205 pages.Temps de lecture estimé 2h34min. Rachilde (1860-1953) "On peut m’arracher la tête ! On ne m’arrachera pas la conviction que mon crime est une bonne œuvre, une chose utile, l’aboutissement logique de toute une vie qui fut dominée, justement, par l’horreur du crime bourgeois, de l’action inutile, nuisible, mais, hélas, permise par nos dangereuses légalités. Où prenez-vous que l’anormal pur ne vaut pas le normal impur, que l’absolu dans la sincérité n’est pas préférable aux hypocrisies qui ne démontrent que l’impossibilité d’arriver à la vertu par les chemins ordinaires ? Monsieur mon avocat, voulez-vous me laisser vous prouver que je suis moins coupable que vous ne vous l’imaginez ? Vous voulez des aveux ? Vous allez lire un roman. Celui de ce que vous croyez être une passion morbide. Névrosé ? Non ! Vicieux ? Pas davantage. Mais orgueilleux jusqu’au sacrifice de toutes les conventions sociales pour obtenir la réalisation d’un vœu légitime, pour sauver un être malgré le possible, en dépit de ce que vous appelez tous, le bon sens... Je suis né dans ce qu’il est d’usage de déclarer une excellente famille. .." Henry Dormoy, fils de bonne famille, raconte, à son avocat, ce que fut sa vie, ses tendances malsaines et ce qui le poussa au crime...