Ancelin sait que sa femme a été tuée par son amant. Il supprime ce dernier et camoufle son crime en suicide. Mais il y a un témoin, Lambert, chauffeur de taxi...
L'avis du cinéphile : Troisième film noir consécutif pour Edouard Molinaro, jeune réalisateur alors en début de carrière. Après Le dos au mur (excellent exercice de style) et surtout Des femmes disparaissent (thriller noir très violent et acéré en forme de huis-clos nerveux autour de la traite des blanches), voici donc Un témoin dans la ville, à la fois sommet de ce superbe triptyque et révélation morale pour Lino Ventura qui, dès lors, déclinera régulièrement ce type de personnage jusqu'à la fin de sa carrière. Un homme seul, traqué, isolé, se débattant désespérément au sein d'une situation inextricable. Il faut croire que la personnalité intime de l'acteur trouvait dans ce genre de rôle une résonnance particulière qui l'affectait au point d'avoir besoin de le retrouver progressivement au fil de sa filmographie.
Molinaro réussit une mise en scène extrèmement carrée, d'une rigueur effarante, et sert ainsi impeccablement le formidable scénario qu'il a entre les mains. Si l'on ajoute à cela une photographie sublime et une distribution parfaite, il ne reste plus qu'à savourer Un témoin dans la ville comme il se doit, véritable suspense qui monte en tension au coeur d'un Paris noir de noir pour finalement aboutir à une conclusion aussi inoubliable que radicale. Un chef-d'oeuvre dont l'humilité rehausse encore l'impact.
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