoignages, on appréciera la complexité et la diversité de leurs comportements, on comprendra la part centrale de cette expérience dans une existence.Pardonner à son ennemi, à son bourreau, à l'assassin de son enfant, à des parents mal traitants, à qui vous a trahi, calomnié, transmis le sida... Autant de situations douloureuses, autant de réactions. Certains réussiront à pardonner, d'autres pas, d'autres encore vivent déjà comme une victoire leur indifférence à l'égard de l'agresseur.Et Guillemette de Sairigné d'élargir la notion de pardon à des recherches aussi passionnantes que méconnues. Le sujet intéresse les philosophes, les médecins, les juristes, les psychologues, les sociologues, les historiens autant que les prêtres, les pasteurs, les imams et les rabbins. C'est pourquoi, dans chacun de ces domaines, un grand " esprit ", susceptible d'éclairer notre lanterne est interrogé longuement. On retrouve, entre autres, le psychiatre Christophe André, le philosophe René Girard de l'Académie française, Théo Klein, ancien président du CRIF, la psychologue Maryse Vaillant, le théologien Monseigneur Bruguès, président de la commission doctrinale des évêques de France...
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Affiche du document Cartouche - Les trois bandits - T1

Cartouche - Les trois bandits - T1

Michel Peyramaure

1h57min45

  • Roman historique
  • Livre epub
  • Livre lcp
157 pages. Temps de lecture estimé 1h58min.
Le premier volet d'une grande saga populaire dans laquelle Michel Peyramaure romance la vie de trois personnages aussi peu recommandables que célèbres : les bandits Cartouche, Mandrin et Vidocq. Par le caractère exceptionnel de ses exploits, Louis Dominique Cartouche est devenu le criminel le plus célèbre de son époque. Fils d'un tonnelier parisien, il fait sa première expérience de la délinquance dans les tripots. Sa dextérité au jeu l'amène vite à devenir une vedette. Après l'austérité du règne de Louis XIV, la faiblesse du nouveau roi permet de donner libre cours à tous les excès. Les spéculateurs font fortune par le simple jeu de signatures et étalent une richesse et un luxe insolent. En s'attaquant à ces profiteurs, Cartouche s'attire la sympathie populaire. Le chef de bande recrute ses hommes parmi d'anciens soldats. Cartouche arrive ainsi à former une véritable troupe qui, dans les derniers temps, a atteint les deux mille hommes. L'organisation de la bande s'inspire de celle de l'armée, avec une discipline et une hiérarchie sévère. Les cartouchiens enchaînent les attaques de diligence, les coups de main contre les hôtels particuliers ou les pillages de bijouteries.Le peuple est aux anges mais les autorités veulent mettre fin à ses exactions qui ridiculisent le pouvoir royal. Le 14 octobre 1721, en pleine nuit, le bandit, qui tenait en haleine les autorités depuis plus de quatre ans, est arrêté sur la dénonciation d'une femme. Il n'a pas le temps de réagir et se retrouve, pieds nus, conduit à la prison du Châtelet.L'homme arrêté nie être Cartouche. Il subit le supplice des brodequins mais proclame son innocence jusqu'à la fin. Son courage aura été vain car les juges, qui ont déjà pris leur décision, le condamnent à être roué vif sur la place de Grève.Le jour de son exécution, Cartouche espère un miracle et attend l'intervention de ses hommes. Mais personne ne bouge. Lui qui jusqu'à présent avait fait preuve d'un grand courage décide alors de se venger de leur trahison : il accepte de faire des aveux et donne les noms de ses complices.Cette dénonciation ne le sauvera pas. Aussitôt après, il est reconduit place de Grève et exécuté.La légende de Cartouche ne fait que commencer...
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Villa des hommes

Denis Guedj

1h48min45

  • Roman historique
  • Livre epub
  • Livre lcp
145 pages. Temps de lecture estimé 1h49min.
Bonjour, Herr Singer, comment allez-vous aujourd'hui ? Ce matin-là, il faisait atrocement chaud. La pièce à moitié vide réverbérait l'écho de la voix du Directeur. ? Je vous présente M. Matthias Dutour, fit-il en s'avançant vers le lit de Singer et en désignant un homme planté sur le pas de la porte. C'est un soldat français. Il va passer quelque temps avec nous ici. Et, si vous le voulez bien, il partagera votre Caverne, comme vous avez l'habitude de la nommer. Vous êtes le seul parmi nos patients à manier la langue de Voltaire, proclama-t-il avec une affectation un peu ridicule. Ainsi, vous pourrez parler ensemble. C'est important. Sur le seuil de la chambre, le soldat français n'avait pas bougé. Très grand, très maigre, des cheveux d'un blond incendiaire, drôlement attifé, il regardait fixement devant lui. ? Kommen, kommen, monsieur Dutour ! l'encouragea le Directeur en unissant le geste à la parole. L'homme avança de trois pas et s'immobilisa au milieu de la pièce. Histoire de briser la glace entre les deux hommes, le Directeur bonimenta le nouveau venu. ? Vous auriez été russe, monsieur Dutour, je vous aurais placé dans cette chambre. Anglais ? Également. Italien ? Également. Herr Singer parle toutes ces langues ! Turc ? Ah, là, je ne sais. Vous parlez turc, Herr Singer ? Herr Singer lui aurait bien répondu que si cela pouvait améliorer les conditions de vie à l'hôpital, il s'y mettrait, au turc. Cela n'aurait pas manqué de faire plaisir à feu son père. Mais il ne répondit rien. Il se contenta de se lever pour ouvrir la fenêtre. Un peu plus de chaleur pénétra dans la pièce. Il la referma. Le Directeur continua de soliloquer. Remarquant quelques papiers sur la table de Herr Singer, il l'interrogea. ? Avez-vous recommencé à travailler ?... Un peu ? Et à lire ?... Un peu ? Herr Singer est un grand mathématicien, l'un de nos meilleurs, expliqua-t-il à Matthias avant d'ajouter : Monsieur Dutour, vous informerez vous-même Herr Singer, si vous le désirez, bien sûr, de ce que vous faisiez en France, dans le civil.
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En finit-on jamais d'aimer ceux que l'on aime

Martine MORICONI

1h00min45

  • Romans et nouvelles
  • Livre epub
  • Livre lcp
81 pages. Temps de lecture estimé 1h1min.
Ils se sont tant aimés, et tant déchirés... Vingt-cinq ans plus tard, ils se retrouvent. Deuxième chance ? Illusion ? Douce-amère comme un air de jeunesse, une comédie romantique optimiste et résolument moderne sur l'amitié, le temps qui passe, les cœurs qui battent... Pauline & Guillaume, Élisabeth & Pierre, Benjamin, Olivier... Dans les années 80, ils étaient inséparables, de ces amitiés qui se nouent à l'aube de l'âge adulte et qui durent pour la vie, même quand la vie nous fait prendre des chemins différents. Vingt-cinq ans plus tard, à l'heure des premiers bilans de la cinquantaine, Pierre et Élisabeth ne savent plus pourquoi ils sont toujours ensemble ; Benjamin papillonne comme un éternel ado, Olivier tire sa révérence. Et Pauline... Contre toute attente, Pauline retrouve Guillaume, le seul à s'être clairement éloigné de tous les autres. Ils ont tellement joué " je t'aime moi non plus " tous les deux, et ça s'est si mal terminé... Espérer contre l'évidence, les statistiques, les leçons du passé, bref la raison la plus élémentaire, que vingt-cinq ans plus tard les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets : Pauline a conscience de son inconscience. Mais le cœur a ses raisons, etc. Le cœur a ses secrets, aussi : pour ne pas réveiller les démons du passé, Guillaume demande à Pauline de taire leur histoire. Vouloir garder un tel secret devant ceux qui vous connaissent le mieux et qui vous ont ramassée en miettes après la rupture, c'est une gageure. Presque aussi risquée que de ne pas tourner le dos à cette deuxième chance que lui offre la vie. D'ailleurs, Pauline n'est plus si sûre de vouloir la saisir...Avec comme fil rouge l'histoire de Pauline & Guillaume, une histoire d'aujourd'hui qui nous tend, avec humour et tendresse, le miroir de toute une génération.
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Pars !

Francois Simon

1h35min15

  • Récits de voyage
  • Livre epub
  • Livre lcp
127 pages. Temps de lecture estimé 1h35min.
Quinze voyages comme quinze petites histoires. François Simon ne pense qu'à partir, à se tirer, à s'embarquer pour ailleurs, à prendre un avion, sauter dans un train, monter dans une voiture, démarrer, marcher droit devant lui. À Paris, où il vit, il lui arrive de prendre une chambre d'hôtel pour faire comme si, de rentrer dans un café au cas où, d'héler un taxi à tout hasard. Il voyage. Pas seulement à l'étranger. Il voyage aussi dans sa tête et c'est pourquoi, vers ses destinations favorites, il part toujours en compagnie d'un écrivain, d'une rockstar ou de Marlene Dietrich. Ce qui l'intéresse, ce sont les correspondances, ce qui se passe entre un lieu et un être humain qui a infusé sa sensibilité entière dans une ville, une route, un fleuve. Dans Pars !, il donne un florilège, son premier choix, quinze endroits magiques à ses yeux, et maintenant aux nôtres, où se répondent Céline et New York, Susan Sontag et Istanbul, John Lennon et un village japonais, etc. Et l'alchimie se fait par son écriture si personnelle, son émotivité si particulière. En quelques pages, le lecteur est transporté dans cet ailleurs tant recherché par François Simon et chaque fois en merveilleuse compagnie. SOMMAIRE Avant-propos Chapitre I : Rilke / Paris Chapitre II : Susan Sontag / Istanbul Chapitre III : John Lennon / Karuizawa Chapitre IV : Chuck Berry / Route 66 Chapitre V : Paul Morand / Londres Chapitre VI : Claude Levi Strauss / Sao Polo Chapitre VII : Coetzee / Le Rovos à travers l'Afrique du Sud Chapitre VIII : J.M.G. Le Clezio / Rio Grande Chapitre IX : Marlene Dietrich, David Bowie / Berlin Chapitre X : Parfum d'Iris / Kyoto Chapitre XI : Truman Capote / Sicile Chapitre XII : Visages / Le Tour de France Chapitre XIII : Louis Ferdinand Céline / New York Chapitre XIV: Joseph Delteil / Venise Chapitre XV : Anissa Hélou / Alep
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Affiche du document Le jeu des 7 familles

Le jeu des 7 familles

Christiane COLLANGE

1h45min45

  • Développement personnel
  • Livre epub
  • Livre lcp
141 pages. Temps de lecture estimé 1h46min.
Un nouveau savoir-vivre entre les générations d'adultes qui composent les tribus contemporaines. La longévité de ceux qui nous entourent et des manières de vivre différentes créent des cercles de famille de plus en plus larges. De la famille basique - papa, maman, frères et sœurs -, on arrive à la coexistence de quatre générations qui elles-même s'élargissent vers les familles des différents partenaires. Ce qui entraîne une infinie variété de personnages et de relations auxquels nous pouvons être confrontés. Or on constate très souvent une vraie difficulté d'adaptation entre les habitudes traditionnelles et celles des plus jeunes, et ces problèmes concernent presque tout le temps des gens qui s'aiment beaucoup mais ne savent pas cohabiter. Pourtant 87 % des Français attribuent à la famille un rôle très important dans leur vie. Comment se comporter afin que l'harmonie règne chez nous ? Une fois de plus, le don d'observation, l'empathie et le bon sens de Christiane Collange font merveille. Que faut-il admettre sans rien dire en famille ? Les horaires différents, les habitudes alimentaires, les looks... Quels sont les points de friction les plus sensibles ? Les choix amoureux, les familles recomposées, les flux d'argent entre les générations. Ce qui agace le plus les jeunes ? L'indiscrétion, l'interventionnisme, le favoritisme. Ce qu'ils préfèrent ? Le courage, le dévouement, le sentiment de sécurité, les repas de fêtes de temps en temps.Ainsi le film de nos existences se déroule-t-il sans rien omettre sous la plume sagace et joyeuse de l'auteur.
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