272 pages.Temps de lecture estimé 3h24min. « L’œil était dans la tombe et regardait Caïn. » Victor Hugo (La Légende des siècles) Note préliminaire : Les gendarmes ont pour habitude de s’exprimer par acronymes, habitude à laquelle je me suis conformé pour écrire cette histoire. J’ai pris le soin d’accompagner la première apparition de chaque acronyme d’une note de bas de page, mais aussi d’en rappeler la liste complète dans le glossaire figurant à la fin de cet ouvrage. Prologue Elle s’appelle Cassandre. Dans la mythologie grecque, il est dit que sa beauté égale celle d’Aphrodite. À ses yeux, la Cassandre qui se cache derrière cette porte est encore plus belle que la déesse de l’amour. Ils ont le même âge ; Cassandre est son aînée d’un mois précisément – elle est née un 23 juin, il est né le 23 juillet. Hors du collège, elle ne se montre pratiquement jamais. Elle passe son temps enfermée dans sa chambre, à faire Dieu sait quoi – toutes ces choses que font les filles de son âge, imagine-t-il : surfer sur le Net, écouter de la musique, textoter, écrire quelques lignes dans son journal intime. Il rêve qu’elle y inscrit son prénom et dessine un cœur juste à côté, mais sait-elle même comment il s’appelle ? Ils ne se sont jamais parlé – si, se souvient-il subitement, une fois, au réfectoire. Il était allé remplir une carafe à la fontaine à eau et il l’avait trouvée là, juste devant lui, à se débattre avec son propre broc d’eau.