"L'histoire culturelle est à la mode. Ce n'est pas sans raison. Ce n'est pas sans danger non plus, d'autant qu'on pourrait la confondre avec une autre formule à succès, en terre anglo-saxonne cette fois, celle des Cultural studies. La culture étant entendue ici comme ensemble des représentations collectives propres à une société, l'histoire culturelle peut se définir comme histoire sociale des représentations. Elle se distingue ainsi des histoires qualitatives (histoire des arts, des sciences, des ""idées""...), articulées sur le jugement de valeur et attachées à la recherche prioritaire de la singularité. S'en déduit un attachement à la dimension collective des phénomènes et à la démarche environnementaliste, qui fait de l'histoire culturelle une discipline préoccupée du mesurable (sinon du quantifiable) et du médiatique (au sens d'une histoire de la mise en relation). Une telle définition permet de répondre aux objections tenant à la nature de l'enquête jugée par certains trop limitative, aussi bien, a contrario, qu'au soupçon d'un impérialisme du culturel. "