À la fin d’une chasse à courre, pendant la curée, les chiens dévorent
les entrailles de la bête tuée. « De l’or et de la chair », Émile
Zola résumait ainsi La Curée. L’or, c’est Aristide Saccard. Ce
bourgeois affairiste vorace veut saigner Paris et se repaître de
l’argent qui coule dans les veines d’une capitale bouleversée par les
travaux haussmanniens. Sans scrupules, il triche, vole, ment et
manipule… même ses proches. La chair, c’est Renée, la seconde épouse
de Saccard. Jeune femme comblée et courtisée, elle cherche à tromper
son ennui en dilapidant sa fortune et en goûtant la jouissance de
l’interdit. Or qu’y a-t-il de plus immoral que d’entretenir une
relation fiévreuse avec un beau-fils que l’on a élevé ? À travers des
dessins somptueux, Éric Stalner et Cédric Simon nous offrent une
version sublimée et moderne de l’œuvre de Zola. La Curée, c’est
l’argent tout-puissant qui nourrit le vice et la débauche. Une
critique sociale corrosive d’une incroyable actualité.