92 pages.Temps de lecture estimé 1h09min. Avant-propos Le Mont-Saint-Michel est une frontière. Celle, physique, entre la Bretagne et la Normandie, souvent sujette à discussion et plaisanterie. Mais aussi celle plus intangible entre la mer, la terre et le ciel, le matériel et le spirituel. Surtout, le Mont-Saint-Michel est depuis toujours un aimant. Ce bout de rocher sorti de terre au milieu d’une baie unique au monde, où les marées sont d’une puissance inégalée et la lumière d’une beauté stupéfiante, a, depuis des millénaires, attiré les hommes. Le Mont se mérite. Ses premiers habitants y vécurent dans l’isolement, alors que l’îlot était encore entouré d’une épaisse forêt. Les premiers pèlerins qui foulèrent ses rochers, après la construction d’un sanctuaire consacré à saint Michel, devaient au préalable traverser une baie aux courants dangereux et aux sables mouvants impressionnants. Les premiers moines y bâtirent avec difficulté des bâtiments posés en fragile équilibre sur une montagne régulièrement frappée par les intempéries et la foudre. Enfin, les premiers touristes durent apprendre à éviter les pièges de commerçants parfois peu scrupuleux, voyant en cette manne une source de profit bien plus intéressante que la pêche qu’ils pratiquaient.