Thomas Schlesser

Thomas Schlesser

Thomas Schlesser
Thomas Schlesser en 2019.
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (47 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
École des hautes études en sciences socialesVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Historien de l’art, professeur d'universitéVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
Gilles SchlesserVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Directeur de thèse
Éric MichaudVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Chevalier des Arts et des Lettres ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Wikipedia
Thomas Schlesser
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Thomas Schlesser en 2019.
Biographie
Naissance
8 décembre 1977Voir et modifier les données sur Wikidata (47 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
École des hautes études en sciences socialesVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Historien de l’art, professeur d'universitéVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
Gilles SchlesserVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Directeur de thèse
Éric MichaudVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Chevalier des Arts et des Lettres (2022)Voir et modifier les données sur Wikidata

Thomas Schlesser (né à Paris le 8 décembre 1977)[1] est historien de l’art, écrivain et directeur de la Fondation Hartung-Bergman[2]. Il est également, depuis 2014, professeur à l'École polytechnique. Il a auparavant été journaliste pour Beaux Arts magazine et Radio Nova[3]. Son deuxième roman, Les Yeux de Mona (2024), connaît un retentissement international.

Biographie

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Thomas Schlesser a soutenu en 2006 un doctorat en histoire et civilisations[4] à l’École des hautes études en sciences sociales sur l’artiste réaliste Gustave Courbet. Sa thèse est publiée sous le titre Réceptions de Courbet, fantasmes réalistes et paradoxes de la démocratie (Les Presses du réel, 2007). Thomas Schlesser se consacre plus spécifiquement aux liens entre « les champs esthétique et politique »[5]. Il a notamment publié des études sur la caricature, la censure et, dans le cadre d’une bourse Centre d’Histoire de Sciences-Po[6], sur le parcours de l’artiste lyonnais Paul Chenavard (Paul Chenavard, Monuments de l’échec, Presses du réel, 2009), « symptomatique de l’abîme qui se creuse entre les prétentions historiques qui construisent le mythe moderne de l’artiste et son efficacité nulle ou presque »[7]. Il a également travaillé à l'Institut national d'histoire de l'art comme chargé d’études et de recherche (2002-2006) puis comme pensionnaire (2010)[8].

Depuis 2014, Thomas Schlesser dirige la Fondation Hartung-Bergman[2] à Antibes, où il a succédé à François Hers.

Auteur de plusieurs essais, il a été récompensé en novembre 2017 par le Prix Bernier, décerné par l'Académie des Beaux-Arts, pour son livre L'Univers sans l'homme (2016). Cet ouvrage, inspiré du réalisme spéculatif de Quentin Meillassoux[9], étudie les œuvres des artistes qui, depuis le XVIIIe siècle, « cassent le sentiment de centralité de l’humanité tout entière[10] ».

En 2019, Thomas Schlesser publie Faire rêver – de l’art des Lumières au cauchemar publicitaire et propose le concept d’ « onirogénéité », inspiré de Jean Starobinski, pour désigner en art « ce qui produit, ou tend à produire rêves, rêveries, songes et visions[11] »

Thomas Schlesser a publié la première biographie de l’artiste franco-norvégienne Anna-Eva Bergman (Anna-Eva Bergman – vies lumineuses, Gallimard 2022), traduite en anglais en 2023 (Luminous lives – a biography of Anna-Eva Bergman, Eris Press) et qui insiste particulièrement sur la dimension corporelle de l’artiste. L’auteur écrit : « Une biographie est une transsubstantiation de la chair en papier. J’ai cependant voulu que celle d’Anna-Eva Bergman soit bel et bien le récit d’un corps traversant l’Histoire[12]. »

Thomas Schlesser est le petit-fils du chanteur, cabarettiste d'origine gitane André Schlesser, et le fils de l’écrivain Gilles Schlesser et de Françoise Schlesser.

Performances

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Thomas Schlesser est l’auteur de plusieurs performances : au Générateur à Gentilly, il participe à l’œuvre d’Alberto Sorbelli L’Esthétique de la folie[13] (2011) ; pendant la Nuit blanche 2012, avec Le Saviez-vous ?[14] consistant à « délivrer absolument tout son savoir jusqu’à l’épuisement[15] » ; et en 2016 avec In Memoriam : 10 ans/10 heures dont le protocole consiste en « la restitution orale, pendant dix heures, et sans interruption, des dix dernières années de sa vie en privilégiant un ordre chronologique », sans répétition et sans avoir « sous les yeux aucune note ni document[16]. »

Les Yeux de Mona

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Publié chez Albin Michel le 31 janvier 2024, Les Yeux de Mona est le deuxième roman de Thomas Schlesser. Il raconte l’histoire d’une petite fille menacée de devenir aveugle que son grand-père conduit pendant un an dans les musées parisiens (dans l’ordre : Le Louvre, Orsay, Beaubourg) pour qu’elle s’imprègne de leurs chefs-d’œuvre, depuis Botticelli jusqu’à Soulages, et qu’elle en garde la beauté en mémoire. Chaque œuvre est une « initiation à la vie par l’art[17] » et prétexte à une leçon dont l’enfant s’inspire ensuite au fil des trames de scénario.

Le livre reçoit un accueil globalement favorable de la presse. Le Monde parle de « roman virtuose[18]», Le Parisien d’ « ode à la beauté et une magnifique leçon d’humanité[19]», Le Point de « fabuleuse fable philosophique et esthétique[20]», La Croix de « conte universel[21]», mais il lui est aussi reproché dans L’œil de faire un « récit qui finit par lasser » ou encore d’être un plaidoyer pour l’euthanasie[22]. On l’apparente également souvent au Monde de Sophie de Jostein Gaarder, les deux auteurs se rencontrant pour évoquer ensemble cette comparaison dans La Stampa[23]. Régulièrement qualifié de « phénomène[24]», le livre connaît un important succès dans le monde entier. Trois mois après sa sortie en France, il s’y est vendu plus de 160 000 exemplaires et il a été traduit en 37 langues[17]. Le livre est aussi édité en Braille, l’auteur affirmant avoir « travaillé de bout en bout pour que ce roman puisse s’adresser aux aveugles et malvoyants[25] » et vouloir rendre les Beaux-Arts plus accessibles aux déficients visuels.

Panthéonisation de Courbet

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Depuis 2013, Thomas Schlesser milite avec le psychiatre Yves Sarfati en faveur de la panthéonisation de Gustave Courbet. Ils cosignent une tribune dans le journal Le Monde[26] reprise dans l’exposition « L’ennemi de mon ennemi » de Neïl Beloufa (Palais de Tokyo, 2018), puis amendée et déclamée à l’attention d’Emmanuel Macron le 10 juin 2019, lors du « banquet du bicentenaire »[27] de l’artiste célébré devant le musée d’Orsay.

Commissariat d'expositions

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  • The New School of Paris through its pioneering women (1945-1964), Galerie Perrotin, New York, 2024
  • Cosmic Trip, Hartung & Bergman entre rêve et sciences, Fondation Hartung-Bergman, Antibes, 2023
  • L’Univers sans l’Homme – les arts en quête d’autres mondes, Musée d’art et d’archéologie de Valence, 2023
  • Rothko-Hartung – une amitié multiforme, Galerie Perrotin, Paris, 2021
  • Sensations de nature, Musée Courbet, Ornans, 2015

Publications

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Romans

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  • La Vierge maculée, Paris, Point de mire, 2003
  • Les Yeux de Mona, Paris, Albin Michel, 2024

Essais

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  • Réceptions de Courbet, fantasmes réalistes et paradoxes de la démocratie (1848-1871), Dijon, Les Presses du réel, 2007[28]
  • Paul Chenavard, monuments de l’échec (1807-1895), Dijon, Les Presses du réel, 2009[29]
  • L’art face à la censure, Paris, Beaux Arts éditions, 2011
  • L'Univers sans l'Homme - Les arts contre l'anthropocentrisme, Paris, Hazan, 2016
  • Faire rêver – de l’art des Lumières au cauchemar publicitaire, Paris, Gallimard, 2019
  • Anna-Eva Bergman - Vies lumineuses, Paris, Gallimard, 2022

Ouvrages de vulgarisation

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  • Journal de Courbet, Paris, Hazan, 2007
  • Courbet, un peintre à contre-temps, Paris, Scala, 2007
  • Une histoire indiscrète du Nu féminin, Paris, Beaux Arts éditions, 2010
  • Cent Énigmes de la peinture – la Beauté, Paris, Hazan, 2010

Livres en collaboration

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  • Le Roman vrai de l’impressionnisme (avec Bertrand Tillier), Paris, Beaux Arts éditions, 2010
  • L’Autoportrait dans l’histoire de l’art (avec Stéphane Guégan, Henri Soldani et Laurence Madeline), Paris, Beaux Arts éditions, 2009
  • Courbet face à la caricature, le chahut par l’image (avec Bertrand Tillier), Paris, Kimé, 2007
  • 1 Franc, récit (avec Gilles Schlesser), Paris, l’Harmattan, 2002

Documentaires (scénario)

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  • Hans Hartung, la fureur de peindre (réalisation Romain Goupil), 52 min, Arte, les Poissons volants, 2019
  • Rothko-Hartung, couleurs et cataclysmes (réalisation Stanislas Valroff), 52 min, MuseumTV, BelAir Media, 2022
  • La Nouvelle école de Paris, splendeurs et misères d’une avant-garde oubliée (réalisation Stanislas Valroff), Le Quai, 52 min, 2024

Distinctions

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  • 2004 : Prix du Premier Roman du Salon de Draveil pour La Vierge maculée
  • 2017 : Prix Bernier de l’Académie des Beaux-Arts pour L’Univers sans l’homme
  • 2022 : Chevalier des Arts et des Lettres
[réf. nécessaire]

Notes et références

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  1. « Biographie Thomas Schlesser », sur evene.fr
  2. a et b « Thomas Schlesser nommé directeur de la Fondation Hartung-Bergman » in Le Quotidien de l'Art n°518, 10 janvier 2014, p. 2. ; Guy Boyer, « Thomas Schlesser nommé à la tête de la Fondation Hartung-Bergman », sur connaissancedesarts.com, 14 janvier 2014.
  3. « Le futur c’est maintenant », sur novaplanet.com
  4. « Thèses soutenues par des membres du CEHTA », sur cehta.ehess.fr
  5. Béatrice Vallaeys, « La censure à l’œuvre », sur liberation.fr, 21 mai 2011
  6. Thomas Schlesser, « Paul Chenavard, l'égal de l'histoire », sur artsetsocietes.org, 13 avril 2011
  7. Antje Kramer, "Le coin lecture : Paul Chenavard" in Dossier de l'Art n° 176, juillet 2010.
  8. « Le pragmatisme de l’art. Les formes changent-elles les sociétés ? », sur inha.fr
  9. Thomas Schlesser, L'Univers sans l'Homme, Paris, Hazan, 2016, p. 4.
  10. Elisabeth Franck-Dumas, « "Un univers sans l’homme donne toujours une profondeur à la beauté" », Libération,‎ 9 décembre 2016 (lire en ligne)
  11. Thomas Schlesser, Faire rêver – de l’art des Lumières au cauchemar publicitaire, Paris, Gallimard, 2019
  12. Thomas Schlesser, Thomas Schlesser, Anna Eva Bergman – vies lumineuses, Paris, Gallimard, 2022
  13. Collectif, Le Générateur, 10 ans d’art et de performances,, Gentilly, le Générateur, 2016, p. 87.
  14. Collectif, op. cit., p. 158.
  15. Emmanuelle Lequeux, « Par une Nuit blanche sur une Seine sans fin », Le Monde, 5 octobre 2012 (consulté le 21 juin 2019).
  16. Entretien entre Thomas Schlesser et Yves Sarfati, « Se rappeler 10 ans de sa vie pendant 10 heures, seul, sans note ni repère temporel : c’était la hantise de devenir fou », Sociétés & Représentations (n° 45),‎ janvier 2018, p. 205-230.
  17. a et b « Thomas Schlesser : « Les Yeux de Mona n'est pas une histoire de l'art, c'est une initiation à la vie par l'art » », sur Beaux Arts, 30 avril 2024 (consulté le 5 mai 2024)
  18. « « Le triomphe du livre “Les Yeux de Mona”, de Thomas Schlesser, s’apparente à un conte de fées bien réel. Comment l’expliquer ? » », Le Monde.fr,‎ 16 février 2024 (lire en ligne, consulté le 5 mai 2024)
  19. Par Gwénaëlle Loaëc Le 5 février 2024 à 12h00, « Thomas Schlesser, auteur du best-seller « les Yeux de Mona » : « L’art aide à ouvrir notre perception du monde » », sur leparisien.fr, 5 février 2024 (consulté le 5 mai 2024)
  20. « Les mercredis au musée de Thomas Schlesser », sur Le Point, 25 février 2024 (consulté le 5 mai 2024)
  21. « Thomas Schlesser, auteur de « Les Yeux de Mona » : l’art de vivre en 52 chefs-d’œuvre », La Croix,‎ 15 février 2024 (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le 5 mai 2024)
  22. « Littérature : dans "les yeux de Mona" », sur Famille Chrétienne, 4 novembre 2024 (consulté le 5 mai 2024)
  23. (it) « Filosofia e arte in forma di storie, il genere ibrido che piace ai lettori », sur La Stampa, 20 avril 2024 (consulté le 5 mai 2024)
  24. [vidéo] « "Les yeux de Mona", le roman phénomène de Thomas Schlesser - 28 Minutes (06/02/24) - Regarder l’émission complète | ARTE » (consulté le 5 mai 2024)
  25. « Thomas Schlesser : « J'ai voulu montrer dans un roman l'art au service de la vie » », sur La Vie.fr, 2024-02-07cet12:32:21+01:00 (consulté le 5 mai 2024)
  26. Yves Sarfati et Thomas Schlesser, « Pour que le Panthéon honore Courbet », Le Monde,‎ 7 novembre 2013
  27. Valérie Duponchelle, « Pour le bicentenaire de Courbet, un banquet érudit et énorme », sur lefigaro.fr, Le Figaro, 12 juin 2019 (consulté le 21 juin 2019)
  28. Présentation de Réceptions de Courbet, fantasmes réalistes et paradoxes de la démocratie (1848-1871) sur lespressesdureel.com
  29. Présentation de Paul Chenavard - Monument de l'échec (1807-1895) sur lespressesdureel.com

Liens externes

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