Don Salluste profite de ses fonctions de ministre des Finances du roi d'Espagne pour raqueter le peuple. Mais la Reine qui le déteste réussit à le chasser de la cour. Ivre de vengeance, il décide de la compromettre. Son neveu Don César ayant refusé de se mêler du complot, c'est finalement le valet de Don Salluste, Blaze, transi d'amour pour la souveraine, qui tiendra le rôle du Prince charmant. Malheureusement à force de quiproquos, il ne parvient qu'à s'attirer les faveurs de la peu avenante Dona Juana...
L'avis du cinéphile : A l'origine, La folie des grandeurs est un projet pour Louis de Funès et Bourvil (le duo du Corniaud et de La grande vadrouille), deux des stars françaises les plus populaires de tous les temps. En outre, les deux acteurs connaissent à ce moment-là une époque formidable au box-office, engrangeant les entrées par dizaines de millions. Hélas, Bourvil décède d'un cancer peu après la post-production du Cercle rouge de Jean-Pierre Melville. De Funès refuse donc de faire le film, déclarant que cela n'aurait aucun sens sans son comparse. Les fonds étant déjà engagés et Gérard Oury travaillant déjà à la conception, la production ne peut cependant plus reculer. Oury pense à Yves Montand, acteur qui saura apporter un style à la fois personnel et radicalement différent de Bourvil. De Funès n'est pas convaincu, mais Montand se charge de le faire changer d'avis, et bientôt les deux acteurs s'engagent sur le tournage. Le film sera promis à un énorme succès international et deviendra un classique parmi les classiques.
Il faut dire que La folie des grandeurs est un film puissant, épique, mélangeant les genres et les situations avec un bonheur évident. Tout à la fois comédie, adaptation littéraire libre de Ruy Blas de Molière, film d'aventure picaresque et western quasi-italien, le film fonce en permanence dans les scènes les plus légendaires. De Funès sait occuper l'espace comme personne, et il le prouve encore à de multiples reprises en ces lieux. Quant à Montand, il s'acquitte de sa tâche avec talent, même si sa présence n'est pas toujours facile à introduire dans ce style de film. Il est vrai qu'en comparaison, De Funès semble s'adapter à toutes les situations sans faiblir un seul instant dans sa démarche. Surpuissant, l'acteur peut s'appuyer sur une distribution internationale (franco-hispano-germano-italienne) de grande classe et toujours très bien choisie par Oury. Le réalisateur lui-même sort son meilleur regard de cinéma pour emballer ces aventures invraissemblables. S'il y existe encore quelqu'un qui n'a pas vu La folie des grandeurs, qu'il n'hésite pas une seule seconde à réparer cet oubli !
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