En 2005, Pauline Aubry, 24 ans, traverse l’Atlantique pour la
première fois et atterrit à Buenos Aires, officiellement pour un
stage dans la pub. Officieusement, la jeune femme marche sur les
traces de ses ancêtres ayant vécu en Argentine au début du xxe
siècle. Arrivée la tête pleine de clichés sur ce pays dont l’histoire
n’est pas enseignée en France, elle se lance dans un périple aux airs
de quête initiatique. Il lui laissera un souvenir indélébile. Pauline
a grandi bercée par l’histoire de ses arrière-grandsparents migrants,
un Français et une Espagnole, censés s’être rencontrés au hasard
d’une aventure rocambolesque sur un bateau transatlantique qui les
menait en Argentine. Mais qu’en est-il vraiment ? Au fil des
générations, chacun a mis sa touche à ce récit, et l’histoire est
devenue légende. L’auteure, en quête de réponses à ce questionnement
profond, repart là-bas. Elle s’interroge : qu’y a-t-il derrière cette
mythologie ? Et comment ce roman familial a-t-il influencé la femme
qu’elle est devenue ? C’est un second voyage qui s’annonce, plus
introspectif. Peut-être celui de la maturité. Avec Les Mutants (Les
Arènes, 2016), Pauline Aubry disséquait les étapes de la construction
de la personnalité au cours de l’adolescence. Les Descendants
s’intéresse à l’étape suivante : celle de l’émancipation, du départ,
et donc du voyage. En racontant son histoire personnelle sans jamais
tomber dans l’anecdotique, la jeune femme envisage, tout en nuances
et en sensibilité, la découverte d’un soi et d’un ailleurs. Ce
faisant, elle touche en nous quelque chose d’universel.