Dossiers de l'Art N°Eugène Boudin, paru le 22/04/2025
Mensuel
LES DOSSIERS DE L'ART proposent pour voyager à travers les grands moments de l’histoire de l’art, une synthèse claire et vivante sur un artiste, une école, un courant stylistique, une ville ou un site majeur, due aux dernières recherches historiques récentes, aux analyses comparatives et aux examens scientifiques.Sommaire• Eugène Boudin Depuis une quinzaine d’années, Yann Guyonvarc’h collectionne avec passion et méthode la peinture d’Eugène Boudin après être tombé amoureux d’une vue de Deauville de l’artiste. Les deux cents œuvres qu’il a réunies, avec pour projet de les présenter à terme dans le cadre d’une fondation, suivent toute la carrière du peintre des premiers paysages normands aux tardives marines peintes en 1895 à Venise. Quatre-vingts d’entre elles sont accueillies ce printemps au musée Marmottan Monet, près des toiles du plus célèbre élève du peintre de Honfleur. Laurent Manœuvre, éminent historien d’Eugène Boudin qui assure le commissariat de l’exposition, évoque les singularités de cette collection et éclaire, à travers elles, la vie et la quête obstinée du « roi des ciels ».
• Eugène Boudin raconté par lui-même Prosateur simple, mais non dénué de charme, Boudin a abondamment documenté sa propre existence. Épistolier, auteur de « carnets », diariste, il a laissé, en outre, une autobiographie sommaire livrant le récit, fragmenté, d’une vie d’artiste talentueux et opiniâtre.
• Eugène Boudin au défi de la marine Homme de « l’humidité saline » des grèves, Boudin fut contraint, par les nécessités marchandes, à la fréquentation assidue des ports (qu’il n’aimait guère, les grands surtout) pour réaliser un type de marines mettant en scène des navires dans un cadre portuaire, genre pictural ancien qui conservait une clientèle importante.
• La figure et l’horizon Projet « opportuniste » répondant néanmoins aux aspirations de l’artiste de représenter des figures « actuelles » inscrites dans les nouveaux usages de la société du Second Empire et surtout de transcrire l’état fugace du ciel dans tous ses états observables, les scènes de plage de Boudin sont à la fois des revers commerciaux et des réussites artistiques fécondes.
• Nager en plein ciel S’assigner un objectif simple… et démesuré. Boudin, dès le milieu des années 1850, exprima ce qui sera le projet d’une vie dans un passage célèbre, à juste titre, de son journal : « Nager en plein ciel. Arriver aux délicatesses du nuage. Suspendre ces masses au fond, bien lointaines dans la brume grise, faire éclater l’azur. Je sens tout cela venir, poindre dans mes intentions » (3 décembre 1856). Il avait trouvé son élément.
• Dialogue : Monet Monet a reconnu, notamment après le décès de Boudin, sa dette envers celui qui emmena ce jeune talent prometteur travailler avec lui sur le motif, créant ainsi les conditions d’une « révélation ».
• Les tableaux de Greco pour Santo Domingo el Antiguo réunis au Prado
• Le Prado accueille le Martyre de saint André de Rubens Pendant les travaux du siège madrilène de la Fundación Carlos de Amberes qui en est propriétaire, les visiteurs du Prado pourront admirer, dans la salle 16 B du bâtiment Villanueva, un impressionnant tableau religieux tardif de Rubens pourvu, ce qui ne gâte rien, de son cadre d’origine.
• Ruhlmann : dans l’atelier du décor Dès sa fondation en 1864, le futur musée des Arts décoratifs de Paris avait pour ambition de fournir des modèles et des sources d’inspiration aux ouvriers, aux artisans et aux artistes, dans tous les domaines de la création. C’est pour présenter ces très riches collections que le MAD inaugure ce printemps son Cabinet des dessins, papiers peints et photographies. Sa toute première exposition est consacrée à un pan méconnu de la carrière de Jacques-Émile Ruhlmann : la création de revêtements muraux et de tissus.